Val-d’Oise : une réunion publique de LFI avec Rima Hassan perturbée par des militants, plusieurs plaintes déposées
Le collectif « Nous vivrons », créé après l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, s’est rendu au meeting à Bezons. Ils assurent avoir voulu « échanger » avec les représentants de La France insoumise, mais que ces derniers leur ont « refusé l’entrée ».
Des députés de La France insoumise ont porté plainte jeudi pour « menace » et « entrave à la liberté d’expression » contre le jeune collectif « Nous vivrons », créé pour « lutter contre l’antisémitisme », l’accusant d’avoir perturbé une réunion publique dans le Val-d’Oise.
Mardi soir, les députés Paul Vannier (Val-d’Oise) et Antoine Léaument (Essonne) tenaient une réunion publique à Bezons, en compagnie de la candidate aux élections européennes, Rima Hassan. Des membres d’un nouveau collectif, « Nous vivrons », créé après l’attaque du Hamas le 7 octobre et qui dit vouloir « porter une voie juive républicaine », étaient présents devant la salle.
Sur X, ils assurent avoir voulu « échanger » avec les représentants de La France insoumise, mais que ces derniers leur ont « refusé l’entrée ». « Contre les Ayatollahs nous on est là ! Et même si Rima ne le veut pas, nous on élèvera la voix, contre l’antisémitisme on luttera », les entend-on chanter sur des images postées sur le réseau social.
Une plainte déposée pour « menace de crime ou délit à l’encontre d’un élu public »
Selon la plainte de Paul Vannier, déposée pour « menace de crime ou délit à l’encontre d’un élu public » et consultée par l’AFP, quelques dizaines de manifestants « créaient une grosse tension » à l’entrée de la salle, notamment « en raison de leur attitude provocante ». Toujours selon cette plainte, l’un d’entre eux a ensuite tenté de bloquer la voiture transportant Rima Hassan « en s’allongeant » devant elle.
« Les militants étaient assez virulents », raconte Nadia Aouchiche, adjointe au maire de Bezons et candidate aux européennes sur la liste LFI. « Ils étaient amassés dans le hall et voulaient absolument accéder au meeting. On a appelé la police, et quand les forces de l’ordre sont arrivées, ils ne sont pas partis tout de suite. Leur présence était dissuasive et intimidante envers les gens qui voulaient rentrer », détaille l’élue.
La plainte d’Antoine Léaument, déposée pour « entrave à la liberté d’expression », assure que les organisateurs ont été obligés d’appeler la police parce que « la plupart des activistes (…) empêchaient l’accès aux militants et au public ».
Rima Hassan, septième sur la liste de LFI aux européennes, a annoncé sur X son intention de déposer également plainte contre le collectif, qu’elle qualifie « d’extrême droite ».
Le collectif « Nous vivrons », qui accuse les insoumis « d’attiser la haine antisémite », précise dans un communiqué transmis au Parisien qu’il se réserve « le droit de déposer plainte pour diffamation suite aux tweets qualifiant son mouvement d’extrême droite ». Il dénonce par ailleurs une « instrumentalisation de la justice ».
Une autre soirée animée à Sarcelles ?
En janvier dernier, plusieurs militants de ce collectif s’étaient illustrés en accueillant Jean-Luc Mélenchon à Roissy en chantant « Insoumis, le Hamas vous dit merci ». Le leader LFI revenait d’un voyage au Liban pour exprimer son souhait de « rétablissement de la paix dans la région ». « Le commando qui a agressé Rima Hassan et la réunion des députés LFI Paul Vannier et Antoine Léaument est celui qui m’avait réceptionné à l’aéroport à mon retour du Liban », a ainsi réagi le leader insoumis sur X jeudi après-midi.
Ce jeudi soir à 19 heures, un débat est organisé entre Carlos Martens Bilongo, député de « La France Insoumise », et Arié Alimi, avocat au barreau de Paris, autour de son nouveau livre « Juif, français, de gauche dans le désordre », à Sarcelles (Val-d’Oise). Sur les réseaux sociaux, un appel à manifester sur place « contre les complaisances de LFI avec les terroristes du Hamas » et « pour la libération des otages » a été lancé.
