L'expulsion des réfugiés examinée au tribunal

L'expulsion des réfugiés examinée au tribunal

    Le tribunal de grande instance de Pontoise rendra son délibéré le 24 novembre. Hier, le juge des référés a examiné la demande d'expulsion faite par l'agglomération de Cergy-Pontoise à l'encontre des demandeurs d'asile soudanais et somaliens qui occupent l'ex-caserne Bossut de Pontoise. Ils sont encore entre 40 et 60 à vivre dans des conditions sanitaires déplorables. Si la décision rendue mardi prochain par le tribunal ordonne l'expulsion, Dominique Lefebvre, le président PS de l'agglomération de Cergy-Pontoise, propriétaire du site, fait savoir qu'il ne la rendra pas exécutoire.

    En lançant cette procédure il y a trois semaines, il souhaitait avant tout « inviter » l'Etat à prendre ses responsabilités dans ce dossier. « Nous montrons que l'agglomération fait son travail en menant cette procédure normale, vu la situation dans l'ex-caserne, mais elle ne sera acceptable que si la préfecture trouve une solution pérenne pour les demandeurs d'asile », précise Pierre Bouchacourt, le directeur de cabinet. « Je ne demanderais pas son exécution tant que je n'aurais pas la certitude que ces gens ont un logement durable », a lancé mardi Dominique Lefebvre lors d'un conseil communautaire. Sa position s'est durcie depuis. Hier, il assurait qu'en cas d'absence de réaction du préfet, l'agglomération se chargerait de trouver un endroit décent pour permettre aux réfugiés de passer l'hiver au chaud, et ce, au titre « du droit humanitaire français ».

    La filière de passeurs existe toujours

    La situation des demandeurs d'asile, elle, reste claire : tous disposent aujourd'hui d'un droit d'hébergement en centre d'accueil le temps que leur dossier soit examiné. « Ce qui pose problème aujourd'hui, c'est leur nombre. Il faut prendre des mesures exceptionnelles, en trouvant une structure d'hébergement d'urgence comparable à celle ouverte lors du plan Grand Froid par exemple », poursuit Pierre Bouchacourt. La réquisition d'une auberge de jeunesse ou d'un gymnase serait la solution. Dans une lettre adressée hier au préfet, Dominique Lefebvre lui demande également de stopper le flux de réfugiés. S'ils arrivent moins nombreux depuis quelques jours, la filière de passeurs existe toujours. Les services de l'agglomération et la ville de Pontoise l'ont vérifié puisqu'ils font face aujourd'hui à l'arrivée d'enfants et de femmes enceintes. Contactée hier, la préfecture du Val-d'Oise n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet.