Persan-Beaumont : le pilote du paramoteur avait été victime de vertiges

Le pilote d’un paramoteur s’était tué lors d’un crash il y a un an, sur l’aérodrome de Persan-Beaumont, à Bernes-sur-Oise. Les enquêteurs du Bureau enquête accident viennent de conclure à de probables vertiges du pilote.

Illustration. Le pilote d’un paramoteur est décédé il y a un an sur l’aérodrome de Persan-Beaumont, à Bernes-sur-Oise. Les enquêteurs du Bureau enquête accident viennent de conclure à de probables vertiges du pilote. LP/Isoline Fontaine
Illustration. Le pilote d’un paramoteur est décédé il y a un an sur l’aérodrome de Persan-Beaumont, à Bernes-sur-Oise. Les enquêteurs du Bureau enquête accident viennent de conclure à de probables vertiges du pilote. LP/Isoline Fontaine

    Il avait trouvé la mort à 58 ans en s’écrasant, aux commandes de son paramoteur, sur l’aérodrome de Persan-Beaumont, à Bernes-sur-Oise. Un an après le drame, le Bureau enquête accident (BEA) vient de publier les résultats de son enquête en privilégiant la piste d’un vertige du pilote. Selon le BEA, il était sujet à des malaises et minimisait probablement les risques.

    L’accident se produit sous les yeux de plusieurs témoins, le 8 mars 2021, vers 15h40. Le paramoteur évolue depuis vingt minutes environ au-dessus de la zone de l’aérodrome réservée aux paramoteurs, sans prendre de risque particulier. Les personnes au sol voient le pilote qui effectue un virage à gauche et descend alors subitement en spirale en perdant très rapidement de l’altitude, avant de heurter le sol.

    Il avait déjà réalisé des atterrissages d’urgence

    Le pilote, membre d’un club basé à Persan-Beaumont, meurt sur le coup. La victime, propriétaire de son paramoteur, était titulaire d’une licence de pilote ULM depuis juin 2019 et totalisait 50 heures de vol. Il avait fait preuve d’une certaine maîtrise auparavant en réalisant plusieurs atterrissages d’urgence après des pannes de moteur.

    L’enquête menée après l’accident a montré que son aile, une aile de parapente pour débutants, n’avait pas été endommagée avant l’accident et que son moteur ne présentait aucune anomalie. Les témoins de l’accident ont assuré que le pilote n’avait pas effectué de manœuvre brusque et que sa voile ne s’était pas repliée. Le président du club de paramoteur dont le pilote était membre a précisé que les conditions météorologiques « étaient propices au vol, avec un ciel dégagé et un vent faible ».

    Sujet à des vertiges

    L’explication est ailleurs. Selon un de ses collègues de travail, la victime avait eu des problèmes d’oreille interne à la fin de l’année 2020 et avait perdu connaissance sur son lieu de travail. Le pilote était en fait sujet à des vertiges produits par des mouvements de la tête, pouvant générer selon le BEA, « de fausses sensations de mouvements ou de tournis ». Des vertiges paroxystiques positionnels qui l’auraient conduit à se crisper sur la commande de frein gauche. La victime suivait d’ailleurs pour cela un traitement médical. Cette piste médicale avait déjà été avancée lors d’un crash d’hélicoptère survenu en 2017. Le pilote, qui s’en était sorti, avait décrit ce vertige. « Les vertiges paroxystiques positionnels sont extrêmement dangereux d’un point de vue aéronautique », souligne le BEA.

    Lors de son adhésion à la FFPULM (fédération française ULM), la victime avait fourni un certificat médical de non-contre-indication à la pratique de l’ULM et l’avait renouvelé en ligne en janvier 2021, après pourtant son malaise au travail. « Les pilotes ULM, qui ne bénéficient pas d’un suivi médical aéronautique, peuvent néanmoins à tout moment solliciter l’avis d’un médecin, aéronautique de préférence », souligne le BEA.

    La fédération des ULM précise, pour sa part, que les adhérents peuvent contacter une commission médicale, « dans le cadre d’une démarche confidentielle ». « La difficulté provient souvent de la conscience insuffisante que le pilote peut avoir du danger que fait courir son état de santé », estime le BEA. « Le pilote qui était suivi médicalement, minimisait probablement les risques associés à la survenue d’un malaise en vol. »