Caesemaeker, au nom du père

Caesemaeker, au nom du père

    Samedi, en Corée du Sud, Kevin Caesemaeker (23 ans) disputera ses premiers Mondiaux. Une première victoire pour le sociétaire de l'US Créteil (- 62 kg).

    Une histoire de famille. Après avoir goûté à de nombreux sports, le natif de Lesquin (Nord) découvre l'haltérophilie à l'âge de 10 ans en suivant son père, entraîneur et, en son temps, désigné « plus bel athlète de France ». « Je n'avais jamais éprouvé autant de plaisir, raconte Kevin, petit-fils d'un champion de France et cousin lointain de Morgane Riboux (récente championne du monde de judo en - 57 kg). C'est un sport très contraignant, où tu donnes beaucoup. Mais il ne te rend rien. »

    Les coups du sort. Champion de France minimes dès sa première année, puis régulièrement titré chez les jeunes, Kevin vit un premier drame, en 2002, lorsque son père décède d'une maladie nosocomiale. « Il est mort dans mes bras. Ce jour-là, j'ai perdu mon entraîneur, mon meilleur ami, mon père. Je lui ai fait la promesse de participer aux JO. Je la tiendrai. » Puis aux Mondiaux juniors, il est frappé par un nouveau coup du sort : fracture du scaphoïde. « Quatre opérations en quatre ans et deux ans de dépression.  J'avais fait une croix sur le haut niveau. »

    La renaissance. Soutenu par ses proches et ses entraîneurs, il décroche un travail au club de Créteil, obtient son brevet d'Etat spécifique et revient à la compétition l'an dernier, par la grande porte, en devenant champion de France.

    Le sésame pour la Corée. « La poisse, c'est terminé. Je n'avais jamais atteint ce niveau (NDLR : 117 kg à l'arraché, 147 kg à l'épaulé-jeté) . Certains m'ont laissé tomber, accusé de dopage, mais aujourd'hui je suis de retour. Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort. »