Nogent-sur-Marne : face à la mobilisation contre sa venue, la future directrice de l’Institut Montalembert renonce

Vivement critiquée pour son bilan à l’institution Jeanne d’Arc de Montrouge (Hauts-de-Seine), celle qui devait prendre la tête de l’institut Montalembert de Nogent-sur-Marne s’est rétractée face à la mobilisation du personnel de l’établissement.

Nogent-sur-Marne, le 9 mars. Plusieurs dizaines d’enseignants et personnels œuvrant au sein de cette institution catholique avaient refusé la nomination de la cheffe d'établissement, jugée "autoritaire" par d'anciens collègues. LP/Sylvain Deleuze
Nogent-sur-Marne, le 9 mars. Plusieurs dizaines d’enseignants et personnels œuvrant au sein de cette institution catholique avaient refusé la nomination de la cheffe d'établissement, jugée "autoritaire" par d'anciens collègues. LP/Sylvain Deleuze

    La grève aura porté ses fruits. Vent debout contre la nomination d’une cheffe d’établissement jugée « autoritaire », les enseignants de l’Institut privé catholique Montalembert de Nogent-sur-Marne ont obtenu le retrait de celle-ci. Annoncée par la Sœur Marie-Laure Dénès, prieure provinciale de la Congrégation Romaine de Saint Dominique (CRSD), dans un communiqué ce mardi, cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions entre la tutelle et le personnel de l’établissement.

    Le 14 mai, l’Institut Montalembert avait été touché par un mouvement de grève fortement suivi, inédit dans l’histoire de l’établissement. La tutelle explique avoir « initié une période de dialogue entre les différentes parties prenantes », proposant notamment « une réunion d’échange entre enseignants de l’Institut Montalembert et de l’Institution Jeanne d’Arc (où la gestionnaire officie actuellement au poste de chef d’établissement coordinateur, NDLR) à Montrouge (Hauts-de-Seine) ». Les démarches étant restées infructueuses, la cheffe d’établissement, « prenant acte de n’avoir pas reçu l’accueil et le soutien indispensables à l’exercice de sa fonction au sein de la communauté de Montalembert », a décidé de se retirer.

    Nogent-sur-Marne, mardi 14 mai 2024. Plusieurs dizaines d'enseignants et de personnels de l'institut Montalembert ont pris part à un mouvement de grève afin de protester contre la nomination de la future cheffe d'établissement coordinatrice, dont le management est décrit par certains comme "autoritaire".
    Nogent-sur-Marne, mardi 14 mai 2024. Plusieurs dizaines d'enseignants et de personnels de l'institut Montalembert ont pris part à un mouvement de grève afin de protester contre la nomination de la future cheffe d'établissement coordinatrice, dont le management est décrit par certains comme "autoritaire".

    « Une pensée pour nos collègues de Montrouge »

    « Nous sommes heureux, très heureux qu’elle se retire, réagit un membre du CSE. On ne sait pas ce qui a provoqué cette décision, on espère que ce sont nos actions. » Lors de leur mobilisation du 14 mai, ils avaient souligné dans un communiqué « l’état de grande souffrance d’une vingtaine de salariés et le nombre important de départs » de l’institution Jeanne d’Arc, craignant une évolution similaire. « On a évidemment une pensée pour nos collègues de Montrouge, dont certains sont catastrophés, poursuit l’enseignant. On espère que la tutelle de l’institution Jeanne d’Arc aura la bonne idée de suivre ce qu’on a fait ici et que cette personne finira par se retirer. »



    Un nouveau processus de nomination pour la direction de l’Institut Montalembert pour la rentrée scolaire 2024 a été immédiatement enclenché. Impliquant l’Évêque de Créteil et l’Organisme de gestion de l’enseignement catholique (OGEC, il s’appuie sur les étapes habituelles dans le cadre de ces nominations. De leur côté, les membres du CSE attendent la décision avec patience : « la tutelle a vu qu’on était unis, mais il n’y a pas de raison que l’on remette en question toute nomination, on n’a jamais rien eu à redire, tant qu’elle reste dans la continuité de l’ancienne direction. »