Orly : Ernest Pignon-Ernest en repérage pour immortaliser Gaston Viens

 Orly, ce lundi. L’artiste urbain Ernest Pignon-Ernest accompagné de Yann Viens et Christine Janodet (à droite), maire d’Orly. LP/Q.L.
Orly, ce lundi. L’artiste urbain Ernest Pignon-Ernest accompagné de Yann Viens et Christine Janodet (à droite), maire d’Orly. LP/Q.L.

    Renaître de la main d'un géant. Qui pour espérer plus bel hommage posthume ? Le défunt maire d'Orly, Gaston Viens, aurait pu s'en enorgueillir. Car c'est sous la patte d'Ernest Pignon-Ernest, pionnier du street art, que va réapparaître la figure tutélaire de la ville aéroport. L'artiste, veste en cuir noir sur les épaules, est venu ce lundi matin y traîner discrètement sa renommée internationale, afin de repérer le futur lieu où apposer l'œuvre.

    « Gaston adorait ce qu'il faisait, on est vraiment contents », sourit Yann Viens, sa veuve, qui avait émis l'idée de solliciter le plasticien pour réaliser un hommage à l'ancien édile, résistant, déporté. « Honorés », renchérit Christine Janodet, successeure (Gauche citoyenne) de Gaston Viens à la tête de la ville. Ils se sont tous trois retrouvés face au centre administratif, qui prendra à terme le nom de l'ancien maire, et accueillera aussi l'œuvre du street-artiste.

    Ernest Pignon-Ernest est venu prendre quelques photos du portail de pierre, installé devant la mairie, qui accueillera le futur portrait. « Le marbre est un peu crade », lâche-t-il. Il faudra aussi contacter l'architecte pour, si possible, boucher la fenêtre de la structure, afin d'y installer la création. « Je ne fais pas beaucoup ce genre de choses, mais je sais qui était Gaston Viens, ce qu'il représentait, ce qu'il était. Je ne le fais que parce que c'était lui, confie-t-il. C'est une génération de gens dont j'admire le parcours. Il faut un portrait qui témoigne de sa fraternité, sa générosité. »

    Gaston Viens, décédé en décembre dernier, avait été maire d'Orly entre 1965 et 2009. « Je faisais déjà du pochoir dans les rues en 1965 », note Pignon-Ernest. Compagnon de route de toujours du Parti communiste français (PCF) — Viens l'a lui aussi été pendant longtemps — l'artiste de 74 ans, toujours à voyager aux quatre coins du monde, devrait le livrer avant septembre 2017, date choisie pour l'inauguration. Le coût de la commande — qui sera inscrite au budget 2017 de la ville — n'a pas encore été fixé.

    Ernest Pignon-Ernest, vrai pionnier du street art