Bréval : Vous la trouvez chouette ? Offrez-lui un nid !

Depuis plusieurs années, des bénévoles aident la chouette chevêche à se reproduire dans les zones rurales et à donner naissance à ses chouettons. Mais chacun peut faire un geste pour ce rapace en installant des nichoirs à la campagne.

Bréval, vendredi matin. Ce bébé prendra son envol dans quelques jours, après avoir grandi dans un nichoir artificiel posé sur un pylône électrique.
Bréval, vendredi matin. Ce bébé prendra son envol dans quelques jours, après avoir grandi dans un nichoir artificiel posé sur un pylône électrique.

    Ferait-elle timidement son retour ? Menacée par l’urbanisation, la chouette chevêche semble résister dans l’ouest des Yvelines. Dans les villages, les hameaux et les bourgs éloignés de la ville, le rapace maintient sa population. Depuis plusieurs années, des militants de la cause animale installent des nichoirs dans la campagne, dans les clochers, dans les arbres ou sur les pylônes électriques. Et ça paie. « Nous avons recensé 320 couples répartis sur 80 communes. Dans cette partie du département, la chevêche ne se porte pas trop mal », confie Dominique Robert, président de l’association Atena78 qui œuvre en faveur des animaux.

    Des nichoirs sur des pylônes à 225 000 volts

    Ce vendredi matin, au milieu d’un champ à Bréval, ce spécialiste de la faune présente ses trois chouettons, nés dans un nichoir installé sur un pylône à 225 000 volts. Un coup d’œil sur la deuxième plume de son aile, qui sert de repère pour la taille, un peson pour évaluer leur masse. Tout va bien : les trois bébés, doux et paisibles, sont en pleine forme et d’un poids rassurant.

    Leurs parents ne sont pas loin et leur apportent régulièrement de quoi se rassasier : surmulots, rats des champs… Ils prendront leur envol d’ici une dizaine de jours et ne nourriront tout seul des rongeurs qui pullulent dans ces campagnes. « Ces nids permettent de mailler le territoire, indique un autre membre d’Atena 78. On les dispose dans les espaces pauvres en cavités, comme ces plaines agricoles, pour faire le lien entre les hameaux et les bosquets où les opportunités de nidification sont plus intéressantes. »

    Bréval, vendredi. Sur ces pylônes, les chouettons échappent à leurs prédateurs naturels, dont la fouine.
    Bréval, vendredi. Sur ces pylônes, les chouettons échappent à leurs prédateurs naturels, dont la fouine.

    15 nichoirs ont ainsi été installés sur ce type d’équipements dans les Yvelines grâce à une convention passée en 2015 avec Réseau transport électricité (RTE). Il en reste encore cinq à poser. « Avec 90 % de nos installations situées en pleine nature, nous avons un rôle à jouer dans la préservation des milieux naturels à proximité de notre réseau », indique-t-on chez RTE.

    Les militants associatifs et les groupes industriels ne sont pas les seuls à pouvoir jouer un rôle. Les particuliers peuvent aussi, chez eux, installer des nichoirs à chevêche à condition de respecter certaines conditions. Les trous d’entrée sont par exemple différents selon les espèces. Un conseil, donc, si la chouette vous tente : se renseigner sur la page d’Atena ou d’autres sites spécialisés sur Internet. Quelques tutos vous permettront de construire un abri et espérer attirer le rapace près de chez vous. Il pourrait s’avérer utile pour éloigner les rats des champs. Il vous faudra, en revanche, faire attention à la fouine, prédateur des chouettons, qui rivalise d’agilité pour s’introduire dans les nichoirs.