Epône : les Gilets jaunes installés à l’entrée de la zone d’activités

Les manifestants veulent rester visibles et maintiennent une présence 24 heures sur 24.

 Epône, ce mercredi. Des Gilets jaunes ont aménagé un camp de fortune à l’entrée de la zone d’activités.
Epône, ce mercredi. Des Gilets jaunes ont aménagé un camp de fortune à l’entrée de la zone d’activités. LP/Y.F.

    La détermination des Gilets jaunes de la vallée de la Seine est intacte. Après le péage de l'A 13 à Buchelay et le rond-point du port autonome de Limay, d'où ils ont été délogés, ils sont maintenant installés à Epône à l'entrée de la zone d'activités de la Couronne des Prés. Ils ont implanté leur camp de fortune dimanche soir à proximité du giratoire qui dessert les entreprises. Ils ne bloquent pas la circulation mais ils filtrent de temps à autre les poids lourds.

    « Contrairement à ce que le gouvernement veut faire croire, le mouvement ne faiblit pas »

    Le groupe est présent 24 heures sur 24. « On se relaie en effectuant un turn-over, explique l'un d'eux. Quand certains partent au travail, d'autres arrivent pour les remplacer ». Selon les heures, ils peuvent être une poignée ou plusieurs dizaines. « Notre but est de se montrer et de rester visible car contrairement à ce que le gouvernement veut faire croire, le mouvement ne faiblit pas », insiste un autre.

    Cette zone d'activités comprend des entreprises du bâtiment et de services mais surtout des plateformes de distribution des grandes surfaces en particulier celle d'Auchan, dont l'hypermarché est implanté à Buchelay. « Tout se passe bien, les chauffeurs des camions s'arrêtent d'eux-mêmes, raconte l'un des manifestants. De nombreux automobilistes donnent un coup de klaxon en passant en guise de soutien ».

    « Le grand débat c'est de l'enfumage »

    Les manifestants ne sont pas convaincus par les annonces du président de la République. « Le grand débat c'est de l'enfumage, estime Guillaume. Il faut redonner la parole au peuple. On veut vivre dignement. On se mobilise pour lutter contre les inégalités, l'évasion fiscale mais aussi pour réclamer la fin des privilèges des élus ». Le manifestant dénonce également les méthodes de l'Etat. « Ils communiquent beaucoup sur les actes commis contre les parlementaires mais il n'y a pas un mot concernant les retraités gazés ni les manifestants éborgnés ou mutilés ».

    Depuis dimanche, des hommes, des femmes, des retraités ou encore des intérimaires se rassemblent autour d'un brasero confectionné avec des bidons métalliques et dont le feu est alimenté à l'aide de palettes en bois. Un abri a également été aménagé dans le but de ranger des aliments et préparer des boissons chaudes. « On ne dérange personne à cet endroit, de nombreux passants nous soutiennent en nous donnant tout ce qu'il faut pour se restaurer », indique Guillaume.