«La situation était devenue intenable»: Dans les Yvelines, le seul maire écologiste rend sa carte du parti

Sans lien avec les résultats des européennes ni des législatives en cours, Lionel Wastl, le maire d’Andrésy, a présenté sa démission à la direction du parti écologiste. Il se dit victime d’une stratégie de dénigrement de la part de son opposition, menée par d’anciens élus de sa majorité.

Le maire écologiste Lionel Wastl a rendu sa carte au parti EELV. LP/Arnaud Journois
Le maire écologiste Lionel Wastl a rendu sa carte au parti EELV. LP/Arnaud Journois

    À l’image de certains ténors des Républicains, en désaccord avec l’alliance LR-RN souhaitée par leur ex-président Éric Ciotti, lui aussi rend la carte de son parti. Mais le résultat des écologistes dans les Yvelines (5,92 %) lors des européennes n’est pour rien dans la décision de Lionel Wastl.

    Le maire d’Andrésy (13 000 habitants) avait décidé de démissionner d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) bien avant le scrutin du dimanche 9 juin 2024. L’élu, qui se revendique toujours « un écologiste convaincu, pragmatique et non idéologique » après 15 ans de terrain, se dit victime « d’une stratégie de dénigrement soutenue par les Écologistes Nord Yvelines ».

    Andrésy, le 9 juin.
    Andrésy, le 9 juin. DR

    Le maire d’Andrésy vise explicitement son ancienne adjointe Annie Minarik, également adhérente EELV, qui a rejoint l’opposition au sein de son conseil municipal. « Ses propos et actions ont déstabilisé la majorité municipale, justifie celui qui avait adhéré au parti en 2011. Elle a rejoint une tête des listes qui a appelé à voter LR aux dernières sénatoriales et j’ai demandé à mon parti local EELV de choisir entre un élu d’un exécutif et une opposante qui vote contre toutes ses délibérations. J’espérais que cela soit réglé avant les Européennes, mais le parti a beaucoup tergiversé et semblait avoir opté pour une sorte de cohabitation… J’ai donc décidé de démissionner car la situation était devenue intenable. »

    « Pas une grosse perte pour l’écologie. »

    En novembre dernier, Annie Minarik avait rendu son écharpe d’adjointe déléguée à l’économie locale, sociale et solidaire, et au contrôle de gestion, en raison d’une gestion « autocratique » du maire sur ses délégations. Elle pointait à l’époque « l’écologie de façade à géométrie variable du maire ».

    « Monsieur Wastl est un opportuniste qui renie ses convictions contre des subventions, nous précise aujourd’hui la conseillère d’opposition. Il est dans le déni et doit sérieusement se remettre en question. Depuis son élection, 4 de ses adjoints et 3 conseillers municipaux ont démissionné, ça illustre un gros problème de gouvernance et de management. Ce n’est pas une grosse perte pour l’écologie. »



    En mai dernier, le maire avait accusé, lui, l’opposition de tentative de maraboutage en plein conseil municipal. Une conseillère d’opposition s’était présentée avec une statuette en bronze représentant une main. « Ou quand l’opposition municipale essaye d’empapaouter les élus lors du vote du budget, en manipulant une main « magique » à chaque vote à bulletin secret », avait dénoncé sur les réseaux sociaux Lionel Wastl.

    Au-delà des désaccords sur sa commune, il semble que sa position non tranchée sur le dossier « brûlant » du Pont d’Achères a contribué à une rupture totale avec ses anciens partenaires d’EELV. « Au moins, ça clarifie sa position », conclut Ghislaine Senée, la sénatrice EELV des Yvelines qui avait néanmoins insisté pour que le maire d’Andrésy soit présent sur sa liste lors des dernières Sénatoriales en septembre.

    La démission du seul maire d’une ville des Yvelines (de plus de 10 000 habitants) encarté écologiste tombe mal pour un parti qui dispose d’un contingent limité d’élus « verts » en Île-de-France.