Saint-Rémy-lès-Chevreuse : Laura, tuée par son ex-compagnon, était une femme engagée

Elle avait cofondé, en 2015, une association de soutien aux réfugiés et précaires.

 Laura Mocanu (à gauche) avait cofondé, en 2015, Acina avec Sarah Berthelot (à droite).
Laura Mocanu (à gauche) avait cofondé, en 2015, Acina avec Sarah Berthelot (à droite). Acina

    Le crime de Saint-Rémy-lès-Chevreuse, qui s'est déroulé dans la nuit de vendredi à samedi, commence à livrer ses clés. L'auteur présumé du meurtre de son ex-compagne a été présenté ce lundi à Versailles à un juge d'instruction. Une information judiciaire a été ouverte pour homicide entre conjoints. Le suspect devrait faire l'objet d'un mandat de dépôt.

    La victime, Laura Mocanu, une jeune femme de 30 ans, était originaire d'un petit village de Roumanie. Plutôt discrète, elle s'était faite toute seule. Très engagée dans l'humanitaire vis-à-vis de ses compatriotes, cette surdiplômée, dans son pays comme en France, notamment avec l'obtention en 2018 de son troisième Master 2 auprès de l'école des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), s'était formée à la gestion de projet. Laura avait ensuite travaillé auprès de populations en bidonville à Lille et à Paris au sein de plusieurs associations de solidarité.

    « Elle avait mis un terme très ferme à la relation avec son conjoint mais avait accepté de l'héberger à titre provisoire »

    En 2015, elle cofondait, à Paris, Accueil, Coopération, Insertion pour les nouveaux Arrivants (Acina). Au sein de cette association d'aide aux personnes étrangères en situation de précarité et de mal-logement, qui compte aujourd'hui trente salariés, l'émotion était immense ce lundi.

    « Je savais qu'elle avait mis un terme très ferme à la relation avec son conjoint mais avait accepté de l'héberger à titre provisoire. Je l'ai eue au téléphone vendredi. Elle était très heureuse à l'idée de prendre l'avion, samedi matin, pour des vacances à Cuba. Elle ne s'est pas présentée à l'enregistrement, samedi, et j'ai appelé la police, aujourd'hui (NDLR : lundi) car je n'avais pas de nouvelles. Je m'inquiétais un peu. Et quand j'ai appris ce qui s'était passé, j'ai aussitôt averti sa sœur. Je suis complètement effondrée », lâche, en larmes, Sarah Berthelot, l'autre cofondatrice de Acina.

    « Sa force de caractère était extraordinaire »

    Après avoir repris ses esprits, elle accepte de parler de son amie. « Sa force de caractère était extraordinaire. Elle nous avait quittés en mars afin de voyager et de se reposer un peu de tous ces engagements depuis cinq ans », décrit-elle.

    A Saint-Rémy-lès-Chevreuse, dans le quartier où elle résidait, une voisine se souvient l'avoir accompagnée jusqu'à la gare. « J'avais discuté avec cette jeune femme souriante. Elle était étonnée de parler à des voisins car elle pensait que personne ne se connaissait ici. Elle m'avait dit vouloir se rapprocher de Paris car le trajet était trop long pour elle », rapporte cette retraitée qui n'a entendu ni cris, ni bruits particuliers la nuit des faits.