« Tout le monde fait comme si nous n’existions pas » : à Gargenville, la triste fin des « chalets » ouvriers

Occupés par des familles en difficulté, ces anciens mobile-homes transformés en maisonnettes vont être détruits pour être remplacés par des logements. Des familles risquent de se retrouver à la rue.

Gargenville, lundi 22 avril. Cette mère de famille pourrait bientôt être expulsée du logement dont elle est la propriétaire. LP/Mehdi Gherdane
Gargenville, lundi 22 avril. Cette mère de famille pourrait bientôt être expulsée du logement dont elle est la propriétaire. LP/Mehdi Gherdane

    Sur les cartes d’urbanisme, il n’existe pas. Pour les impôts, il n’a aucune existence légale. Et pourtant, sa probable démolition agite la paisible Gargenville (Yvelines). Dans cette commune proche de Mantes-la-Jolie (Yvelines), tout un quartier de baraquements va être rayé de la carte. Un permis de construire vient d’être déposé pour remplacer ces improbables constructions par un programme de logements en accession à la propriété.

    Au moins six familles devraient être expulsées et certaines ont déjà reçu le passage d’un huissier pour les en informer. Des familles précaires, pour la plupart, qui ont élu domicile dans ce coin de ville et redoutent la destruction de « leur » bien. « Nous venons d’acheter, nos enfants vont à l’école ici et mon fils avait réussi à se faire des copains, se désole Stéphanie, handicapée à 80 %. Avant d’arriver, j’étais à la rue et je ne veux pas y retourner. »