Villiers-le-Mahieu : un père de famille condamné pour des attouchements sur ses filles pendant 20 ans

L’homme tout juste retraité vient d’écoper de 18 mois de prison, dont neuf ferme, pour avoir agressé sexuellement ses enfants. Jusqu’au bout, il a nié les faits qui lui étaient reprochés, se disant victime d’une manipulation orchestrée par son ex-femme.

Versailles, illustration. Le sexagénaire, qui avait un casier judiciaire vide, vient d'être condamné à 18 mois de prison, dont neuf ferme. LP/Olivier Boitet
Versailles, illustration. Le sexagénaire, qui avait un casier judiciaire vide, vient d'être condamné à 18 mois de prison, dont neuf ferme. LP/Olivier Boitet

    Il allait les chercher dans leur lit « presque toutes les nuits » et les faisait s’allonger près de lui. Pendant 20 ans, ce père de famille a fait vivre un véritable calvaire à ses trois filles à Villiers-Saint-Frédéric puis à Villiers-le-Mahieu. Chacune leur tour, en fonction de leur âge, elles ont été la proie de celui en qui elles avaient confiance. Jusqu’à ce que la profonde dépression de la petite dernière alerte la maman. Ce vendredi, le tribunal judiciaire de Versailles a reconnu l’individu, jeune retraité, coupable d’agression sexuelle sur mineur. Il a écopé de 18 mois de prison, dont neuf ferme.

    Les faits commencent en 2002. Pourtant, ce n’est qu’en 2021 que l’affaire éclate. L’état de la benjamine de la famille, atteinte d’anorexie sévère, inquiète sa mère. Elle questionne ses sœurs aînées lorsque la cadette lui répond « J’espère qu’il ne lui a pas fait la même chose qu’il m’a faite ». Elle finira par avouer que son père mettait régulièrement « la main dans sa culotte » en son absence. Choquée, elle fuit à Marseille chez la grand-mère maternelle et demande le divorce, une option déjà en discussion au sein du couple qui battait de l’aile depuis 1998.

    Entendues à tour de rôle, les trois sœurs tiennent toutes le même discours. « C’étaient des caresses au niveau des fesses dans le canapé devant la télé, ou dans le lit de mes parents quand ma mère n’était pas là, indique l’aînée au cours de l’enquête. Cela s’est arrêté quand ma sœur a eu 4 ou 5 ans, il a pris le relais sur elle. » Cette dernière a les mêmes souvenirs, précisant que son géniteur n’a jamais utilisé son sexe sur elle.

    «Il disait que c’était normal qu’un papa fasse ça à ses filles alors je n’ai rien dit»

    En 2009, il s’en prend à la plus jeune, alors âgée d’environ 5 ans. Son supplice durera jusqu’à ses 11 ans. Elle rapporte aux enquêteurs des faits similaires mais l’agresseur va encore plus loin avec elle. « Il venait me chercher dans la chambre la nuit, me portait et me mettait à côté de lui sur le bord du lit pendant que maman dormait, indique-t-elle lors des auditions. Il disait que c’était normal qu’un papa fasse ça à ses filles alors je n’ai rien dit, je croyais que c’était vraiment normal. »



    À l’audience, l’agresseur sexuel a nié l’intégralité des charges qui pesaient sur lui. Il a tant bien que mal essayé d’avancer des arguments : « Ce n’est pas vrai ! Avant que ma femme commence à faire des allers-retours à Marseille, tout allait très bien. C’est à ce moment-là que j’ai remarqué des comportements différents. »

    D’une manière vague, il sous-entend que son ex-femme aurait monté ses trois filles contre lui. L’expertise psychiatrique souligne « le décalage flagrant entre le discours de ses filles et le fait de chercher à nous émouvoir en mettant en avant ses qualités de père ». L’individu ne souffre d’aucun trouble psychique. Autant d’éléments qui ont fini de convaincre le tribunal judiciaire.