Villiers-Saint-Frédéric - Croissy : une paire d’as du bridge aux Mondiaux

Mathilde Thulliez et Cédric Lorenzini espèrent briller aux Championnats du monde de la spécialité qui se sont ouverts ce week-end à Lyon.

 Cédric Lorenzini (à gauche) et Mathilde Thulliez portent sur leurs épaules une partie des espoirs du bridge français.
Cédric Lorenzini (à gauche) et Mathilde Thulliez portent sur leurs épaules une partie des espoirs du bridge français. LP/S.B.

    C'est parti pour deux semaines de compétition intensive. Jusqu'au 26 août, Lyon (Rhône) accueille les meilleurs joueurs du bridge de la planète à l'occasion des 43es Championnats du monde. Parmi eux, on trouve deux habitants des Yvelines : Mathilde Thulliez, une étudiante en médecine originaire de Villiers-Saint-Frédéric, et le professionnel Cédic Lorenzini, ténor du bridge mondial, qui réside à Croissy-sur-Seine. Présentations.

    Mathilde Thullliez, la carte jeune

    Pas de vacances cet été pour Mathilde, 20 ans. Mais la jeune habitante de Villiers-Saint-Frédéric, qui participait déjà au mois de juillet aux Championnats d'Europe en Slovaquie, a l'habitude de passer l'essentiel de son temps libre avec les cartes en main. Une passion née quand elle n'avait que 5 ans. « J'ai commencé avec mes parents, en faisant le « mort » (NDLR : le partenaire du joueur ayant lancé le « contrat »), raconte-t-elle. À 8 ans, j'ai appris les règles et à 12 ans, je faisais déjà de la compétition ». Depuis, elle s'entraîne environ 2 heures par semaine avec sa partenaire sur Internet et fait ses valises à raison de « deux ou trois week-ends par mois » pour participer aux compétitions internationales. Drôle de vie quand on a que 20 ans. « Il faut savoir faire des choix. Il y a des bons côtés, comme les voyages », explique la championne du Monde 2 014 et championne d'Europe en titre dans la catégorie filles de moins de 25 ans. Un palmarès qui l'oblige à viser au minimum un podium à Lyon. « Au bridge, on essaie toujours de progresser », conclut Mathilde qui entrera en lice ce mercredi.

    Cédric Lorenzini, le porte-drapeau

    À 28 ans, Cédric Lorenzini est un véritable phénomène du bridge. Professionnel depuis trois ans, ce titulaire d'une thèse de chimie était en effet numéro un mondial en 2015 après avoir été sacré joueur de l'année aux Etats-Unis. « J'étais le plus jeune de toute l'histoire, et surtout je n'étais pas américain. Cela a fait du bruit. J'étais un peu le symbole de la nouvelle génération ». Lui aussi est tombé dans le bridge quand il était petit. « J'avais 7 ans et il fallait un coéquipier à mon grand-père pour ses cours, raconte-t-il. Le bridge n'est pas difficile à apprendre. En revanche, il est compliqué de bien jouer. Il faut avoir une bonne logique, une grande capacité de concentration, une bonne mémoire, et être vif d'esprit ». Sans compter les qualités physiques. « Quand on fait de la compétition, on passe notre temps à voyager aux quatre coins du Monde, poursuit Cédric. Il faut savoir encaisser les décalages horaires et bien récupérer car le mental est mis à rude épreuve quand on joue 10 heures par jour. Le bridge de haut niveau est vraiment différent du bridge loisirs où l'on vient pour jouer mais aussi pour discuter et se faire des connaissances. Là, c'est un sport. Ce qui explique aussi pourquoi les compétiteurs sont généralement plus jeunes ». Sans surprise, Cédric Lorenzini visera le titre mondial en Open, la catégorie reine. La finale est prévue le 26 août.

    À l’origine le jeu s’appelait… le Trump !