Yvelines : prison ferme pour le fournisseur des détenus... par drone

Un habitant d’Élancourt de 37 ans vient d’être condamné à 18 mois de prison ferme pour avoir approvisionné par drone les détenus de maisons d’arrêt en produits stupéfiants, téléphones et couteaux.

Cet habitant d'Elancourt a été condamné à 18 mois de prison ferme pour avoir livré par drone de la marchandise à des détenus (Illustration).
Cet habitant d'Elancourt a été condamné à 18 mois de prison ferme pour avoir livré par drone de la marchandise à des détenus (Illustration).

    Ironie du sort. Cet habitant d’Élancourt de 37 ans, qui jouait les livreurs par drone des détenus en maison d’arrêt, dort désormais en prison. Il a été condamné à 18 mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Versailles, après avoir été interpellé le 29 mai lors d‘une transaction de produits stupéfiants dans le quartier du Gandouget à Élancourt (Yvelines).

    Sur le parking d’une résidence de ce quartier, les policiers d’Élancourt constatent une transaction entre une automobiliste et cet homme. À la vue des fonctionnaires, l’homme s’éclipse. La conductrice est contrôlée. Des produits stupéfiants sont découverts dans son véhicule. Elle désigne alors le vendeur qui est rattrapé et interpellé par les forces de l’ordre. Il est en possession de 120 gr d’herbe et de résine de cannabis et 465 euros.

    Armes airsofts et 4 000 euros de marchandise

    Une perquisition est menée à son domicile. Elle s’avère fructueuse. Les enquêteurs découvrent plusieurs armes « Airsoft » neuves. Elles sont saisies au titre des avoirs criminels pour un montant estimé à plus de 3 800 euros.

    Ils mettent la main également sur tout le matériel nécessaire au conditionnement pour la revente de produits stupéfiants, mais surtout un drone et de la marchandise neuve encore sous emballage, allant de lames rasoir à des cigarettes électroniques en passant par des téléphones ou des couteaux de chasse. Le tout est estimé à 4 000 euros.

    Un petit cahier de comptabilité où le trentenaire note scrupuleusement ses transactions ainsi que le nom de ses clients, leur fournit également des informations sur son activité.



    Tous ces éléments laissent à penser que l’homme approvisionnait en marchandises diverses les détenus de maisons d’arrêt et probablement celle de Bois-d’Arcy, la plus proche de son domicile, grâce à son drone utilisé pour l’introduction par projection de divers objets ou de stupéfiants.

    Lors de sa garde à vue, l’homme avait d’abord nié les faits avant finalement face aux éléments de preuve de les reconnaître tout en les minimisant.

    Les drones sont devenus un véritable fléau pour l’administration pénitentiaire. Dans les Yvelines, un soir d’octobre 2018, un tel engin avait survolé à plusieurs reprises la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy. Plusieurs flashs laissaient à penser qu’il faisait des photos au niveau de la cellule du neveu de Redoine Faïd, incarcéré depuis quelques jours dans cette prison. L’année précédente, ce même centre de détention avait été survolé par des drones pendant plusieurs nuits mais le ou les pilotes n’avaient jamais été identifiés.