Ce qu’il faut savoir quand on paie en liquide

Pour payer un commerçant ou un prestataire de service en argent liquide, il y a une série de règles pratiques à respecter. 

Dans ce dossier, vous trouverez :

1. le montant maximum qu’on peut payer en liquide ;
2. les règles d’arrondi applicables à un paiement en liquide ;
3. ce qu’il faut savoir sur les paiements en grosses coupures ;
4. ce qu’il faut savoir sur les paiements avec une grande quantité de pièces de monnaie ;
5. ce qu’il faut savoir sur les paiements en pièces de 1 et 2 eurocents ;
6. le fait que le consommateur juge encore importants les paiements en liquide.

Combien peut-on payer en liquide ?

La loi fixe un montant maximum applicable à tout paiement en liquide. Si on ne peut pas accepter votre paiement en cash, on peut se demander comment vous allez pouvoir payer un gros achat comme une voiture ou des meubles, en étant certain que le vendeur touchera son argent et que vous recevrez l’objet commandé. Car les paiements par chèque ne sont plus pratiqués depuis belle lurette. 

Pour plus d’info sur le montant maximum des paiements en liquide, cliquez sur Règles pratiques pour les paiements en liquide.

Le commerçant peut-il arrondir le montant à payer ?

Si vous effectuez un paiement en liquide dans un magasin, vous constaterez que le commerçant arrondit la somme à payer. Il y est légalement obligé. Parfois, ce sera en votre faveur, parfois à votre détriment. 

Cliquez sur Règles pratiques pour les paiements en liquide pour en savoir plus sur les obligations des commerçants en matière d’arrondi d’un paiement final en liquide et sur les modalités de cet arrondi.

Un commerçant peut-il refuser vos billets de 200 et 500 euros ?

Quand vous payez en liquide, sachez qu’il n’est pas anormal que, dans certaines circonstances, un commerçant puisse refuser de grosses coupures. 

Cliquez sur Règles pratiques pour les paiements en liquide pour en savoir plus sur les paiements avec de grosses coupures.

Un commerçant est-il tenu d’accepter un paiement avec tout un tas de pièces de monnaie ? 

Si vous souhaitez profiter d’un paiement pour liquider le contenu de votre tirelire remplie de piécettes d’eurocents, ce ne sera pas possible chez tous les commerçants. 

Cliquez sur Règles pratiques pour les paiements en liquide pour en savoir plus sur le paiement avec une quantité de pièces de monnaie.

Peut-on encore utiliser les pièces en cuivre de 1 et 2 eurocents ? 

Beaucoup de commerçants font la grimace devant les pièces de 1 et 2 eurocents. Mais ce n’est pas parce qu’ils doivent arrondir le montant final d’un achat payé en liquide que vous ne pouvez pas utiliser ces piécettes en cuivre.

Cliquez sur Règles pratiques pour les paiements en liquide pour en savoir plus sur les paiements avec des pièces de 1 et 2 eurocents.

Le consommateur tient au cash

Récemment encore, il paraissait évident de pouvoir payer ses achats en liquide chez les commerçants. Mais la pandémie de covid a modifié la donne et les paiements électroniques ont été fortement encouragés, au point que certains magasins n’ont plus accepté que ce type de paiement.

Or, nous avions mené une enquête en juin 2022 confirmant que le Belge souhaitait garder la possibilité de payer sur place en argent liquide. Nous avons demandé en ligne ce que les gens pensaient de la possibilité pour les commerçants de refuser les paiements en cash. Nous avons reçu plus de 1 300 réponses utilisables (un échantillon représentatif de la population). Trois quarts de tous les répondants ont estimé qu'un commerçant ne doit pas pouvoir refuser les paiements en cash. Ils ont invoqué les raisons suivantes : 

• Il doit toujours y avoir une alternative au paiement électronique, par exemple en cas de problème technique au terminal de paiement ou si la carte de paiement est illisible (86 %).
• Tout le monde n’a pas toujours la possibilité de payer électroniquement par carte (63 %).
• Tout le monde n’est pas familiarisé avec les paiements électroniques (50 %).
• La banque n’a pas à connaître tout ce que j’achète (38 %).
• Les paiements cash permettent d’apprendre à gérer son argent (37 %). 

Plus de la moitié des répondants ont également affirmé payer encore régulièrement en liquide.

Dès lors, nous nous réjouissons que l’obligation pour les commerçants d’accepter l’argent liquide soit maintenant reconnue dans la loi. C’est un droit essentiel du consommateur pour lequel nous avons toujours insisté auprès du gouvernement.

Le commerçant ne peut accepter du liquide qu’à concurrence d’un montant déterminé 

Pour tout paiement à un commerçant, il est interdit de dépasser les 3 000 € en liquide. Et ce, quel que soit le montant de l’achat : que vous achetiez une voiture de 15 000 € ou de 40 000 €, vous ne payerez donc que maximum 3 000 € en cash. 

Cette limite s’applique à l’achat tant de biens que de services, et donc aussi p. ex. à l’installation d’une nouvelle salle de bains. 

En revanche, elle ne concerne pas les paiements entre particuliers. Donc, si vous achetez par exemple une voiture d’occasion pour 5 000 € à un particulier, vous pouvez parfaitement payer la totalité de cette somme en liquide.

Les transactions immobilières sont également exclues. Dans ce cas, les paiements en espèces sont même totalement interdits.

En cas d’infraction à ces règles, le vendeur et l’acheteur sont tous deux responsables et risquent de se voir infliger une amende salée par le SPF Économie. 

Inutile de scinder la facture

On ne peut pas contourner la règle du montant maximum pour les paiements cash en payant par tranches. Car, pour la loi, cela ne change rien : les transactions liées entre elles sont considérées comme une seule opération. Dès lors, si vous payez par exemple un acompte et le solde ultérieurement, le montant total dû est pris en compte pour déterminer si le plafond de 3 000 € a été dépassé ou non. 

Comment payer une somme de plus de 3 000 € ?

Tout d’abord, un montant de plus de 3 000 € peut être payé avec une carte bancaire, c’est-à-dire une carte de débit ou une carte de crédit.

Certains obstacles peuvent cependant se présenter :

• Toutes les cartes ont une limite d’utilisation, qui diffère selon la carte et la banque. 
  Pour les cartes de débit, il peut y avoir plusieurs plafonds d’utilisation : par opération, par jour, par semaine. Il est donc utile de connaître ce plafond avant d’effectuer un gros achat. Au besoin, vous pouvez le rehausser temporairement (parfois, il faut le demander à l’agence, parfois, on peut le faire soi-même avec son internet banking ou avec son appli). 
  Pour les cartes de crédit, la limite s’applique pour la durée de la période pour laquelle un décompte est établi. Vous pouvez utiliser toute cette limite en une seule fois si vous le souhaitez. Mais tenez compte des opérations que vous avez effectuées précédemment (ou d'une garantie qui aurait été bloquée avec votre carte) et pour lesquelles vous avez donc déjà utilisé une partie de votre limite. Sachez aussi qu’une carte de crédit ordinaire ne vous permettra pas toujours de payer un montant important, car la limite d’utilisation est généralement inférieure à 3 000 € par mois, mais c’est parfois quand même possible avec une carte de crédit haut de gamme (type “gold”).
  Si vous avez à la fois une carte de débit et une carte de crédit, vous pouvez aussi proposer aux commerçants de les utiliser toutes les deux puisque leurs limites respectives sont indépendantes l’une de l’autre.

On peut également effectuer un virement. 

L’inconvénient d’un simple virement est que le paiement ne coïncide pas avec la fourniture du bien ou du service. Si vous ne virez l’argent qu’a posteriori, le commerçant doit donc vous faire confiance ; l’inverse est vrai si vous virez la somme au préalable.

Cet inconvénient peut être évité avec le virement instantané. L’argent arrive en quelques secondes sur le compte du destinataire. Mais, pour pouvoir effectuer un virement instantané, il faut que ce service soit proposé à la fois par la banque du donneur d’ordre et par celle du bénéficiaire. Vérifiez auprès de votre banque si elle retient des frais pour ce type d’opérations. Certaines banques ne proposent le virement instantané que via l’appli, et pas par internet banking. 

Des plafonds sont toutefois prévus pour les virements également. Ils varient non seulement d'une banque à l'autre, mais parfois aussi selon la manière dont le virement est effectué et même selon le bénéficiaire. Quoi qu'il en soit, les plafonds sont plus élevés que pour les cartes bancaires. 

Le commerçant pourra arrondir le montant le cas échéant

Quand vous payez un commerçant en liquide, il est tenu d’arrondir le montant final au multiple de 5 cents le plus proche. Il arrondira donc :

• vers le haut quand le montant final se termine par 3, 4, 8 ou 9 cents ;
• vers le bas quand le montant final se termine par 1, 2, 6 ou 7 cents.

Attention ! Cette règle ne vaut que pour les paiements en cash. Pour un paiement électronique, le commerçant peut choisir d’arrondir ou non. Mais, s’il décide d’arrondir, il doit clairement le signaler dans son magasin avant que les clients passent à la caisse. Faute de quoi il est passible d’une amende en cas de contrôle par l’Inspection économique. 

Le commerçant doit accepter un paiement en liquide

Bien que les paiements électroniques soient de plus en plus populaires, de nombreux consommateurs continuent à payer leurs achats en argent liquide. Depuis le 31 mars 2024, la loi leur reconnaît d’ailleurs formellement ce droit : les commerçants doivent accepter l’argent liquide en paiement lorsque l’acheteur et le vendeur sont physiquement et simultanément présents au moment de l’achat. Ne sont donc pas visés les paiements online, ni les distributeurs automatiques, horodateurs, etc. 

Malgré tout, dans certaines circonstances exceptionnelles, un commerçant peut refuser un paiement en cash.

1. Pour des raisons de sécurité dûment justifiées, le commerçant peut temporairement refuser l’argent liquide mais dans ce cas, il doit en avertir le consommateur à l’entrée de l’établissement et à la caisse. Il faudra voir, dans la pratique, si les commerçants qui ne veulent pas des paiements en liquides ne seront pas tentés d’abuser de cette possibilité.
   
   
2. Le commerçant peut aussi limiter la valeur nominale des billets qu’il accepte si la valeur nominale du billet proposé est disproportionnée par rapport au montant dû par le consommateur. Autrement dit, ne payez pas votre pain de 2,10 € avec un billet de 200 €, le boulanger pourra refuser ce billet
   
   
3. Un commerçant peut parfois refuser d’accepter une grande quantité de pièces de monnaie pour un même paiement.La possibilité pour un commerçant de refuser un paiement constitué de plus de 50 pièces de monnaie ne repose pas sur une loi, mais seulement sur des guidelines officielles, mais non contraignantes. Que faire alors pour se débarrasser d’une grande quantité de petite monnaie ? Pour commencer, vous pouvez apporter les pièces à votre banque, mais cela peut être payant. Vous pouvez aussi vous présenter aux guichets de la Banque nationale de Belgique (BNB) mais, dans ce cas également, il y a des limites à ce que vous pouvez apporter gratuitement. Autre possibilité : certains commerces et supermarchés permettent de payer en introduisant des pièces dans un terminal de paiement automatique, mais il n’accepte pas toujours les pièces de 1 ou 2 eurocents.
   
   
4. Un commerçant ne peut pas refuser des pièces de 1 et 2 eurocents.Même si les paiements en liquide sont arrondis à 5 cents, il reste toujours possible de payer avec des pièces de 1 et 2 eurocents. Le commerçant ne peut donc pas refuser ces piécettes en cuivre.