Communiqué

Test Achats demande plus de transparence au sujet des chiffres catastrophiques du phishing

24 mars 2021
fishing

Test Achats a pris connaissance des chiffres publiés aujourd’hui par Febelfin sur les cas de phishing, qui sont tout bonnement catastrophiques.

La première chose qui saute aux yeux est que, jusqu’à l’année passée, Febelfin donnait des chiffres très précis au sujet du nombre de fraudes et des montants concernés (pour 2019 : 12 432 cas  et 7.504.979 €). Cette année, fini la précision, on arrondit aux dizaines de milliers en ce qui concerne les cas (67 000) et au million pour les montants en jeu (34 millions €).  Malgré ce manque de précision, le constat est sans appel, le nombre de fraude a plus que quintuplé entre 2019 et 2020!

 

Pour tenter de minimiser cette explosion des cas de fraude, Febelfin prétend que l’on ne peut pas comparer ces chiffres à ceux de l’an passé car le comptage serait différent. Pour Test Achats, ce manque de transparence est inacceptable. Comment expliquer que Febelfin soit en mesure de donner tous les mois des chiffres précis sur le nombre de paiements sans contact qui ont été effectués, mais qu’elle ne soit pas capable de fournir des informations transparentes sur les cas de phishing ? « Nous exigeons depuis longtemps et aujourd’hui avec encore plus de force de la transparence dans les chiffres de phishing, avec les ventilations utiles en termes de modes de fraude utilisé (sur smartphone, par téléphone, par email, etc), en remboursement aux victimes, etc… C’est tout simplement indispensable pour faire un état des lieux complet qui permet de mesurer les évolutions et de prendre les mesures ciblées nécessaires. Par ailleurs, ces chiffres devraient être soumis à une instance indépendante, telle que la BNB, pour validation. On ne peut pas se contenter de chiffres provenant d’une fédération professionnelle pour une thématique d’intérêt général » réagit Julie Frère, porte-parole de Test Achats.

Ces chiffres ne surprennent malheureusement pas l’organisation de consommateurs auprès de laquelle les cas de fraude signalés ont également explosé ces derniers mois. Bien que Febelfin déclare que « Le phishing peut être évité. Vous aurez toujours une longueur d'avance sur les fraudeurs si vous suivez de manière conséquente les règles ci-dessous (…) », Test Achats estime que cela n’est plus exact. En effet, les cas qui se présentent à l’organisation sont de plus en plus souvent impossibles à expliquer par la crédulité des consommateurs. Les techniques de fraude sont de plus en plus sophistiquées et difficiles à déceler, même pour un consommateur raisonnablement prudent.

L’organisation de consommateurs, qui a récemment remis une pétition contre la digitalisation forcée et l’augmentation de frais bancaires au Ministre de l’Economie, Pierre-Yves Dermagne, et à la Secrétaire d’Etat aux droits des consommateurs, Eva De Bleeker, s’adresse à nouveau à eux en leur rappelant que les banques poussent toujours plus leurs clients à réaliser toutes leurs opérations de façon digitale, sans pour autant sembler en mesure de leur offrir un environnement suffisamment sécurisé pour ce faire. Test Achats refuse que les clients soient les dindons de la farce. C’est pourtant ce qui semble se produire chez certaines banques, qui refusent d’indemniser le consommateur victime de fraude, même en cas d’avis positif de l’Ombudsfin.

Test Achats, qui a donné l’impulsion pour une plateforme de réflexion sur ces thématiques sous l’égide de la Banque Nationale (le National Retail Payment Committee), continuera à travailler de près sur ces questions et formulera des revendications supplémentaires dans les semaines à venir.

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