Récupération et utilisation de l'eau de pluie
A quoi peut servir l'eau de pluie?
L'utilisation de l'eau de pluie est une bonne chose à bien des égards.
- L'eau est un bien précieux. Et la demande en eau potable continue d'augmenter chaque année alors que les stocks d’eau ne sont pas infinis. Consommer moins d'eau du robinet est donc positif.
- En récupérant l'eau de pluie, vous pouvez l’utiliser en guise de « tampon » lors de fortes averses. Les citernes permettent à l'eau de s'y accumuler avant que l'excès ne s'écoule par le trop-plein vers le système d'égouts, par exemple.
- L'eau de pluie est plus douce que l'eau du robinet, qui peut être très dure dans certaines régions. Si vous utilisez l'eau de pluie pour laver le linge, vous n'avez pas besoin d'utiliser un adoucisseur d'eau ou d'ajouter un assouplissant, et vous n'avez pas à vous soucier du calcaire. Les tuyaux reliés à l'eau de pluie, le mécanisme de chasse d'eau des toilettes si elles sont raccordées, ne souffrent pas non plus de dépôts calcaires.
Principaux usages de l'eau de pluie : les toilettes et la lessive
Les principales utilisations de l'eau de pluie sont la chasse d'eau des toilettes (presque 30% de la consommation d'eau d'une famille moyenne) et la lessive (environ 15%). Si vous utilisez également l'eau de pluie pour le nettoyage (5 %) et le jardinage (5 %), plus de la moitié de votre consommation d'eau peut être réalisée avec l'eau de pluie. Comme une personne en Belgique consomme en moyenne 100 litres d'eau environ par jour, cela représente une quantité considérable.
Pour la douche, la vaisselle ainsi que les boissons et la nourriture, l'eau du robinet reste nécessaire.
Substantielles économies sur votre facture d'eau
Sachant que, par exemple, une famille moyenne consomme 73 m³ d'eau de ville par an et que le prix moyen du m³ d'eau de ville en Belgique est de près de 5€, vous pouvez facilement économiser des centaines d'euros sur votre facture d'eau.Une citerne est-elle obligatoire?
En quoi consiste un système d'eau de pluie?
Quels filtres doit-on prévoir dans un système d'eau de pluie?
Quelle pompe pour une citerne?
Quelle citerne choisir?
Quelle doit être la taille d'une citerne?
Où placez-vous votre citerne?
Combien coûte un système d'eau de pluie et y a-t-il des primes?
Quelle est la rentabilité d'une citerne?
Quel entretien pour une citerne?
Si vous construisez ou rénovez, l'installation d'une citerne d'eau de pluie est souvent exigée. La réglementation régionale sur les eaux pluviales établit une distinction (à l'article 7) entre les maisons unifamiliales, les habitations multifamiliales et les autres types de bâtiments.
La mise en place de plusieurs citernes interconnectées demeure toujours permise. Si vous pouvez démontrer de manière motivée que vous exploiterez effectivement l'eau de pluie récupérée, l'installation d'une citerne plus grande est autorisée, voire recommandée.
Si une citerne a déjà été mise en place lors d'une reconstruction, d'une transformation avec travaux d'assainissement ou d'un agrandissement d'une maison unifamiliale, l'installation d'une citerne supplémentaire n'est pas requise.
- A Bruxelles, vous êtes obligé d'installer une citerne dans les nouveaux bâtiments.
- En Wallonie, il n'y a pas d'obligation régionale, pas même pour une nouvelle construction. Mais cela n'empêche pas les communes de l'imposer comme condition préalable à l'octroi d'un permis de construire pour un nouveau bâtiment. Il est donc conseillé de se renseigner auprès de l'administration communale pour connaître la réglementation locale.
- En Flandre, une citerne est obligatoire pour les nouveaux bâtiments ou une reconstruction d'une superficie de plus de 40 m². Dans ce cas, vous devez disposer d'une citerne d'une capacité d'au moins 5 000 litres. Si vous rénovez ou agrandissez une maison individuelle, un système d'eau de pluie n'est pas obligatoire.
Vous pouvez échapper à la citerne obligatoire en installant un toit végétalisé sur toute la surface de la toiture. Si le toit végétalisé ne couvre qu'une partie du toit, une citerne est tout de même nécessaire. Mais même si vous n'avez pas à installer une citerne, cela peut être intéressant, comme indiqué dans la première partie de ce dossier. Les villes et communes flamandes peuvent imposer des règles plus strictes pour la récupération et l'utilisation de l'eau de pluie. Vérifiez toujours ce point auprès de votre commune.
Un système d'eau de pluie ne se limite pas à une simple citerne, comme le montre l'illustration ci-dessous.
Tout d'abord, force est de récupérer l'eau de pluie du toit et l'acheminer par les descentes vers un réservoir.
Dans la gouttière, placez une crapaudine au-dessus du tuyau d'évacuation et/ou placez une grille de protection au-dessus de la gouttière. Cela permet d'éviter les obstructions.En outre, un préfiltre, situé au sommet de la citerne ou du tuyau de descente, sert à recueillir les plus gros débris. Vous pouvez choisir entre un filtre à tamis, un filtre tourbillonnaire, un filtre volumique ou un filtre colonne.
En général, une pompe achemine l'eau du puits aux robinets. Vous pouvez choisir entre différents types de pompes, comme une pompe directe, un groupe hydrophore ou une pompe submersible.
Si vous utilisez l'eau pompée pour vous laver ou pour tirer la chasse d'eau, elle doit passer par un filtre supplémentaire plus fin. Dans le cas d'une machine à laver, il peut même être utile d'ajouter un filtre à charbon actif pour supprimer les odeurs ou la coloration de l'eau.
Si nécessaire, vous pouvez également installer un système qui transfère l'eau du robinet vers la citerne pendant une longue période de sécheresse.
Il existe différents types de préfiltres, censés arrêter les saletés les plus grossières.
- Un filtre tourbillonnaire utilise la force centrifuge pour faire passer l'eau de pluie à travers un filtre, dans lequel les impuretés sont piégées.
- Un filtre volumique permet à l'eau de pluie de passer à travers un filtre placé à un angle de 45°.
- Un filtre colonne doit être installé sur chaque descente de gouttière. Il sépare la saleté de l'eau et la rejette dans l'égout.
- Un filtre à tamis permet à l'eau, comme son nom l'indique, de passer à travers un tamis. S'il est obstrué, l'eau disparaît par le trop-plein.
Les filtres à tamis offrent les meilleures performances
La plupart des filtres sont autonettoyants, sauf le filtre à tamis. Vous devez les nettoyer manuellement, mais cela ne veut pas dire grand-chose. En fonction de la quantité de feuilles qui peuvent s'accumuler, vous devez les enlever tous les 2 ou 3 mois. S'il est correctement réalisé, un tel filtre à tamis offre une efficacité de 100%, c'est-à-dire que toute l'eau de pluie collectée est filtrée et va dans la citerne, sans aucune perte d'eau.
Les filtres tourbillonnaires et les filtres volumiques filtrent plus de 90 % de l'eau, sauf en cas de fortes averses. Ensuite, jusqu'à 30 % et plus de l'eau peut disparaître sans être filtrée dans la citerne ou dans les égouts.
Les filtres à colonne ne sont pas recommandés parce qu'il faut les installer dans chaque tuyau d'évacuation et que le moindre écart dans leur emplacement laisse passer une grande quantité d'eau non filtrée, jusqu'à plus de la moitié. De plus, leur entretien n'est pas si facile, même s'ils sont censés être autonettoyants.
Dans la citerne, un flotteur veille à ce que les boues déposées ne soient pas remuées et remontent à la surface.
Filtration après la citerne
Une filtration supplémentaire après la citerne peut s’avérer utile si cette eau est utilisée pour les toilettes et la machine à laver. Pour ces derniers, il est également conseillé d'ajouter un filtre à charbon actif pour éviter les odeurs et la coloration de l'eau. Un tel filtre à charbon actif est parfois intégré dans un filtre à 3 cartouches, qui comprend alors un filtre à tamis, un filtre fin et un filtre à charbon actif.
On distingue d’une part les pompes de surface (pompes directes, groupes hydrophores, pompes à changement automatique) et, d’autre part, les pompes submersibles.
Pompe de surface directe
Une pompe directe maintient la conduite d'eau sous pression. Dès que vous vidangez l'eau, la pression baisse et la pompe se remet en marche. La pompe répond donc à chaque demande, ce qui peut avoir un impact sur sa durée de vie. Elle est dotée d'un dispositif de sécurité qui empêche la pompe de fonctionner à sec. La hauteur d'aspiration ne doit généralement pas dépasser 8 à 10 m, ce qui est tout à fait suffisant.
Le pour |
-
Moins cher (prix moyen : 150 €).
Le contre |
- Se met en marche à chaque prélèvement d'eau, ce qui sollicite davantage le moteur et peut réduire sa durée de vie.
- Plus bruyant
Groupe hydrophore
Un groupe hydrophore est constitué d'une pompe reliée à un récipient sous pression. La pompe se met en marche dès que la pression dans le réservoir descend en dessous d'un certain seuil, et non pas à chaque fois qu'elle est soutirée.
Le pour |
- Une durée de vie plus longue.
- Bruit de fonctionnement moins fréquent (pas à chaque prélèvement d'eau).
- Débit et pression très stables.
Le contre |
- Plus cher que la pompe directe (250 à 500€, voire plus).
Pompe à changement automatique
Cette citerne est composée d'une pompe directe et d'un système de commutation automatique vers l'eau du robinet lorsque la citerne est vide.
Le pour |
- Aucune intervention manuelle n'est nécessaire pour passer à l'eau du robinet et vice versa.
Le contre |
- Prix sensiblement plus élevé (plus de 2 000 €).
- Encombrant.
- Plus bruyant.
Pompe submersible
Une pompe submersible est placée dans la citerne même, généralement au fond. Cela permet de gagner de l'espace dans la maison. De plus, il n'y a pas de bruit. Les autres types de pompes produisent un bruit comparable à celui d'un aspirateur, surtout pour un modèle monocellulaire (un modèle multicellulaire fait moins de bruit).
Vous devez utiliser une pompe submersible dans tous les cas si la différence de niveau entre la pompe et l'endroit où l'eau est aspirée est supérieure à 8 m. Avec la pression développée, vous pouvez également approvisionner un réseau de tuyaux long et complexe.
Cependant, il est plus difficile d'accéder à l'appareil pour le contrôler en cas de problème ou de maintenance.
Le pour |
- Gain de place à l'extérieur du réservoir.
- Aucun bruit de fonctionnement.
- Moins cher: 200€ en moyenne.
- C'est le seul type de pompe suffisamment puissant pour alimenter un réseau long et complexe de tuyaux avec de nombreux raccords et coudes si le point de refoulement le plus élevé est très haut par rapport à la pompe, par exemple à plus de 3 ou 4 étages.
Le contre. |
- Plus difficile à atteindre pour la maintenance et l'inspection
Quels critères de sélection ?
Différents éléments importants sont à prendre en compte, quel que soit le type de pompe que vous souhaitez installer:
- la différence de hauteur entre la pompe et les robinets;
- la longueur du tuyau entre la pompe et le robinet le plus éloigné;
- le débit et la pression nécessaires (1 m³ par heure et par robinet est une bonne indication).
Les fabricants incorporent souvent ces trois éléments dans une seule caractéristique, la hauteur manométrique (d'aspiration) totale (TMH), qui est exprimée en mètres de colonne d'eau (mH2O). Cela déterminera la longueur maximale du tuyau d'aspiration.
De préférence, une pompe de surface
Dans une habitation privée, une pompe de surface est la plus appropriée car elle est plus facile à vérifier et à entretenir.
La pompe peut être monocellulaire si elle est placée dans un sous-sol ou dans une pièce où le bruit n'est pas un problème. Sinon, il est préférable d’opter pour un spécimen multicellulaire.
Un groupe hydrophore est recommandé lorsque plusieurs robinets sont approvisionnés, en plus de ceux du jardin. Vous obtiendrez ainsi un débit plus stable et le moteur durera plus longtemps car il se mettra en marche moins souvent et moins longtemps qu'une pompe directe. Et, bien sûr, vous n'avez pas le bruit inhérent à une pompe directe.
Si vous utilisez l'eau de pluie pour les toilettes et la lessive, une pompe avec un corps en acier inoxydable est indispensable. Sinon, vous risquez de voir des taches de rouille apparaître.
Une citerne d'eau de pluie peut être installée sous terre ou en surface, par exemple dans une cave, un vide sanitaire, dans le grenier... Si vous l'enterrez dans le sol, elle peut être maçonnée sur place ou, comme c'est généralement le cas, vous pouvez opter pour un modèle préfabriqué. À moins qu'il n'existe déjà un ancien réservoir que vous pouvez adapter.
Adaptation d'une ancienne citerne
Ce type de citerne se trouve souvent dans les anciennes maisons de ville, notamment celles construites avant 1950.
Elles sont souvent dissimulées sous une terrasse à l'arrière de la maison. L'eau pouvait souvent être tirée d'un robinet au fond du réservoir situé dans la cave.
Vous pouvez toujours utiliser une telle citerne à condition qu'elle soit encore étanche et que vous la vidiez et la nettoyiez complètement. Vous devez également sceller le robinet, qui ne servira plus à connecter une pompe et des tuyaux.
Le pour |
- Financier : une rénovation coûte souvent moins cher que l'installation d'un nouveau réservoir comparable en béton.
- Moins de nouvelles matières premières consommées
- La maçonnerie régule automatiquement l'acidité de l'eau de pluie.
Le contre |
- Vous avez peu de choix en termes de capacité, souvent limitée (1500 à 2 000 litres).
Un réservoir préfabriqué en plastique
Il existe des réservoirs en PVC et en polyéthylène. Ces derniers se déclinent dans des capacités (de 300 ou 500 litres à des milliers de litres) et des formes très différentes.
Certains modèles plats n'ont pas besoin d'être enterrés aussi profondément. D'autres passent même par la largeur d'une porte, ce qui peut être utile si vous vivez dans une maison mitoyenne. Parfois, vous pouvez relier plusieurs petits modules entre eux.
Le pour |
- Une large gamme de produits en PVC et en polyéthylèn
- Modulation possible par 300 ou 500 litres
- Pas de grue nécessaire pour l'installation (réservoir en 1 ou plusieurs modules)
Le contre |
- Pas de régulation automatique de l'acidité de l'eau de pluie
- Une capacité limitée, jusqu'à un maximum de 10 m³, si l'installation doit être réalisée en une seule pièce.
Une cuve préfabriquée en béton
Ces réservoirs préfabriqués en béton armé sont généralement de forme cylindrique. Ils offrent le meilleur rapport qualité-prix, à condition que l'endroit où ils doivent être utilisés soit accessible avec un camion et une grue (généralement montée sur le camion lui-même).
Le pour |
- Moins cher qu'un réservoir en plastique
- Régule bien l'acidité de l'eau de pluie.
- Disponible en grands volumes
Le contre |
- Grue nécessaire, ce qui rend parfois difficile le travail dans un environnement urbain.
Un réservoir en maçonnerie
Vous pouvez construire un tel réservoir avec des blocs de béton ou avec des briques recouvertes d'une couche imperméable. Cela peut être utile s'il est difficile d'atteindre l'emplacement souhaité, par exemple dans un sous-sol. Il y a, bien sûr, plus de travail à faire, et ils seront donc plus chers qu'un modèle préfabriqué.
Le pour |
- La flexibilité dans les espaces inaccessibles, ou de forme particulière
- Régulation de l'acidité de l’eau de pluie
Le contre |
- Le prix, surtout en dessous de 10 m³
Réservoir en plastique en matériau flexible
Ce type de réservoir est fabriqué en PVC ou parfois en EPDM. Ils sont faciles à transporter, c'est pourquoi ils sont souvent utilisés dans les opérations humanitaires.
Le pour |
- Facile à placer dans un endroit où vous n'avez pas beaucoup d'espace libre en hauteur, par exemple dans un vide sanitaire
- Facile à transporter
- Pas cher
Le contre |
- Vous ne pouvez pas monter en hauteur et devez donc occuper une grande surface.
- Risque de perforations
- Difficile à entretenir
Que choisir ?
Si un réservoir en béton ou un puits en maçonnerie est possible, on les préférera à un réservoir en plastique. Mais si vous envisagez un modèle en plastique, le polyéthylène est un bon choix en raison de sa durabilité et de sa résistance à l'acidité de l'eau de pluie. En outre, la surface très lisse rend difficile la formation d'un film de bactéries sur les parois du réservoir.
Il est nécessaire de mettre des blocs de calcaire ou de béton dans un réservoir en plastique pour réguler l'acidité de l'eau de pluie.
Pour déterminer la taille requise pour la citerne, vous pouvez utiliser soit une règle empirique, soit un calcul plus élaboré.
Calcul basé sur une règle empirique
Pour déterminer la taille du réservoir, il existe une règle empirique. Vous estimez la demande annuelle à 20.000 litres par résident. Pour une famille de quatre personnes, cela donne 80.000 litres. Vous estimez ensuite la quantité d'eau disponible en multipliant la surface horizontale du toit par 600 litres. Pour une maison avec un toit de 80 m², cela représente 48.000 litres.Multipliez la plus petite des deux valeurs ci-dessus par 0,06. Ainsi, dans l'exemple, on prend 48.000 litres x 0,06 = 2.880 litres. Un réservoir de 3.000 litres suffirait.
Dans tous les cas, il est préférable de s'adresser à un professionnel, qui pourra effectuer un calcul personnalisé pour vous. Toutefois, la surface du toit et l'utilisation prévue de l'eau de pluie sont des facteurs déterminants. Idéalement, vous pouvez également combler les périodes de sécheresse (2 à 5 semaines) mais la citerne peut aussi être inondée plusieurs fois par an pour éviter la formation d'un film à la surface de l'eau. De plus, la réglementation vous impose parfois un certain volume.
Un calcul personnalisé
Si vous souhaitez effectuer un calcul plus personnalisé, vous pouvez procéder comme suit.
Déterminez la superficie de votre toit, via Google Maps par exemple. Utilisez l'outil de mesure de la surface et mesurez les distances en faisant le tour du périmètre du toit.
Supposons que vous ayez à votre disposition un toit de par exemple 100 m². Vous devez ensuite appliquer un pourcentage de réduction en fonction de la nature de la couverture : 90 % pour un toit en ardoise ou en tuile, 75% pour un toit plat avec une couche supérieure bitumineuse, et 60% pour un toit plat avec une couche supérieure en gravier. Ensuite, vous tenez compte de l'efficacité d'un filtre correctement entretenu. Nous supposons 90 %. Sur la base d'une pluviométrie annuelle de 859 litres par m² (selon l’IRM), le calcul est le suivant : 100 m² x 859 litres par an x 90 % (collecte par le toit) x 90 % (effet des filtres) = 69.579 litres par an. Par jour, cela représente environ 190 litres d'eau.
Ensuite, il faut tenir compte des besoins en eau de pluie. En moyenne, une personne a besoin de 105 litres d'eau par jour. Une famille de 4 personnes aura donc besoin de 420 litres d'eau par jour. Mais il n'y a que 190 litres d'eau de pluie disponibles par jour. Dès lors, des choix s’imposent.
La préférence va à la lessive et aux toilettes. Si vous calculez ensuite 30 litre par personne et par jour pour les toilettes et 16 litre par personne et par jour pour la lessive, vous arrivez à 46 litres x 4 = 184 litres par jour pour la famille. Cette utilisation semble donc réaliste par rapport à la quantité d'eau qui peut être collectée par le toit.
Pour disposer de 31 jours d'autonomie et d’un nombre limité de jours de « sécheresse », on peut estimer le volume à 184 l x 31 jours + 10% (pour la sécheresse) = 6274 l, soit entre 6 et 7 m³.
Capacité minimale
- En région bruxelloise, le dimensionnement est basé sur un volume minimum de 33 l/m² de surface de toit en projection horizontale.
- En Région wallonne, il n'y a aucune obligation d'installer une citerne, même dans un nouveau bâtiment. Il n'y a donc pas de capacité minimale globale. Mais pour être sûr, vérifiez auprès de l'administration communale.
- En Flandre, la règle est que la citerne doit avoir une capacité d'au moins 5000 litres dans le cas d'une nouvelle construction ou d'une rénovation. Le volume de la citerne doit également être d'au moins 50 litres par mètre carré de surface horizontale du toit (arrondi au millier le plus proche).
Maison unifamiale
Pour une maison unifamiliale, en fonction de la surface de drainage, la taille de la citerne à installer varie.
- Surface de ≤ 80 m² : 5 000 litres
- Surface entre 80 m² et 120 m² : 7 500 litres
- Surface entre 120 m² et 200 m² : 10 000 litres
- Surface de drainage ≥ 200 m² : 100 litres par m² ou calcul de volume basé sur l'usage
Vous pouvez placer le réservoir en surface ou l'enterrer dans le sol. Vous pouvez ainsi loger de plus petits réservoirs en plastique dans une cave. Un endroit frais et sombre permet d'éviter le développement d'algues.
Si vous enterrez le réservoir - ce qui est généralement le cas - il est préférable de trouver un endroit où aucune voiture ne passera. Ne placez pas non plus la citerne près de la maison, car cela pourrait avoir un impact sur les fondations.
D'autre part, il est pratique d'installer vos robinets d'eau de pluie à proximité de la citerne. De la sorte, vous pouvez limiter la puissance requise de la pompe et la longueur des tuyaux.
Vous trouverez ici quelques prix (indicatifs) des différents composants d'une installation complète d'eau de pluie :
- crapaudine (en plastique ou galvanisée): de 2 à 10€;
- filtre à tamis: 150 à 500€;
- filtre volumique: 300 à 450€;
- filtre tourbillonnaire: 300 à 500€;
- pompe submersible: 700 à 800€;
- dispositif de post-filtration à 3 cartouches, donc avec filtre à tamis, filtre fin et filtre à charbon actif : 150 € à 250€;
- cartouche à charbon actif: 12 à 16€;
- cuve préfabriquée en plastique: 350€ à 4000€ selon la capacité;
- citerne en béton préfabriqué : 500 € à 4000€;
- réservoir en plastique souple: 300€ à plusieurs milliers d'euros;
- excavation et mise en place: en fonction des circonstances réelles;
- système de changement complet (avec pompe) en cas de réservoir vide: plus de 2000€.
N'oubliez pas non plus qu'une installation d'eau de pluie doit parfois être inspectée, du moins en Flandre. L'inspection permet de s'assurer que la qualité de l'eau du réseau ne peut être affectée par celle du système d'eau de pluie. Les deux doivent être strictement séparés.
Aides ou subventions
- Bruxelles accorde une prime pour l'installation, la réparation ou le remplacement d'un système de récupération de l’eau de pluie à condition que le réservoir ait une capacité d'au moins 2000 litres (mais il est conseillé de déterminer la capacité en fonction de la surface du toit) et qu'au moins une toilette y soit raccordée (bien que d'autres applications soient évidemment recommandées). Le montant concerné est de 1000€ par installation individuelle.
- En Wallonie, aucune prime régionale n'est prévue. Demandez à votre ville ou commune si elle offre une prime pour l'installation d'une citerne.
- En Flandre, vous pouvez vérifier sur www.premiezoeker.be si vous pouvez bénéficier d'une prime de la commune pour l'installation d'une citerne et faite attention aux conditions.
Dans le tableau ci-dessous, nous avons élaboré un scénario de base reposant sur les éléments suivants :
- système complet d'eau de pluie avec réservoir de 5 000 litres, pré- et post-filtres au prix de 3300€;
- surface du toit de 100 m²;
- famille de 4 personnes;
- utilisation de l'eau de pluie pour les toilettes, la lessive et le nettoyage;
- prix de l'eau du robinet : 5€ par m³.
Dans ce cas, nous arrivons à un délai d’amortissement de 13 ans (barre verte dans le graphique).
Les éléments qui peuvent avoir un impact négatif sur le délai d’amortissement sont les suivants:
- une surface de toit nettement plus petite. C'est un facteur crucial !
- un réservoir trop grand. Ce n'est pas une bonne idée car l'investissement supplémentaire ne sera pas compensé. Le toit sera toujours de la même taille, donc il n'y aura pas autant d'eau collectée en proportion. Vous pourriez juste compter moins de jours où la citerne serait vide;
- moins d'utilisations de l'eau de pluie collectée, par exemple parce que ce n'est tout simplement pas possible ou parce que la famille est devenue plus petite;
- le prix de l'eau. Plus l'eau du robinet est bon marché, plus le retour sur investissement se fera attendre.
Si vous pouvez adapter une citerne existante, l'investissement initial sera beaucoup plus faible, ce qui raccourcira considérablement le temps de retour sur investissement.
Dans tous les cas, il est important de dimensionner judicieusement la citerne en fonction de la surface de la toiture et des utilisations possibles de l'eau. Et bien sûr, vous essayez de réduire le coût total de l'investissement. Dans tous les cas, demandez plusieurs devis afin d'avoir un choix suffisant.
Le préfiltre doit être contrôlé et nettoyé régulièrement (surtout lorsque de fortes pluies sont attendues) afin d'éviter l'accumulation de saletés indésirables dans le réservoir et d'éviter le débordement des gouttières et l’obstruction des tuyaux.
Les filtres plus fins qui viennent après la citerne doivent être contrôlés tous les 3 à 6 mois, ainsi qu'après une période d’inactivité. Ils sont nettoyés à l'eau claire ou remplacés.
Une cartouche triple comprenant une cartouche filtrante à tamis, un filtre fin et un filtre à charbon actif est souvent équipée d'une soupape de dérivation dans la cartouche filtrante à tamis, afin que vous puissiez évacuer régulièrement la saleté qui s'y est déposée. Le rinçage se fait une à deux fois par mois et surtout après une averse qui suit une période de sécheresse.
Vous pouvez facilement vérifier le filtre fin ; il devient brun clair à foncé. Le filtre à charbon actif doit être remplacé tous les 6 mois.
Un contrôle visuel annuel des dépôts au fond du réservoir est recommandé. Prenez un bâton ou une poignée en bois et collez-le au fond du réservoir. S'il y a trop de dépôts, vous pouvez les enlever vous-même ou les faire enlever par un service spécialisé. Faites attention en descendant dans la fosse car des gaz peuvent s'échapper. En éliminant les boues, vous limitez les odeurs et la décoloration de l'eau. Si les préfiltres sont correctement entretenus, le nettoyage du réservoir n'est nécessaire que tous les 5 à 10 ans. Sinon, il peut être nécessaire de le faire chaque année.