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Flore (ou microbiote) intestinale : des bactéries très utiles

27 juillet 2020

Longtemps mésestimées, les milliards de bonnes bactéries qu’abritent vos intestins sont connues sous le nom de flore intestinale ou encore de microbiote intestinal. Mais à quoi servent-elles? Comment en prendre soin au quotidien? Et pourquoi? Explications.

Qu'est-ce que ça veut dire flore ou microbiote intestinale ?

Autrefois appelé flore bactérienne, le microbiote intestinal se compose de micro-organismes qui interagissent les uns avec les autres, mais également avec le corps. Plus un jour ne passe sans qu’il n’y ait de nouvelles études sur le microbiote. Nos bactéries intestinales font depuis quelques années maintenant l’objet d’une attention particulière. Et pour cause, elles remplissent des fonctions aussi nombreuses qu’indispensables.

Elles sont entre autres impliquées dans l’immunité, la digestion et la production de vitamines. Mais aussi dans de nombreuses pathologies, aussi diverses que variées: maladies inflammatoires de l’intestin, cancer du côlon, mais aussi obésité, diabète, allergies et même dépression et anxiété.

Il est donc nécessaire d’en prendre bien soin.

Comment prendre soin de son microbiote intestinal?

Les études de population ont montré l’influence certaine de l’alimentation sur la composition et la diversité du microbiote intestinal.

S’il n’est pas facile de montrer les effets de nutriments en particulier, l’alimentation de type occidental "trop gras, trop sucré, trop salé" a clairement montré un impact délétère. La consommation d’additifs (édulcorants intenses et émulsifiants) a par ailleurs été épinglée, mais davantage d’études sont nécessaires avant de conclure.

A l’inverse, le régime méditerranéen remporte encore une fois la palme pour la diversité microbienne qu’il génère. Dans le même ordre d’idées, on peut s’interroger sur les effets à long terme sur le microbiote des régimes sans gluten suivis par des personnes ne souffrant pas de maladie coeliaque (intolérance au gluten). Quelques études ont en effet démontré l’augmentation de certaines bactéries nuisibles dans la muqueuse intestinale des personnes en bonne santé qui suivent ce régime.

Une science en plein essor

Lorsque la pathologie est lourde, d’autres solutions doivent parfois être mises en place. L’antibiothérapie a, par exemple, fait ses preuves dans la lutte contre les Clostridium qui peuvent engendrer des maladies comme le botulisme. Mais, bien que nécessaire, elle a aussi tendance à nettoyer le microbiote intestinal de ses bonnes bactéries.

Depuis une dizaine d’années, la transplantation fécale ouvre, elle aussi, de nouvelles voies. Elle a ainsi montré d’excellents résultats dans les infections chroniques à Clostridium difficile, seule indication dans laquelle elle a fait ses preuves pour l’instant.

Mais la science du microbiote n’en est qu’à son adolescence et elle n’a pas fini de nous livrer tous ses secrets.