Mort de Kamilya, 7 ans : « Ce motard a commis un meurtre », lance son père, après la confirmation du maintien en liberté du conducteur

Le père de la fillette a déploré la confirmation du non-placement en détention du motard de 19 ans qui a percuté mortellement Kamilya, le 29 août.

    « Est-ce que la justice se rend compte que ce motard a commis un meurtre ? » a lancé sur BFMTV mercredi le père de Kamilya, 7 ans, tuée le 29 août, à Vallauris (Alpes-Maritimes) par un motard. La fillette a été renversée, alors qu’elle traversait un passage piéton, par un jeune homme de 19 ans. Il est accusé d’avoir dépassé une file de voitures de manière non réglementaire et de l’avoir mortellement percutée.

    Alors que le parquet général avait requis l’incarcération du motard, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a confirmé mercredi le choix de ne pas le placer en détention provisoire et de le maintenir en liberté, sous contrôle judiciaire. Une décision qui a mis en colère le père de Kamilya.

    « Son avocate a dit : il n’a pas sa place en prison. Elle est où sa place en fait ? Est-ce qu’elle se rend compte de ce qu’il a fait ce jeune homme ? Je n’ai pas l’impression », déclare-t-il, visiblement ému. Le motard « n’a pas respecté le Code de la route, ce qui a causé la mort de ma fille », souligne-t-il, mais « il n’est pas en prison, il mange, il est au chaud, il se balade quand il veut, il va où il veut, il doit se présenter une fois toutes les deux semaines pour qu’il se rappelle qu’il a tué une personne. »

    « Est-ce que la justice se rend compte que ce motard a commis un meurtre ? Ce motard, le meurtre qu’il a commis, c’est à cause de ses actes et de ses choix. Il a décidé d’oublier le Code de la route et de prendre la route pour un terrain de jeu », lance-t-il encore. « Est-ce que la justice a pris ça en compte ? Et ce que l’on ressent nous en tant que famille qui a perdu un enfant de sept ans ? Ou on s’en fout ? »

    Il n’est « pas démontré qu’il est en capacité de réitérer les faits »

    Pour les magistrats, il n’est « pas démontré qu’il est en capacité de réitérer les faits, ni d’exercer des pressions sur d’éventuels témoins ». Les interdictions et obligations définies dans le cadre du contrôle judiciaire - à savoir ne pas quitter les Alpes-Maritimes, pointer au commissariat toutes les deux semaines, ne pas se rendre à Vallauris, ne pas entrer en contact avec la famille de la victime et s’abstenir de conduire tout véhicule à moteur - sont analysées par la cour comme « des mesures de sûreté suffisantes ».

    Présent à la barre, le jeune homme n’a pas semblé réagir à son maintien en liberté. « Il a exprimé des regrets et essaie de digérer un choc, il doit commencer à vivre avec », a sobrement commenté son avocate Me Leyla Montigny. Elle a estimé qu’« un jeune homme de 19 ans, étudiant, qui certes a commis un accident de la circulation avec les conséquences effroyables que l’on connaît, n’a pas sa place en détention », regrettant que « des interventions, que ce soit des médias ou du public » aient « attisé » les esprits.