Les agriculteurs continueront « à avoir des actions sur le terrain », prévient la FNSEA

Arnaud Rousseau, président du syndicat agricole majoritaire, prévient ce dimanche que les exploitants attendent des « réalisations très concrètes » des promesses faites par gouvernement après les manifestations de colère.

    Alors que la 60e édition — très mouvementée — du Salon de l’agriculture fermait ses portes dimanche à Paris, le patron de la FNSEA Arnaud Rousseau s’est montré clair : le mouvement de colère des agriculteurs est loin d’être fini. « On continuera à avoir des actions sur le terrain » car « sur le plan politique, les choses ne sont clairement pas terminées », a-t-il déclaré sur le plateau de « BFM politique » en partenariat avec Le Parisien-Aujourd’hui en France en regrettant « un rendez-vous manqué » avec l’exécutif lors du Salon de l’agriculture, faute d’une « stratégie » claire de l’exécutif.

    Dès lors « penser que d’ici quinze jours tout s’achèvera est une erreur, ce ne sera pas le cas », a-t-il d’ailleurs mis en garde en annonçant que « chaque département garde l’initiative de pouvoir faire un certain nombre d’actions ». « Les braises sont brûlantes », « rien n’est fini », a encore appuyé le responsable syndical.

    Car si Arnaud Rousseau juge que dans les nombreuses annonces du gouvernement depuis un mois, certaines « vont dans le bon sens » — Emmanuel Macron a appelé à reconnaître l’agriculture « comme un intérêt général majeur de la nation » — le patron de la FNSEA estime que d’autres « ne sont pas très claires ». Et d’indiquer que les exploitants attendent des « réalisations très concrètes » des promesses du gouvernement alors qu’une nouvelle loi doit être prochainement discutée à l’Assemblée nationale. « Il y a des choses sur lesquelles on sent qu’il y a une forme de cacophonie. Par exemple, la vision sur le Green Deal », a-t-il poursuivi avec en ligne de mire le Pacte vert européen vivement contesté par les agriculteurs.

    Lors de la même émission, quelques minutes plus tard, Marc Fesneau a répondu à la FNSEA en appelant au calme. « J’ai toujours dit que cette colère était suffisamment profonde pour ne pas penser qu’une seule mesure pourrait résoudre les questions », a reconnu le ministre de l’Agriculture sur le plateau de « BFM politique », ajoutant vouloir avancer sur les « différents sujets » et « lever les doutes ». Mais le ministre d’insister sur la nécessité du dialogue plutôt que des actions coup de poing. « Le temps de la contestation a eu lieu », et que « le plus important » est de « continuer à se mettre autour de la table, à travailler, à dialoguer », a conclu Marc Fesneau.