« Les deux idées ne me convenaient pas »: en Seine-et-Marne, le vote blanc a aussi fait des gros scores

Parmi les électeurs seine-et-marnais qui se sont rendus dans les bureaux de vote au second tour, une partie a voté blanc. Notamment dans les circonscriptions où le choix se résumait à un duel entre le Rassemblement national (RN) et le Nouveau Front Populaire (NFP).

Illustration. Dans la 6e circonscription (Meaux) où s'affrontaient des candidates RN et NFP-LFI, 8,85% des électeurs du second tour ont choisi de voter blanc. LP/Olivier Corsan
Illustration. Dans la 6e circonscription (Meaux) où s'affrontaient des candidates RN et NFP-LFI, 8,85% des électeurs du second tour ont choisi de voter blanc. LP/Olivier Corsan

    La scène se passe dimanche soir à Brou-sur-Chantereine, quelques minutes avant la proclamation des résultats. « Encore 50 votes blancs à Vaires-sur-Marne », crie Lucia Pereira, élue municipale d’opposition à Chelles. Dans le QG improvisé de Maxime Laisney, les militants se font une idée du score à venir grâce à leurs collègues qui dépouillent. « Au premier tour il y avait environ 700 votes blancs, il y en aura plus ce dimanche, prophétisait Maxime Laisney (NFP-LFI), le député sortant de la 10e (Chelles), finalement réélu. La candidate Stéphanie Do (NDLR : arrivée troisième sans se qualifier) n’a pas laissé de consignes de votes à ses électeurs. Ils ont dû penser qu’il n’y avait pas de risque à voter blanc. »

    Bien vu ! Dans la 10e circonscription de la Seine-et-Marne, plus de 3 700 électeurs se sont déplacés aux urnes pour voter blanc soit 7,29 % des votants. Dans les circonscriptions partagées entre le RN et le Nouveau Front populaire, les scores sont similaires. La 7e circonscription (Villeparisis), qui opposait Ersilia Soudais (NFP-LFI) à Agnès Laffite (RN) a comptabilisé 7,94 % de votes blancs et la 6e (Meaux), où Amel Bentounsi (NFP-LFI) a tenté en vain de battre la députée sortante Béatrice Roullaud (RN) atteint même le score de 8,85 % avec 4 606 votes blancs.

    Des résultats bien plus conséquents que dans les autres circonscriptions telles que la 2e (Fontainebleau), la 3e (Montereau) ou encore la 4e (Provins) qui opposaient des candidats LR ou Horizons au RN, les votes blancs ne dépassent pas les 3,6 %. Pareil pour les deux triangulaires dans la 1er (Melun) et la 8e (Bussy-Saint-Georges), avec moins de 2 % de vote blanc.

    « Deux extrêmes mais aucun médium »

    À Nanteuil-lès-Meaux, commune de la 6e dont le maire, Régis Sarazin (LR), s’était désisté à l’issue du premier tour et n’avait donné aucune consigne, certains électeurs croisés ce lundi matin s’avouaient « déboussolés ». « Les deux idées ne me convenaient pas, il n’y avait aucun médium, commence Jordan, un trentenaire. On se devait de montrer notre mécontentement à cette élection plus qu’à aucune autre. »

    Pour Brigitte, 67 ans, c’est le manque de consignes claires qui a justifié son vote. « Ne pas voter pour LFI mais contre le RN, je l’ai compris en vote blanc », explique-t-elle. Surtout, les paroles de Jean-François Copé (LR), le maire de Meaux, l’ont inquiétée : « Les deux candidates proposent des idées très violentes dans un sens ou dans un autre, je ne voulais pas les encourager ».

    Le vote blanc, comme alternative, n’est toutefois pas un phénomène nouveau. En 2022 déjà, les circonscriptions partagées entre la Nupes, l’ancienne alliance de gauche, et le RN, enregistraient environ 9 % de votes blancs (pour la 6e et la 7e).