Grandes surfaces : les élus montrés du doigt

Grandes surfaces : les élus montrés du doigt

    Boulangers, bouchers, papeteries, librairiesâ?¦ Les boutiques de centre-ville ont du souci à se faire. La chambre de commerce et d'industrie (CCI) du département a présenté hier le bilan 2008 de l'urbanisme commercial, qui fait la part belle aux grandes surfaces : 63 000 m 2 , soit l'équivalent de neuf gros hypermarchés, ont été accordés par la Commission départementale d'équipement commercial (Cdec) l'an dernier, 80 000 m 2 , déjà autorisés les années passées, sont en cours de création et 100 000 m2 en projet, soit la superficie d'Evry 2, plus ou moins avancé, ont été recensés. Le tout dans le département qui compte le plus d'hypermarchés en Ile-de-France. La CCI en appelle aujourd'hui à la « responsabilité » des élus pour tenter de juguler cette expansion.

    Car, jusqu'au mois de novembre, la chambre de commerce siégeait dans les Cdec, ces instances qui examinent les demandes d'implantation de grandes surfaces. Depuis la loi de modernisation de l'économie, ce n'est plus le cas. Le texte autorise également l'implantation de magasins jusqu'à 1 000 m 2 avec un simple permis de construire, délivré par le maire. « Il n'y a plus de contre-pouvoirs.

    Les élus doivent faire attention. Aujourd'hui, qu'ils soient de droite ou de gauche, ils votent presque toujours pour les projets », s'inquiète Bernard Baudy, le vice-président de la CCI en charge du commerce.

    Le sujet divise les maires. « Si vous ne dites pas oui, c'est votre voisin qui le fait », résume Laurent Béteille, édile UMP de Brunoy et président de l'union des maires du département. Il s'appuie sur son expérience personnelle. « J'ai toujours refusé les grandes surfaces. Un jour, ma commune s'est retrouvée entourée de supermarchés. Alors, j'ai accepté un Champion », raconte-t-il. Un autre dilemme taraude les élus : privilégier le petit commerce qui anime la ville ou les grands centres qui engendrent des rentrées d'argent ? « Ce n'est jamais simple », lâche Laurent Béteille.

    Pourtant, quelques exemples donnent de l'espoir à la CCI. A Etampes, où un centre commercial Leclerc doit ouvrir dans deux semaines, un autre projet est à l'étude. « Je m'y opposerai, assure Franck Marlin, le maire UMP de la ville. Nous n'en avons pas besoin. Par contre, je prévois à cet endroit un pôle dédié aux loisirs, plus pertinent. » Par le passé, lors de l'implantation de Marques Avenues à Ris-Orangis, le maire PS Thierry Mandon avait mandaté une étude indépendante, puis, face aux conséquences dramatiques pour Evry 2, avait refusé le projet. Qui a finalement vu le jour à Corbeil-Essonnes, à quelques kilomètres de làâ?¦