Le resto servait des plats moisis

Le bassin bleu ne risque plus d'intoxiquer qui que ce soit. Et la gérante de ce restaurant non plus. Mardi, celle-ci a été condamnée par le tribunal correctionnel d'Evry à une peine d'un mois de prison avec sursis, cinq ans d'interdiction d'exercer dans la restauration collective et 28 200 â?¬ d'amende, dont 9 100 â?¬ avec sursis.

Son restaurant avait été contrôlé par la répression des fraudes à l'été 2008. A l'époque il a fermé depuis un an , Marie-Sylviane B. exploitait un restaurant antillais basé dans le parc du golf de Chevannes. Mais ce que les agents de la répression des fraudes ont trouvé dans les cuisines n'avait rien de chic : des brochettes de dinde périmées depuis vingt-trois jours, depuis dix-sept jours pour une salade piémontaise et même cinquante-huit jours pour « un produit totalement innocent, a ironisé le président du tribunal, une crème fraîche ! ».

Pire, certains aliments étaient même couverts de moisissures. Entre un flan coco agrémenté de points bleu et blanc ou un gâteau à la patate douce parsemé de champignons, la répression des fraudes avait l'embarras du choix. Et les cuisines étaient à l'avenantâ?¦ Mais à cette époque, Marie-Sylviane traversait un drame personnel : son compagnon, atteint d'une grave maladie, était en fin de vie. « Je n'étais plus au restaurant depuis plusieurs semaines, il y a eu un laisser-aller », a-t-elle reconnu, au bord des larmes. Le problème, c'est qu'on lui reprochait aussi des infractions plus anciennes. Son menu, par exemple, n'était pas en règle : la moitié des plats à la carte n'étaient pas disponibles et l'origine des viandes pas indiquée. Quant au prix des plats, une simple mention « prix selon marché » apparaissait.

Marie-Sylviane, aujourd'hui sans emploi et en dépression, a fermé son restaurant quelques semaines plus tard. « A la lecture du procès-verbal de la répression des fraudes et à la vue des photos, c'est une bonne nouvelle », a asséné le président du tribunal.