Guerre de clans pour des « histoires bêtes »
Scolarisés ou salariés, ils sont décrits par leur entourage comme des personnes calmes. Ils ont des casiers judiciaires vierges, voire de petites condamnations. Et pourtant, depuis début mai, ces jeunes adultes âgés de 18 ans à 23 ans multiplient les actes de violence dans le centre-ville de Crosne, en plein jour.
Ils étaient six, vendredi, à comparaître devant le tribunal de grande instance d'Evry. Deux du clan dit des Tournelles de Yerres, et quatre du clan dit du Bas de Crosne. Lors du réquisitoire du procureur, les faits s'égrènent : le 5 mai, une vingtaine d'individus armés de bâtons s'empoignent. Le 6 mai, bis repetita, mais ils s'échappent à l'arrivée de la police. Qui découvre des bâtons et une hache, cachés dans les fourrés. Le 9 mai, bagarre à la sortie du bus puis bataille rangée.
Un jeune s'est fait délivrer une incapacité temporaire de travail de quinze jours.
« S'ils sont libérés, les risques sont évidents : cela va dégénérer », appuie le procureur. « J'ai une situation, et je n'ai pas envie de la perdre, plaide Djamel, 23 ans, en CDI. Son patron ne tarit pas d'éloges à son sujet. Christopher, 20 ans, employé chargé de la mise en rayon sur un autre site, regrette ces violences « pour des histoires bêtes ». Tous les acteurs ont finalement été libérés, placés sous contrôle judiciaire avec obligation de pointage et interdiction de rentrer en contact les uns avec les autres. Jugement sur le fond renvoyé au 12 juin.
