Piétons renversés à Ris-Orangis : le conducteur, qui voulait « faire peur », a été emprisonné

Deux jours après la spectaculaire collision volontaire survenue à l’issue d’une soirée étudiante à Ris-Orangis (Essonne), l’homme au volant de la voiture impliquée a été condamné à quatre ans de prison dont 30 mois ferme.

Ris-Orangis, dimanche 17 décembre. Après une bagarre qui a éclaté à la sortie de cette salle des fêtes dans la nuit du 15 au 16 décembre, l'automobiliste a foncé délibérément sur un groupe de personnes. LP/C.Ch.
Ris-Orangis, dimanche 17 décembre. Après une bagarre qui a éclaté à la sortie de cette salle des fêtes dans la nuit du 15 au 16 décembre, l'automobiliste a foncé délibérément sur un groupe de personnes. LP/C.Ch.

    Les images ont été largement relayées tout le week-end. Un groupe de personnes qui voit arriver à vive allure une voiture, laquelle percute trois piétons au milieu des cris, avant de repartir en marche arrière. « Oh p… ! » entend-on derrière après le choc, très violent.

    C’est cette vidéo tournée à Ris-Orangis (Essonne) qui a été montrée au tribunal d’Évry-Courcouronnes, lundi 19 décembre, au moment où le jeune homme derrière le volant était jugé en comparution immédiate. Un argument massue qui a fait mouche : le prévenu, 22 ans, a été condamné à quatre ans de prison, dont 30 mois avec un sursis probatoire, et maintien en détention. Le parquet avait requis cinq ans d’emprisonnement.

    C’est la première fois que ce jeune homme, originaire du Val-de-Marne, va connaître la détention, malgré des condamnations plus légères par le passé. Vendredi soir, il se trouvait avec un ami au Palais 91, une salle des fêtes de Ris-Orangis. Une soirée étudiante y était organisée.

    De l’alcool et une bagarre

    Au petit matin, une bagarre éclate à la sortie entre cet ami et un groupe de personnes. Le motif est brumeux, tout le monde a beaucoup bu. « Il a vu son copain se faire frapper, il l’a rejoint et les deux sont partis rapidement sur demande des vigiles », relate l’avocat du jeune homme, Me Normand.

    Malgré son état d’ébriété, le conducteur de 22 ans a donc pris le volant, au moment où le groupe rival aurait continué de taper contre sa voiture. Après une première tentative d’échappée dans un cul-de-sac, le jeune homme aurait fait demi-tour, face au groupe, et accélérer dans leur direction, provoquant la collision. « C’était pour leur faire peur », a-t-il répété devant le tribunal. Son avocat abonde : « Je pense que l’alcool a changé sa perception de la vitesse. » Tout en reconnaissant la « violence » de l’impact. Son client était déjà connu pour des infractions routières.

    Trois victimes (dont une était présente à l’audience) ont donc été recensées - et non une seule comme évoqué en premier lieu. Les deux plus sévèrement touchées, un homme et une femme de 19 ans, s’en sortent avec des contusions multiples et une ITT (incapacité totale de travail) de 5 jours. Les éventuels dédommagements les concernant seront déterminés à une audience ultérieure.