Ris-Orangis : les Roms quittent leur campement de l’A6 pour un site Seveso

A peine ont-ils quitté leur campement sur le bord de l’A6 que des Roms se sont réinstallés un peu plus loin, toujours à Ris-Orangis, sur le bord de Seine. Une quarantaine de baraquements ont déjà été construits sur un site classé Seveso. La mairie a pris un arrêté en raison du danger imminent.

 Ris-Orangis, ce mercredi matin. La destruction du camp de Roms a débuté. Un nouveau campement est en train de voir le jour à quelques kilomètres.
Ris-Orangis, ce mercredi matin. La destruction du camp de Roms a débuté. Un nouveau campement est en train de voir le jour à quelques kilomètres. LP/NG

    Ils ont tout laissé derrière eux. Sur le bord de l'autoroute A6, le campement composé de 150 cabanes a été déserté avant la mise en application de l'arrêté d'expulsion qui devait avoir lieu ce mercredi matin. Plusieurs bus avaient été prévus pour acheminer les quelque 500 Roms qui vivaient là vers des solutions d'hébergement. Ils ont été décommandés. « Ils ne sont partis qu'avec le strict minimum », note un policier présent sur place ce mercredi matin.

    Avec quelques affaires entassées dans un sac, certains ont pris la direction de la Seine, toujours à Ris-Orangis. Ils se sont réinstallés, loin des regards, derrière des palissades au bout de l'avenue Mac-Cormick, sur le bord du fleuve, non loin du pont menant à Draveil et de la gare de Ris-Orangis centre. La construction des nouvelles cabanes avait débuté en début de semaine en prévision de l'expulsion et on en dénombre déjà une quarantaine selon les autorités.

    « C'est un site classé Seveso et il y a un danger »

    « Il y a quelques années, un incendie était parti à cet endroit parce que des personnes y vivaient et on avait frôlé la catastrophe, se souvient Stéphane Raffalli, le maire (PS) de Ris-Orangis. C'est un site classé Seveso et il y a un danger. C'est aussi une zone inondable. J'ai pris un nouvel arrêté ».

    En bordure de l'autoroute, l'opération de nettoyage à la pelleteuse a donc commencé plus tôt que prévu ce mercredi matin. Le godet charrie les déchets et détritus accumulés dans le fossé. Parfois, un liquide sombre s'échappe de la pelle mécanique et dégage une odeur pestilentielle provoquant des haut-le-cœur. L'un des intervenants sur le site pour le nettoyage jauge : « On en a pour une bonne semaine à tout enlever. » Grand Paris aménagement va prochainement installer à cet endroit des dispositifs permettant d'éviter les intrusions.

    La ville de Ris-Orangis et ses environs sont régulièrement choisis par les Roms pour l'établissement de camps. La raison : « Du foncier disponible et des terrains en friche, analyse Stéphane Raffalli, avec l'autoroute d'un côté et la voie ferrée de l'autre. »