Rixes entre bandes : une marche « pour la paix » après la mort d’Arthur, lynché à mort en Essonne

Un rassemblement est organisé ce mercredi à 18h30 à Saint-Michel-sur-Orge (Essonne), la commune d’origine du jeune homme de 19 ans décédé dimanche après avoir été roué de coups.

Illustration. Une marche silencieuse est organisée à Saint-Michel-sur-Orge en mémoire d'Arthur, décédé dimanche 18 juillet après avoir été roué de coups à Sainte-Geneviève-des-Bois.
Illustration. Une marche silencieuse est organisée à Saint-Michel-sur-Orge en mémoire d'Arthur, décédé dimanche 18 juillet après avoir été roué de coups à Sainte-Geneviève-des-Bois.

    Depuis le décès d’Arthur, dimanche, après avoir été lynché dans la nuit de jeudi à vendredi dans le quartier Saint-Hubert à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), les hommages se multiplient sur les réseaux sociaux. Une cagnotte a été ouverte en ligne pour soutenir la famille. Ce mercredi, à 18h30 devant l’Espace Jeunes Descartes de Saint-Michel-sur-Orge, la ville dont était originaire le jeune homme de 19 ans, ces témoignages prendront la forme d’une marche « pour la paix » silencieuse. À l’initiative de ce rassemblement, le Collectif des parents Cœur d’Essonne et les associations Saint-Michel Social Club et Plein les yeux, avec le soutien de la municipalité.

    Quatre jours après le drame, l’enquête de la sûreté départementale se poursuit. Ce mardi, aucun auteur présumé de cette agression mortelle n’avait été interpellé. Une information confirmée par le parquet d’Évry en milieu d’après-midi.

    « Un esprit de représailles »

    Le soir de l’agression, Arthur s’était rendu armé avec un ami dans le quartier voisin de Saint-Hubert, à Sainte-Geneviève-des-Bois. Selon la procureur de la République, Caroline Nisand, les deux amis auraient fait le déplacement « dans un esprit de représailles » après la diffusion d’une vidéo en lien avec le passage à tabac d’un jeune de leur quartier en mai dernier. Sur place, ils sont roués par un groupe. Grièvement blessé, et partiellement dénudé, Arthur ne peut pas s’enfuir. Lors de l’intervention des secours, le jeune homme fait un arrêt cardiaque. Mais son cœur reprend. Il est conduit avec un pronostic vital engagé à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) où il succombe à ses blessures trois jours plus tard.



    « Nous nous devons d’agir encore plus fort afin de protéger nos enfants, écrivent les associations organisatrices de la marche dans un communiqué posté sur Facebook. Ce sera l’occasion de réclamer pour la ville et ses alentours de l’ordre dans nos quartiers, plus de mesures de prévention contre les violences et des actions de répression pour mettre rapidement fin à ce sentiment constant d’insécurité. » Juste après les faits, des renforts de police temporaires ont été déployés à la demande des maires.

    Rivalité entre quartiers

    La mort d’Arthur s’inscrit dans un contexte de rivalité entre quartiers rivaux. « Cette escalade de la violence est alimentée par la diffusion de clips de rap, ceux du groupe 2.4 Secteur, dont Arthur était proche, et ceux du groupe 700S, de Sainte-Geneviève-des-Bois », indiquait lundi la procureur dans nos colonnes. Avant l’agression d’Arthur, le dernier fait marquant remontait au 28 mai. Ce jour-là, Dramane, lui aussi originaire de Saint-Michel-sur-Orge, a été frappé à coups de marteau devant son lycée. Grièvement blessé, il était resté plusieurs jours dans le coma. Pour cette agression, deux adolescents ont été mis en examen et écroués pour tentative de meurtre.

    La mort d’Arthur porte à trois le nombre de victimes des rixes en Essonne depuis le début de l’année. En février dernier, Toumani à Boussy-Saint-Antoine et Lilibelle à Saint-Chéron sont décédés à moins de 24 heures d’intervalle.

    Rassemblement ce mercredi à 18h30, devant l’Espace Jeunes Descartes, 62 bis, avenue Saint-Saëns à Saint-Michel-sur-Orge.