Condamnée après une marche arrière mortelle, une conductrice met en cause Citroën

Cinq ans après l’accident qui a coûté la vie à une passante, une femme qui conduisait une C4 Picasso a été jugée en appel coupable d’homicide involontaire. Elle continue d’invoquer une défaillance du véhicule, avec le soutien d’autres conducteurs de ce modèle.

 Une femme de 40 ans avait péri dans l’accident qui s’était produit le 5 octobre 2015 sur le parking de la gare de Clermont dans l’Oise.
Une femme de 40 ans avait péri dans l’accident qui s’était produit le 5 octobre 2015 sur le parking de la gare de Clermont dans l’Oise. LP/Olivier Boitet

    C'est une folle marche arrière qui la hante jour et nuit. Une parenthèse tragique d'une demi-dizaine de secondes qui a coûté la vie à une passante, brisé la sienne et blessé une autre piétonne. Le 18 novembre, Valérie (le prénom a été modifié) a été condamnée par la cour d'appel d'Amiens (Somme) à dix mois de prison avec sursis pour homicide involontaire et défaut de maîtrise de son véhicule. Cette conductrice de 52 ans a, selon l'arrêt de la cour, appuyé « non intentionnellement » et « fortement » sur la pédale d'accélérateur au lieu de la pédale de frein. Elle s'est pourvue en cassation et n'a pas encore totalement perdu espoir de faire reconnaître son innocence. Car pour cette enseignante, il n'y a pas de doute : c'est bien sa Citroën qui a connu un dysfonctionnement au point de devenir incontrôlable.

    Les faits remontent au 5 octobre 2015 sur le parking de la gare de Clermont dans l'Oise. Ce jour-là, en milieu d'après-midi, il pleut à verse. Valérie, mère de famille, patiente au volant de sa C4 Picasso rouge en attendant l'arrivée de sa fille. Pour libérer le passage au bénéfice d'un autre véhicule, elle doit reculer de quelques mètres. « J'ai enclenché la marche arrière grâce au levier de ma boîte de vitesses automatique, j'ai regardé dans mes rétros, j'ai appuyé doucement sur l'accélérateur et c'est là que la voiture est partie comme une bombe en arrière, nous raconte-t-elle. Je percute d'abord une Mercedes et la personne qui était à bord, en stationnement à quatre ou cinq mètres de mon point de départ. Mais au lieu de s'arrêter sous l'effet du choc, ma voiture pivote à 90° et poursuit sa course de plus belle. »