En Floride, la « Dame du coffre » identifiée 53 ans après la découverte de son corps

La victime avait été découverte étranglée dans un coffre jeté derrière un bar de Floride. L’identité de cette mère de famille de 41 ans est enfin révélée.

Sylvia Atherton avait disparu en 1969 à Chicago. Son corps avait été découvert en Floride. (Police de SP)
Sylvia Atherton avait disparu en 1969 à Chicago. Son corps avait été découvert en Floride. (Police de SP)

    Ils l’appelaient la « Dame du coffre ». Elle avait été découverte un soir d’Halloween 1969 au fond d’un coffre dans un bois, derrière un bar, à St Petersburg, dans la baie de Tampa, en Floride. La jeune femme était enveloppée dans une bâche en plastique, ne portait qu’un haut de pyjama et avait été violemment frappée à la tête et étranglée avec une « bolo tie », une cravate de cow-boy.

    Ce soir-là, deux enfants avaient vu deux hommes blancs sortir la malle noire d’une camionnette et la jeter dans les broussailles. Sur place, la police avait rapidement fait la macabre découverte… C’est tout. La jeune femme n’avait jamais été identifiée, ni l’auteur de son meurtre.

    Une mère de 5 enfants disparue à Chicago

    Jusqu’à cette année. L’une de ces questions est enfin résolue, annonce la police de Floride. Le corps martyrisé de la malle, la « Dame du Coffre », s’appelait Sylvia June Atherton. Âgée de 41 ans et originaire de Tucson en Arizona, elle était mère de cinq enfants et avait disparu à Chicago, à plus de 1 600 km des lieux où sa dépouille a été découverte.

    Sylvia Atherton a été découverte dans une bache en plastique caché dans ce coffre le 31 octobre 1969 à St Petersburg, dans la baie de Tampa. (Police de SP)
    Sylvia Atherton a été découverte dans une bache en plastique caché dans ce coffre le 31 octobre 1969 à St Petersburg, dans la baie de Tampa. (Police de SP)

    « Après 53 ans, la Trunk Lady a enfin un nom », s’est félicité Mike Kovacsev, chef adjoint de la police de St Petersburg, cité par CNN.

    Comme régulièrement ces dernières années, c’est l’ADN qui a permis de rendre une identité à cette victime qui avait été enterrée sous le nom de « Jane Doe » au cimetière Memorial Park de St Petersburg. L’affaire avait en effet attiré l’attention des médias et des détectives amateurs et avait fait l’objet de’émissions de télévision. En vain. Jusqu’à ce qu’en 2010, la justice réclame l’exhumation de son corps. Raté : les échantillons de dents et d’os prélevés pour en analyser l’ADN sont trop dégradés.



    C’est cette année enfin qu’un échantillon de cheveux et de peau prélevés lors de l’autopsie originale de Sylvia Atherton est réapparu, sans que les autorités ne révèlent dans quelles circonstances. Analysés par un laboratoire et avec la technique de la parentèle, les échantillons ont révélé l’identité de la mère de famille.

    « C’est choquant, car cela faisait tellement d’années, confie Syllen Gates, sa fille, installée en Californie. Nous n’avions aucune idée de ce qui lui était arrivé. »

    Syllen Gates avait 5 ans en 1965 lorsque sa mère a quitté Tucson direction Chicago avec son nouveau mari, Stuart Brown et trois de ses enfants. La fillette reste avec son père, l’ex-époux de Sylvia et son frère de 11 ans. « Nous pensions avoir de leurs nouvelles à un moment, mais la vie a continué. J’étais jeune », témoigne encore la fille de la victime. Pourtant la petite fille n’a jamais oublié sa mère et avait tenté de la retrouver ainsi que ses sœurs via des plateformes de généalogie. Sans succès.

    Son mari n’a jamais déclaré sa disparition

    Stuart Brown, le deuxième mari de Sylvia est mort en 1999 à Las Vegas. Il n’a jamais déclaré la disparition de sa femme et ne l’a jamais citée dans son testament, explique la police.

    La police cherche désormais à savoir qui a tué Sylvia Atherton. En commençant par rechercher Kimberly, Anne Brown, et Donna, les trois filles de la mère de famille qui vivaient auprès d’elle au moment de sa disparition. « Elles n’ont pas été localisées et peuvent avoir des informations supplémentaires concernant l’affaire », estime le chef adjoint de la police de St Petersburg.

    Sylvia Atherton et l'une de ses filles, Donna. (Police de SP)
    Sylvia Atherton et l'une de ses filles, Donna. (Police de SP)

    « C’est là que, les détectives amateurs entrent en jeu, encourage l’officier de police, nous demandons de l’aide pour assembler les pièces. »

    « Nous aimerions que l’affaire soit résolue. Nous aimerions découvrir qui a fait cela », réclame Syllen Gates, qui souhaite retrouver ses sœurs. « Nous ne pourrons peut-être pas procéder à une arrestation, prévoit le policier de St Petersburg, déterminé. Mais nous devons montrer que nous nous en soucions. »