Fusillade de Dallas : Obama va se rendre au Texas après la tuerie de policiers

Dallas, vendredi 8 jullet 2016. Après la fusillade où cinq policiers ont été abattus par un tireur qui voulait venger les abus des forces de l'ordre contre les Noirs les habitants rendent hommage aux forces de l'ordre.
 
Dallas, vendredi 8 jullet 2016. Après la fusillade où cinq policiers ont été abattus par un tireur qui voulait venger les abus des forces de l'ordre contre les Noirs les habitants rendent hommage aux forces de l'ordre.   (AFP/ LAURA BUCKMAN.)

    Le président américain Barack Obama va écourter un séjour en Europe pour se rendre à Dallas, où cinq policiers ont été abattus jeudi soir par un tireur identifié par la police comme Micah Johnson, un ancien soldat noir de 25 ans. Le tireur voulait venger les abus des forces de l'ordre contre les Noirs. Micah Johnson a été tué par une unité d'élite après avoir semé la terreur en assassinant cinq policiers et en faisant neuf blessés, dont sept agents des forces de l'ordre. De Varsovie, en Pologne, où il a participé à un sommet de l'Otan, il appelé à la cohésion nationale.

    Barack Obama à Dallas dans les prochains jours. Le président américain reviendra à Washington dimanche soir, soit «un jour plus tôt que prévu», et se rendra à Dallas «en début de semaine» prochaine, à l'invitation du maire de la ville texane Mike Rawlings, annonce vendredi soir la Maison Blanche. Son avion s'est posé à 23 heures samedi à la base aérienne de Torrejon de Ardoz, près de Madrid (Espagne), où l'attendait notamment le roi Felipe VI.

    Le président Barack Obama avait dénoncé depuis Varsovie, des attaques haineuses, calculées et méprisables», pour lesquelles il n'existe «pas de justification». Les drapeaux seront en berne aux Etats-Unis jusqu'au 12 juillet. Obama a aussi évoqué une possible initiative contre l'accès aux armes de guerre en vente libre: «Lorsque les gens sont porteurs d'armes puissantes, malheureusement, cela rend ce genre d'attaques encore plus meurtrières et plus tragiques. Dans les jours qui viennent nous devrons prendre cette réalité en considération». Le président entend également discuter «de mesures politiques qui répondent aux disparités raciales persistantes dans notre système pénal», selon la Maison Blanche.

    «Il y a du chagrin, de la colère, de l'incompréhension. Mais il y a de l'unité», a déclaré un peu plus tard le président américain pour qui cet individu «dément» ne représente ni les Noirs américains, ni «l'esprit avec lequel nous devons aller de l'avant», souhaitant que les Etats-Unis ne cèdent pas à la division.

    Micah Johnson soutenait des organisations de défense des Noirs prônant la haine. Avant d'être tué par une unité d'élite au terme d'une longue confrontation avec la police, Micah Johnson, un ancien soldat noir de 25 ans, a expliqué qu'il voulait «tuer des Blancs, en particulier des policiers blancs». Il semble avoir agi seul, selon le ministre américain de la Sécurité intérieure, Jeh Johnson, qui a, comme la Maison Blanche, exclu tout lien avec une «organisation terroriste» à ce stade de l'enquête. A son domicile, la police a trouvé un véritable arsenal : du matériel servant à fabriquer des bombes ainsi que des fusils, des munitions et un journal personnel de tactiques de combat.

    Micah Johnson, le tireur qui a tué cinq policiers jeudi à Dallas, était réserviste de l'armée de terre américaine et avait été déployé en Afghanistan. (Capture d'écran / Fox News.)

    Sur un compte Facebook attribué à Micah Johnson et désactivé depuis, ce dernier semble soutenir des organisations de défense des Noirs prônant la haine, selon le Southern Poverty Law Center, qui suit ces mouvements aux Etats-Unis. Sur des photos de ce compte, on le voit le poing serré en l'air, un geste symbole des luttes d'émancipation des Noirs en Amérique. On y retrouve des pages à la gloire des Black Panther, mouvement d'extrême-gauche noir opposé à la non-violence de Martin Luther King, à la fin des années 1960. Sur son profil, Micah Johnson avait enfin ajouté la lettre «X» entre son prénom et son nom, probablement en référence à Malcolm X, figure de Nation of Islam.

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    Dépourvu de casier judiciaire, Micah Johnson était réserviste de l'armée de terre américaine et avait été déployé en Afghanistan de novembre 2013 à juillet 2014, selon le Pentagone. Il vivait à Mesquite, en banlieue de Dallas.

    La douloureuse question raciale ravivée. Après la fusillade de Dallas des  milliers de personnes ont manifesté vendredi pacifiquement dans plusieurs villes américaines, dont Atlanta (Géorgie), Houston (Texas), San Francisco (Californie) et devant la Maison Blanche à Washington.

    Devant des milliers de personnes rassemblées pour un moment de recueillement oecuménique, le maire de Dallas a appelé à guérir les blessures du racisme. «Notre communauté peut-elle, sincèrement et profondément, comprendre la souffrance que la discrimination raciale et le plus grand péché de l'Amérique, l'esclavage, ont créée à travers l'histoire?», a déclaré Mike Rawlings.

    Le drame a eu lieu au moment où plusieurs manifestations étaient organisées dans le pays après la mort de deux Noirs abattus par la police cette semaine, l'un en Louisiane (sud), l'autre dans le Minnesota (nord), des scènes filmées qui ont choqué l'opinion. En pointe de ces protestations, le mouvement Black Lives Matter («Les vies des Noirs comptent») s'est défendu d'avoir jeté de l'huile sur le feu. «Black Lives Matter combat pour la dignité, la justice et la liberté. Pas le meurtre», a fait savoir l'organisation.

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