Hauts-de-Seine : les cambrioleurs s’emparent d’un produit servant à la fabrication de drogue de synthèse

L’acétate de palladium est utilisé dans la fabrication des médicaments et des drogues de synthèse. 70 kg ont été volés durant la nuit du 11 mai à Villeneuve-la-Garenne pour un préjudice de 2,5 millions d’euros. La police judiciaire est chargée de l’enquête.

C'est dans les locaux de la société Seqens, à Villeneuve-La-Garenne, que les voleurs se sont emparés de 2,5 millions d'acétate de palladium. Google/Streetview
C'est dans les locaux de la société Seqens, à Villeneuve-La-Garenne, que les voleurs se sont emparés de 2,5 millions d'acétate de palladium. Google/Streetview

    Mystérieux cambriolage durant la nuit de mercredi à jeudi à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine) dans une société de stockage de produits pharmaceutiques. Des casseurs se sont emparés d’une importante quantité d’acétate de palladium d’une valeur estimée à plus de deux millions d’euros.

    C’est jeudi matin vers 9h15 qu’un responsable présent sur le site prévient les forces de l’ordre et explique que la société Seqens vient d’être cambriolée. Les fonctionnaires se rendent dans la rue Jean-Jaurès. Ils sont accompagnés d’une équipe de techniciens de la police scientifique qui relève les traces et indices dans et hors du bâtiment. Selon les premières constatations, le ou les malfaiteurs sont entrés dans ces locaux entre 23 heures et minuit, en brisant une porte. « À l’intérieur, les voleurs se sont intéressés à une cage de ferraille, précise une source proche de l’affaire. Ils savaient précisément ce qu’ils venaient chercher car ils ont directement scié ses barreaux avant d’entrer à l’intérieur ».

    Six fûts protégés dans une cage

    Les images de vidéosurveillance du site immortalisent un suspect encagoulé qui s’empare de six fûts contenant de l’acétate de palladium. « C’est d’un produit qui vaut très cher. Un seul kilo vaut 37 400 euros et les malfrats ont fait main basse sur 70 kg, ce qui représente un préjudice de 2 540 404 euros », confirme une source proche du dossier.

    Pourquoi voler des produits pharmaceutiques ? La réponse est simple. Cet acétate de palladium est une poudre qui peut servir à la fabrication de drogues de synthèse. Les enquêteurs du service départemental de police judiciaire des Hauts-de-Seine sont chargés de mener les investigations sur ce fric-frac atypique. Ils ont mené une enquête de voisinage avant de faire le tour des caméras de surveillance et des bornes téléphoniques du secteur pour tenter d’identifier le ou les voleurs.

    Un laboratoire de drogue de synthèse à Paris ?

    Le second volet des investigations consistera à trouver le commanditaire. De manière habituelle, les drogues de synthèse sont produites en Chine ou au Benelux. Si certains dealers ont décidé de monter un laboratoire en région parisienne, ils sont sûrs de faire d’importants profits, surtout s’ils ne payent pas les produits chimiques.

    Au-delà du vol, cette histoire s’inscrit dans une tendance plus générale. Les Franciliens sont de plus en plus consommateurs de drogue de synthèse. 3MMC, ecstasy, GBL et Kétamine font régulièrement partie des produits qui accompagnent la cocaïne quand les forces de l’ordre interpellent les livreurs dans Paris et sa banlieue.