Les employés dérobaient les colis de Noël

Castelnau-d'Estrétefonds (Haute-Garonne)

Les employés dérobaient les colis de Noël

    Les gendarmes de la brigade de recherches de Toulouse viennent de mettre un terme à un trafic de vol de marchandises, dans une société de transport de colis, impliquant trois salariés, dont deux syndicalistes, et trois personnes extérieures à l'entreprise. Confrontée depuis plusieurs années à des vols à répétition, qui lui causent un énorme préjudice financier et qui lui font perdre des clients, la société Norbert Dentressangle, basée à Castelnau-d'Estrétefonds, en région toulousaine, a décidé de porter plainte. Cette entreprise, qui livre les grandes enseignes et qui est l'une des plus importantes sociétés de fret en France, avait d'abord tenté de placer des caméras dans ses entrepôts mais, face au refus du syndicat majoritaire Force ouvrière, qui voyait là « un flicage et une atteinte à la vie privée », elle avait dû y renoncer. Enfin, pas tout à fait.

    « On va s'en mettre plein les poches »

    Car, grâce à l'installation clandestine d'un système de vidéosurveillance, le patron de l'entreprise et les gendarmes ont assisté, le 12 novembre dernier, au détournement, par un employé, de plusieurs palettes : à l'approche des fêtes de fin d'année, celles-ci contenaient du foie gras, du champagne de grande marque, à 50 â?¬ la bouteille, et des articles de sport. Valeur du chargement dérobé : 30 000 â?¬.

    L'enquête révélera que le voleur présumé, n o 2 du syndicat FO, a téléphoné ce jour-là à son complice, n o 1 de FO, qui assiste à une réunion syndicale à Lyon, pour le prévenir : « J'ai fait un super-coup, lui annonce-t-il. On va s'en mettre plein les poches. » Les deux hommes écoulaient ensuite les marchandises volées auprès de receleurs, parmi lesquels une coiffeuse, épouse de l'un des deux voleurs, un conducteur de train et un entrepreneur. Ces personnes ont toutes été interpellées mardi dernier. Elles comparaîtront pour vol et recel en avril 2010 devant le tribunal correctionnel de Toulouse. Le trafic durait sans doute depuis 2006. Rien que depuis le début de l'année, les gendarmes ont comptabilisé, suite aux perquisitions, neuf vols de palettes de marchandises.