Navalny «empoisonné» : la Russie dit lancer de premières investigations

Le ministère russe de l’Intérieur affirme avoir inspecté les lieux où l’opposant à Vladimir Poutine était passé et saisi « plus de 100 objets qui peuvent avoir valeur de preuve ».

 L’hôpital de la Charité Mitte, à Berlin, le 24 août 2020, dans lequel est soigné l’opposant russe Alexeï Navalny.
L’hôpital de la Charité Mitte, à Berlin, le 24 août 2020, dans lequel est soigné l’opposant russe Alexeï Navalny. REUTERS/Michele Tantussi

    La police russe a annoncé jeudi avoir lancé un premier « examen préliminaire » dans l'affaire Alexeï Navalny, victime probable d' un empoisonnement selon ses médecins allemands, une piste écartée jusqu'ici en Russie.

    Les enquêteurs russes ont lancé « des examens préliminaires liés à l'hospitalisation d'Alexeï Navalny le 20 août à Omsk », a annoncé dans un communiqué la branche sibérienne du ministère russe de l'Intérieur, ajoutant avoir inspecté les lieux où il était passé et saisi « plus de 100 objets qui peuvent avoir valeur de preuve ».

    « La chambre d'hôtel dans laquelle il résidait » à Tomsk, ville où il aurait été empoisonné selon ses proches, a aussi été inspectée et « les données des caméras de vidéosurveillance analysées », ajoute ce communiqué.

    Coma artificiel

    Alexeï Navalny a été admis en réanimation la semaine dernière dans un hôpital d'Omsk (Sibérie) après avoir fait un malaise dans l'avion qui devait le ramener de Tomsk à Moscou. Son entourage a immédiatement dénoncé un empoisonnement et il a ensuite été transféré à Berlin où il est plongé dans un coma artificiel, dans un état grave même si sa vie n'est pas en danger.

    Les médecins allemands qui le soignent ont annoncé qu'il avait été intoxiqué par « une substance du groupe des inhibiteurs de la cholinestérase », sans pouvoir préciser laquelle.

    Le Kremlin a jugé ces conclusions « hâtives » à plusieurs reprises, rejeté le terme d'empoisonnement, jugeant aussi malvenus les appels occidentaux à conduire une enquête « transparente » sur cette affaire. La France, notamment, a condamné un « acte criminel ».