Une magistrate d’Agen en garde à vue dans une enquête liée au banditisme corse

La juge Hélène Gerhards, précédemment en poste à Ajaccio, est en garde à vue dans le cadre d’une enquête sur de potentiels liens avec le grand banditisme corse.

La magistrate, proche d'Eric Dupond-Moretti, a été placée en garde à vue dans le cadre d'une enquête liée au banditisme corse. (Illustration) AFP/JEFF PACHOUD
La magistrate, proche d'Eric Dupond-Moretti, a été placée en garde à vue dans le cadre d'une enquête liée au banditisme corse. (Illustration) AFP/JEFF PACHOUD

    Nouveau rebondissement dans une affaire de justice très sensible. Une magistrate à la cour d’appel d’Agen a été placée mercredi en garde à vue dans le cadre d’une enquête portant notamment sur ses liens avec un membre présumé du banditisme corse, a appris de sources proches du dossier et du parquet de Nice l’AFP.

    « Je confirme qu’une magistrate a été placée en garde à vue mercredi dans le cadre d’une enquête préliminaire suivie par le parquet de Nice, ouverte des chefs de recours en bande organisée au service de personnes exerçant un travail dissimulé, blanchiment, trafic d’influence actif et passif », a indiqué à l’AFP Damien Martinelli procureur de Nice. Il s’agit d’Hélène Gerhards, magistrate à la cour d’appel d’Agen, ont confirmé à l’AFP des sources proches du dossier.

    Cette magistrate a été « déchargée de la présidence de la cour d’assises du Lot-et-Garonne jusqu’à nouvel ordre, d’un commun accord avec le président de la cour d’appel », suite aux perquisitions de son domicile à Agen et de sa villa à Pietrosella en décembre 2022, selon d’autres sources proches du dossier. Une mesure toujours en cours, a précisé une source judiciaire.

    Des perquisitions en Corse

    Depuis le 20 janvier 2021, le parquet de Nice est en charge d’une « enquête susceptible de mettre en cause Hélène Gerhards », avait précisé à l’AFP le parquet général d’Aix-en-Provence en janvier 2023. L’affaire est d’autant plus délicate qu’Hélène Gerhards a des liens avec l’actuel garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti. En poste à Ajaccio de 2010 à 2016, la magistrate avait déjà dû faire face à la perquisition de plusieurs de ses propriétés en Corse, le 8 décembre dernier. Son bureau à Agen avait également été perquisitionné.

    Ces actions avaient eu lieu dans le cadre d’une enquête portant sur les liens suspectés de la juge avec un membre présumé du banditisme insulaire, Johann Carta. Il avait été mis en examen fin novembre 2023 pour « extorsion », « escroquerie », « blanchiment en bande organisée » et « association de malfaiteurs » par un juge d’instruction de la JIRS de Marseille dans le cadre d’une enquête financière sur son club.



    Lorsqu’elle était juge d’instruction à Ajaccio, Hélène Gerhards avait reçu des menaces de mort à son domicile, en février 2016, ce qui avait conduit le parquet d’Ajaccio à la placer sous protection policière et à ouvrir une enquête. Elle avait ensuite été nommée vice-procureure à Toulouse en août 2016.