Guerre en Ukraine : chronologie d’une invasion

Le conflit en Ukraine fait rage depuis le début de l’invasion russe, fin février. Du déploiement de militaires russes à la frontière aux bombardements des principales grandes villes ukrainienne, retour en plusieurs dates sur cette guerre.

Kiev (Ukraine), le 2 mars 2022. Une unité des troupes aéroportées de l'armée ukrainienne défend un carrefour dans la banlieue nord de Kiev. LP/Philippe de Poulpiquet
Kiev (Ukraine), le 2 mars 2022. Une unité des troupes aéroportées de l'armée ukrainienne défend un carrefour dans la banlieue nord de Kiev. LP/Philippe de Poulpiquet

    Les images sont glaçantes. Des bâtiments bombardés à Kiev, Kharkiv et dans les grandes villes du pays, des chars russes qui fendent la campagne ukrainienne, des milliers de personnes en exode : la guerre en Ukraine secoue le monde depuis le 24 février et le début de l’invasion russe ordonnée par Vladimir Poutine.

    Novembre 2021 : les activités militaires russes inquiètent l’Occident

    Et si la Russie envahissait l’Ukraine ? Début novembre, l’idée d’une guerre aux portes de l’Europe commence à imprégner les esprits occidentaux. Antony Blinken et Jean-Yves Le Drian, les chefs de la diplomatie américaine et française, s’entretiennent à ce sujet le 13 novembre. Et s’inquiètent d’une « inquiétante activité militaire russe » à la frontière russo-ukrainienne.

    En cause : le déploiement de plusieurs dizaines de milliers de militaires aux portes de l’Ukraine. Cette alerte lance un long chapitre diplomatique de plusieurs mois, entre les alertes répétées des Américains, les négociations de Poutine avec les dirigeants du monde dont Emmanuel Macron et le début des évacuations en Ukraine. Jusqu’au début des affrontements.

    24 février : début de l’invasion russe

    5h48, Moscou. Vladimir Poutine, assis derrière son bureau en bois, annonce lors d’une allocution à la télévision le début de l’invasion russe. « J’ai pris la décision d’une opération militaire spéciale », dit-il froidement. Les mots sont forts, le débit rapide et le visage grave. Il dénonce la « dénazification de l’Ukraine » et le « génocide » orchestré par le pouvoir ukrainien contre les séparatistes prorusses dans le Donbass, à l’est du pays.

    L’intervention du chef du Kremlin intervient trois jours après sa reconnaissance des républiques séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk. Elle signe le début de la guerre en Ukraine et les premiers bombardements. Kiev, Marioupol, Donetsk, Kharkiv, Odessa : les principales villes du pays se réveillent sous le feu des explosions. Pendant que l’effroi gagne l’Ukraine et le monde, les convois de troupes russes pénètrent dans le pays depuis le nord, l’est et la Crimée annexée.

    Les premières images montrent un immeuble résidentiel bombardé à Tchouhouïv, des combats autour de l’aéroport de Gostomel et des blindés déployés dans la rue. La Russie annonce avoir pris le contrôle de la centrale nucléaire de Tchernobyl, dont l’explosion d’un réacteur en 1986 avait provoqué la pire catastrophe nucléaire de l’histoire. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky appelle les Ukrainiens à prendre les armes.

    26 février : Kiev sous couvre-feu, la Russie intensifie son offensive

    Troisième jour de guerre. Les violents combats se poursuivent mais l’Ukraine ne rompt pas, à l’image de la capitale Kiev. Les forces ukrainiennes affirment avoir repoussé une attaque de militaires russes sur l’une des principales artères de la capitale, qui est placée sous couvre-feu total pour le week-end.

    L’armée russe reçoit de son côté l’ordre d’élargir son offensive sur l’Ukraine malgré les mises en garde occidentales. Selon le pouvoir ukrainien, 198 civils ont été tués en moins de trois jours, alors que Moscou ne communique aucun chiffre.

    27 février : Vladimir Poutine brandit la menace nucléaire

    Déjà quatre jours que la guerre est devenue le quotidien des Ukrainiens. À Kiev, la capitale assiégée et sous couvre-feu total résiste et se prépare à l’assaut. L’armée s’organise, des barricades poussent aux quatre coins de la ville et les premières traces de la guerre émergent : ici des véhicules russes calcinés, là un immeuble éventré après une frappe de missile. À Kharkiv, où les combats font rage, le gouverneur local assure qu’une « élimination des ennemis » est en cours.

    Face aux combats qui durent, Vladimir Poutine brandit la menace nucléaire. Au milieu de l’après-midi, le président russe « ordonne au ministre de la Défense et au chef d’état-major de mettre les forces de dissuasion de l’armée russe en régime spécial d’alerte au combat ».

    L’annonce du chef du Kremlin, filmé face caméra devant ses conseillers dans une mise en scène glaçante, plonge le monde dans la peur. Vladimir Poutine peut-il avoir recours à l’arme atomique ? La communauté internationale s’insurge.

    28 février : début des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine

    Les délégations ukrainienne et russe se retrouvent dans l’une des résidences du président biélorusse Alexandre Loukachenko. Les échanges ne donnent rien, mais les deux camps promettent de se revoir rapidement pour un « deuxième round ». À Paris, Emmanuel Macron échange par téléphone avec Vladimir Poutine, qui confirme au président français « sa volonté » d’éviter les frappes contre les civils, selon l’Élysée. Il réclame également la reconnaissance de la Crimée, annexée par la Russie en 2014.

    Dans le même temps, des bombardements russes font au moins onze morts à Kharkiv, deuxième ville de l’Ukraine située à l’est du pays. Le président Zelensky, dans un message vidéo, exhorte l’Union européenne à intégrer « sans délai » l’Ukraine.

    VIDÉO. L’Ukraine demande son intégration « sans délai » dans l’Union européenne

    VidéoL'Ukraine demande son intégration "sans délai" dans l'Union européenne

    1er mars : les bombardements s’intensifient à Kiev et Kharkiv

    Kharkiv se réveille sous les bombardements, au lendemain des premiers pourparlers entre la Russie et l’Ukraine en Biélorussie. À 8 heures, un missile s’abat sur la place centrale, où se trouve le siège de l’administration locale. Bilan : au moins dix morts. Volodymyr Zelensky dénonce « un crime de guerre » lors d’une prise de parole devant le Parlement européen. Kherson, une ville de 300 000 habitants au sud du pays, trouve à ses portes les troupes de Vladimir Poutine, qui annonceront avoir pris la ville le lendemain. À Marioupol, une offensive russe prive les habitants d’électricité.

    À Kiev, un tir de missile touche la tour de télévision de Kiev. Cinq personnes y trouvent la mort et la diffusion des chaînes de télévision est interrompue. La menace terrestre elle se rapproche, mais la capitale tient toujours. Une photo satellite captée par la société américaine Maxar montre un immense convoi militaire, dont la tête se trouve à moins de 30 km de Kiev.

    3 mars : une frappe russe tue 47 personnes à Tcherniguiv

    Bâtiments éventrés, corps transportés par les secours, épais nuage de fumée, les images sont choquantes. Une frappe russe tue au moins 47 personnes à Tcherniguiv, une ville à 150 km au nord de Kiev. Selon le gouverneur local, l’aviation russe a touché des habitations mais aussi « deux écoles du quartier de Stara Podsoudovka ». Ce drame intervient au moment des seconds pourparlers entre la Russie et l’Ukraine en Biélorussie, où les deux délégations s’entendent sur des « couloirs humanitaires » pour l’évacuation de civils.

    Au huitième jour de la guerre, Vladimir Poutine prend également une nouvelle fois la parole. Visage de cire derrière son bureau en bois, le chef du Kremlin assure que « l’opération militaire » en Ukraine se déroule « selon le plan ». Il martèle aussi y combattre des « néonazis » pour sauver les Russes et les Ukrainiens, qui ne forment selon lui « qu’un seul peuple ». Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron avait échangé avec lui. « L’anticipation du président [Macron] est que le pire est à venir compte tenu de ce que lui a dit le président Poutine », glisse l’Élysée, qui ajoute que l’objectif de la Russie est « de prendre le contrôle » de tout le pays.

    4 mars : la Russie s’empare de la centrale nucléaire de Zaporijjia

    Des explosions, des tonnes de poussière, une scène de désolation et une frayeur mondiale. La Russie s’empare de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Ukraine et la plus puissante d’Europe. L’assaut et les bombardements russes ont provoqué un incendie, mais l’Inspection nucléaire ukrainienne annonce que le site ne présente pas de fuite. Les forces russes occupaient vendredi matin le territoire de la centrale mais le personnel assurait l’exploitation du site de façon normale.

    Le président ukrainien accuse Moscou de recourir à « la terreur nucléaire », et appelle à « une action européenne immédiate », alors que la prise de la centrale de Zaporijjia a été condamnée par la communauté internationale. Les combats se poursuivent ailleurs, et notamment à Marioupol, ville portuaire du sud-est. L’Otan rejette la création d’une zone d’exclusion aérienne en Ukraine, ainsi qu’une intervention au sol.

    5 mars : le port de Marioupol assiégé

    Assiégée et convoitée pour sa position stratégique, la ville portuaire « n’existe plus », selon son maire. La formule est exagératrice, mais la réalité n’en est pas moins dramatique. Située au sud-est du pays, dans la mer d’Azov, Marioupol, 450 000 habitants, est une étape clé pour la Russie. La ravir assurerait une jonction, entre les forces russes venant de la Crimée annexée et les forces séparatistes du Donbass.



    La ville est assiégée et essuie des tirs nourris, depuis cinq jours. Deux tentatives d’évacuation ont été entreprises. La dernière, entamée ce dimanche devait permettre d’exfiltrer 200 000 personnes. Elle a échoué, « au milieu de scènes dévastatrices de souffrances humaines », selon la Croix-Rouge.

    6 mars : l’aéroport de Vinnytsia bombardé, au moins neuf morts

    Neuf personnes ont été tuées dimanche dans le bombardement par l’armée russe de l’aéroport de Vinnytsia, à quelque 200 km au sud-ouest de Kiev, ont annoncé lundi les secours ukrainiens. « Lundi, à 6 heures (heure de Paris), quinze personnes ont été dégagées des décombres, dont neuf personnes décédées : cinq civils et quatre soldats », ont-ils indiqué sur Telegram, précisant que « les recherches continuaient » pour retrouver d’autres victimes éventuelles.

    « Je viens d’être informé de frappes de missiles contre Vinnytsia », une ville qui compte près de 370 000 habitants, a déclaré le président Zelensky dans une adresse vidéo sur Telegram. « L’aéroport a été complètement détruit », a-t-il ajouté. Le ministère russe de la Défense a confirmé par la suite ces frappes.

    7 mars : les villes dans des situations de plus en plus critiques

    Ce matin-là, 2 000 habitants d’Irpin la désolée ont réussi à quitter la ville, à 20 km de Kiev. À pied, avec quelques bagages, des couvertures, le peu de nourriture qu’il leur restait, une peluche par enfant. L’armée ukrainienne se tient prête à détruire le dernier pont reliant la ville à son arrière-pays, à Bilohorodka, à 25 km à l’ouest de la capitale.

    8 mars : un premier corridor humanitaire ouvert

    Après bien des désaccords et des polémiques, l’Ukraine accusant, en même temps qu’Emmanuel Macron, la Russie de « cynisme » pour avoir proposé des couloirs humanitaires dirigeant les civils vers la Russie ou son allié biélorusse, l’armée russe a cessé le feu à Soumy pour permettre aux Ukrainiens de quitter la ville. Direction le sud de l’Ukraine et l’oblast de Poltava, à plus de 150 km de Soumy.

    Autre événement majeur de ce 8 mars, le président Joe Biden a décrété un embargo sur les importations américaines de pétrole et de gaz russes, afin d’alourdir les sanctions imposées à la Russie et « porter un nouveau coup puissant à Poutine ». Quasiment simultanément, le Royaume-Uni a, lui, annoncé l’arrêt de ses importations d’énergie russe d’ici fin 2022.

    9 mars : les violences montent d’un cran

    Dans la cité portuaire ukrainienne assiégée de Marioupol, sans eau ni électricité, un établissement abritant un hôpital pédiatrique et une maternité a été détruit par des bombardements russes. « Il y a 17 blessés confirmés parmi le personnel hospitalier », a indiqué un responsable régional, Pavlo Kirilenko. Il a précisé « qu’il n’y avait aucun enfant » parmi les blessés et « aucun mort », selon un premier bilan. Sur une photo, une femme enceinte est portée sur un brancard. En neuf jours de siège russe, 1 207 civils ont été tués à Marioupol, indique la mairie sur sa chaîne Telegram.

    La centrale de Tchernobyl est « complètement arrêtée » en raison de l’offensive russe, indique l’opérateur ukrainien chargé de sa maintenance et de son refroidissement. Plus tôt dans la matinée, l’AIEA déclare avoir perdu le contact avec les systèmes contrôlant les matériaux nucléaires. « Je suis profondément préoccupé par la situation difficile et stressante dans laquelle se trouve le personnel de la centrale nucléaire de Tchernobyl et par les risques potentiels que cela comporte pour la sécurité nucléaire », avertit le directeur général Rafael Grossi.

    Les camps russe et ukrainien se rendent à Antalya, en Turquie, pour poursuivre des pourparlers jeudi. De leur côté, les chefs d’État européens convergent tous vers Versailles, où se tient jeudi également un Congrès unique qui portera sur la guerre en Ukraine.

    10 mars : une rencontre diplomatique pour rien

    Réunis en Turquie, les ministres russe et ukrainien des Affaires étrangères n’ont pas seulement échoué à trouver un accord de cessez-le-feu, ils n’en auraient, selon le Russe Serguei Lavrov, jamais discuté. Dmytro Kuleba clame que l’Ukraine refuse de capituler comme le lui a demandé Lavrov, et « ne se rendra pas ». Lavrov affirme que la Russie « n’a pas attaqué », pas plus qu’elle n’a bombardé la maternité de Marioupol, où sont décédées trois personnes dont une fillette.

    11 mars : Dnipro frappée pour la première fois

    Trois missiles sont tombés sur la ville de Dnipro, cité industrielle située sur le fleuve Dniepr. Ils ont détruit un jardin d’enfants, un immeuble d’habitations et une usine de chaussures et fait un mort. Les combats se poursuivaient à Tchernihiv et Lutsk, tandis que Kharkiv est encerclée et frappée par d’intenses bombardements.

    Le sommet informel des dirigeants européens, réunis depuis la veille à Versailles sous l’égide d’Emmanuel Macron, accouche d’une souris aux yeux du président ukrainien.

    12 mars : Kiev, Dnipro et Mykolaïv sous la mitraille

    Les forces russes continuent leur stratégie de harcèlement et de démoralisation des villes. Elles ne sont plus qu’à une vingtaine de kilomètres du cœur de Kiev, et pilonnent ailleurs. À Mykolaïv, des hôpitaux, dont un qui hébergeait des patients, ont été bombardés dans la nuit. Depuis la capitale, le président Zelensky a estimé que le conflit avait « déjà atteint un tournant stratégique ». « Il est impossible de dire combien de jours nous avons encore (devant nous) pour libérer la terre ukrainienne ». Treize corridors humanitaires devraient pouvoir être ouverts ce samedi, notamment pour poursuivre l’évacuation - au compte-gouttes - de Marioupol.

    13 mars : l’ouest du pays, relativement épargné jusqu’ici, est attaqué

    Une base militaire près de la frontière polonaise dans l’ouest de l’Ukraine a été bombardée dans la nuit. Les frappes ont fait au moins 35 morts selon les autorités locales dimanche, tandis que le sud du pays continue d’être pilonné et que Kiev craint un encerclement.

    Cette base militaire est située à Yavoriv, à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Lviv, où de nombreuses personnes déplacées ont afflué. Et à une vingtaine de kilomètres de la frontière avec la Pologne, pays membre de l’Otan.

    14 mars : une journaliste russe critique le Kremlin en direct à la télévision

    La guerre fait rage sur tous les fronts en Ukraine où chaque camp s’accuse mutuellement de s’en être pris à des civils. Neuf personnes auraient été tuées dans une frappe russe sur une tour de télévision à Rivne dans l’ouest de l’Ukraine, ont annoncé les autorités ukrainiennes. Dans le même temps, les séparatistes prorusses imputent à l’armée de Zelensky la mort de 20 civils, après un tir de missile dans le centre de Donetsk, dans la région du Donbass (Est).

    C’est dans ce contexte que s’est ouvert la quatrième session de pourparlers, par visioconférence, entre les belligérants. Volodymyr Zelensky a fait part d’un certain optimisme, rapportant que les Russes avaient « commencé à comprendre qu’ils n’arriveront à rien par la guerre ».

    En Russie, une journaliste a interrompu le journal télévisé diffusé en direct sur la chaîne de télévision publique du pays avec une pancarte hostile au Kremlin. « Arrêter la guerre. Non à la guerre ! » a-t-elle crié, munie d’une pancarte indiquant : « Ne croyez pas la propagande. Ils vous mentent. » L’action courageuse a immédiatement été partagée en masse sur les réseaux sociaux.

    15 mars : Zelensky renonce à l’Otan

    « Il faut reconnaître » que l’Ukraine ne pourra pas adhérer à l’Otan, a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors que ce dossier est un des motifs avancés par la Russie pour justifier son invasion du pays. « Nous avons entendu pendant des années que les portes étaient ouvertes, mais nous avons aussi entendu que nous ne pourrions pas adhérer. »

    Malgré cette concession importante, l’offensive russe s’est intensifiée, avec une série de frappes sur Kiev placée sous couvre-feu.

    16 mars : des tirs russes meurtriers

    Dix personnes qui faisaient la queue pour acheter du pain ont été tuées dans la matinée par des tirs russes à Tcherniguiv, dans le nord de l’Ukraine. Toujours à Tcherniguiv, cinq corps dont ceux de trois enfants ont été retrouvés dans les décombres d’un immeuble d’habitation touché par une frappe.

    À Kharkiv (nord-est), trois autres personnes ont perdu la vie sur un marché dans un incendie provoqué par un bombardement, selon les secours. Enfin, les Russes ont frappé des civils fuyant Marioupol, ville assiégée du sud-est de l’Ukraine. Ces attaques ont fait « des morts » et des blessés, dont un enfant grièvement atteint, a annoncé l’armée ukrainienne. Et un théâtre abritant « des centaines de civils » y a été détruit dans l’explosion d’une bombe larguée par un avion russe.

    17 mars : les forces russes stagnent

    Les lignes de front n’ont pas changé, mais le conflit est marqué par les frappes dramatiques sur le théâtre de Marioupol, mercredi soir, où plus de 500 civils, selon Human Rights Watch, espéraient avoir trouvé un abri. L’attaque est d’autant moins défendable que des images aériennes montraient le bâtiment lundi : le mot « enfants » était écrit à la craie devant et derrière le théâtre. De l’avis de nombre d’observateurs occidentaux, les Russes ont raté leur entrée en guerre en présumant d’une faible résistance de leur adversaire, et en négligeant leurs besoins logistiques. Toutefois, partout en Ukraine, les villes sont en feu, en proie aux bombardements.

    18 mars : Lviv, à l’ouest, est attaquée

    Jusqu’ici Lviv, à l’ouest de l’Ukraine et à 70 km de la frontière polonaise, avait été largement épargnée. C’est pourquoi plus de 200 000 personnes sont venues s’y réfugier, temporairement, s’ajoutant aux quelque 700 000 habitants. Selon le maire, des missiles ont touché une usine de maintenance d’avions. Kiev se terre toujours tandis que les troupes russes, à une quinzaine de km à l’est de la capitale, n’avancent guère. La ville de Roubjine, elle, est passée sous le contrôle des prorusses.

    19 mars : Moscou dit avoir utilisé des missiles hypersoniques

    Le ministère russe de la Défense déclare avoir utilisé la veille des missiles hypersoniques « Kinjal » (« poignard », en russe) pour détruire un entrepôt souterrain d’armements dans l’ouest de l’Ukraine. La Russie n’avait, jusque-là, jamais fait état de l’emploi de ce missile balistique dans les deux conflits où elle est belligérante, l’Ukraine et la Syrie.

    20 mars : des orphelins bloqués et l’une des plus grandes usines d’Europe endommagée

    Un groupe de 19 enfants, pour la plupart orphelins, sont bloqués dans un sanatorium de Marioupol, toujours assiégée par les troupes russes. Ces enfants et adolescents, âgés de 4 à 17 ans, sont en grand danger : ils ont été envoyés dans cette clinique pour mineurs spécialisée dans le traitement des maladies pulmonaires, avant le déclenchement de l’offensive russe le 24 février. Leurs tuteurs n’ont pas pu les récupérer en raison des combats.

    À Marioupol encore, l’usine sidérurgique et métallurgique Azovstal, l’une des plus grandes d’Europe, a été fortement endommagée par des bombardements. « Les pertes économiques pour l’Ukraine sont immenses », déplore la députée Lesia Vasylenko.

    21 mars : au moins huit morts dans un bombardement à Kiev

    Dans la nuit de dimanche à lundi, à Kiev, le bombardement d’un centre commercial, frappé par une frappe d’une très forte puissance, a fait au moins huit morts. Moscou prétend de son côté que l’établissement était vacant et servait de dépôt d’armements et de munitions.

    Alors que les bombardements se poursuivent sur nombre de villes : Kiev, Kharkiv, Odessa, Mykolaïv… À Marioupol, où l’assaut des Russes sur la ville est désormais qualifié de « crime de guerre » par l’Union européenne, l’armée ukrainienne tient tête et rejette l’ultimatum du Kremlin exigeant la capitulation de la ville assiégée. « Il n’est pas question de parler de reddition ou de déposer les armes. Nous en avons déjà informé la partie russe », a fait savoir la vice-Première ministre ukrainienne.

    22 mars : l’armée ukrainienne contre-attaque dans le sud

    Après presque un mois de combats, plusieurs villes d’Ukraine sont ravagées, plus 3,5 millions de réfugiés ont quitté le pays et l’espoir d’un cessez-le-feu est bloqué par des pourparlers au point mort. L’armée ukrainienne mène des contre-offensives qui ont permis de reprendre du terrain sur les troupes russes, notamment dans le sud du pays, selon le Pentagone. Tandis que les troupes russes semblent pâtir d’un manque de communication sur le terrain.

    « Nous devons faire pression sur la Russie. Des milliers de familles ont été détruites, des milliers de maisons ont été délaissées. Une seule personne reste responsable de cela », éructe le président ukrainien, Volodymyr Zelensky devant le Parlement italien. « Combien de sang faudra-t-il verser, combien de familles ont été déchirées ? », poursuit-il.

    23 mars : Zelensky devant les parlementaires français

    Un quartier résidentiel du nord-ouest de Kiev a été la cible d’un bombardement russe qui a fait quatre blessés légers et endommagé plusieurs habitations. La capitale, pour le moment encore relativement épargnée, sent les bombardements russes se rapprocher inexorablement.

    Le président ukrainien, qui continue à interpeller les parlementaires de toute l’Europe, s’est exprimé devant les élus de l’Assemblée nationale et du Sénat, où il a comparé la ville de Marioupol à la bataille de Verdun. Il déplore au moins 121 enfants tués depuis le début de l’invasion russe et implore les entreprises françaises de quitter la Russie pour ne pas être « complice » de ses crimes en Ukraine.

    24 mars : l’armée russe recule à Kiev mais avance à l’est

    En 24 heures, les forces russes ont reculé de plus 30 km à l’est de la capitale ukrainienne. Toutefois, il semblerait « qu’ils se retranchent et qu’ils établissent des positions défensives », selon un haut responsable. « Ce n’est pas qu’ils n’avancent pas, c’est qu’ils ne tentent pas d’avancer. Ils prennent des positions défensives. » Les forces russes restent également bloquées à 10 km du centre de Chernihiv, au nord-est de Kiev, selon les estimations du Pentagone. À Kharkiv, où les combats restent intenses, les forces russes sont encore à 15 à 20 km du centre-ville et font face à une résistance « très ferme » des Ukrainiens.

    L’armée russe semble donner désormais la priorité aux régions séparatistes pro-russes de Lougansk et Donetsk, dans l’est, selon le responsable du ministère américain de la Défense. « Ils déploient beaucoup plus d’énergie dans la région de Lougansk/Donetsk, et notamment autour de Lougansk », a-t-il indiqué. Près de Lougansk, un bombardement a fait 4 morts et 6 blessés. Mais les autorités craignent un bilan lourd et accusent les Russes d’utiliser des bombes au phosphore.

    25 mars : l’armée russe va désormais se concentrer sur l’est de l’Ukraine

    Est-ce un premier tournant dans la guerre en Ukraine ? L’armée russe a annoncé que les troupes russes allaient désormais se concentrer sur la « libération » de l’est de l’Ukraine. « Les capacités de combat des forces ukrainiennes ont été réduites de manière importante, ce qui permet (…) de concentrer le gros des efforts sur l’objectif principal : la libération du Donbass », a précisé l‘adjoint au chef d’état-major russe, Sergueï Roudskoï. La Russie a également dévoilé un nouveau bilan officiel, avec la mort de 1 351 de ses soldats depuis le début de son offensive militaire en Ukraine.

    À Bruxelles, Emmanuel Macron a annoncé deux décisions à l’issue du sommet du Conseil européen. « Une opération humanitaire » d’évacuation de la ville assiégée de Marioupol, dans le sud de l’Ukraine, ainsi que les achats en commun de gaz par la Commission européenne.

    26 mars : Biden défie Poutine, la Russie bombarde Lviv

    Joe Biden a livré un plaidoyer pour la démocratie à Varsovie, au terme d’un déplacement de deux jours en Pologne où il a défié la Russie et son président Vladimir Poutine. Après l’avoir qualifié de « boucher » lors d’une rencontre avec des réfugiés ukrainiens à Varsovie, il l’a tancé lors d’un long discours. « Cette guerre est d’ores et déjà un échec pour Poutine », a-t-il estimé, avant de lancer un avertissement ferme à Moscou. « Ne pensez même pas à avancer d’un centimètre en territoire de l’Otan. »

    À Lviv, une ville de l’ouest relativement épargnée jusque-là, deux frappes russes ont touché une « installation industrielle où l’on stocke du carburant », a expliqué le maire de la ville, Andriy Sadovy. Au moins cinq personnes ont été blessées.

    27 mars : la question de la « neutralité » de l’Ukraine étudiée

    La question de la « neutralité » de l’Ukraine, l’un des points centraux des négociations avec la Russie pour mettre fin au conflit, est « étudiée en profondeur », a assuré ce dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une interview à des médias russes. « Ce point des négociations (…) est en discussion, il est étudié en profondeur », a-t-il déclaré dans cet entretien en ligne, diffusé sur la chaîne Telegram de l’administration présidentielle ukrainienne.

    Dans le même temps, Emmanuel Macron a estimé qu’il ne fallait « pas être dans l’escalade », après les propos de Joe Biden, qui a qualifié Vladimir Poutine de « boucher ». Côté économique, le ministre des Affaires étrangères ukrainien a appelé à boycotter les supermarchés Auchan, après que le PDG du groupe a défendu le maintien de ses activités en Russie.

    28 mars : les pourparlers reprennent, au moins 5 000 morts à Marioupol

    Les pourparlers ont repris en Turquie entre les délégations russes et ukrainiennes. Si aucune « avancée significative » n’est à noter ce lundi, selon les autorités russes, les négociations devraient durer trois jours. Alors que les autorités ukrainiennes déplorent au moins 5 000 morts dans la ville portuaire assiégée de Marioupol, dans le Donbass, le secrétaire général de l’ONU a indiqué qu’il mettrait tout en œuvre pour mettre en place un « cessez-le-feu humanitaire » entre la Russie et l’Ukraine. Enfin, le maire de la ville d’Irpin, située dans la banlieue de la capitale, Kiev, a annoncé la libération de la ville par les forces ukrainiennes.

    29 mars : Moscou annonce réduire son activité militaire, les pourparlers avancent

    Est-ce un tournant dans la guerre ? La Russie a promis de réduire « radicalement [son] activité militaire en direction de Kiev et Tchernihiv » en Ukraine. Une annonce accueillie avec méfiance par les États-Unis, qui ont évoqué un « repositionnement » mais « pas un vrai retrait ».

    Alors que les conditions ne sont toujours pas réunies pour l’opération d’évacuation de la ville portuaire de Marioupol, selon l’Élysée, les pourparlers russo-ukrainiens avancent. Le président Volodymyr Zelensky a parlé de signaux « positifs » après des « discussions substantielles » selon la délégation russe.

    30 mars : les Russes ne tiennent pas leur engagement, au moins 35 morts dans un bâtiment gouvernemental

    En dépit des déclarations russes d’allégement de la pression sur les villes de Kiev et de Tchernihiv, le temps de lancer de véritables pourparlers en Turquie, des bombardements y ont été recensés. Ce qui conforte le scepticisme ukrainien et les mises en garde, notamment américaines.

    Le nombre de morts après une frappe contre un bâtiment gouvernemental dans la ville de Mykolaïv, dans le sud de l’Ukraine, s’élève à au moins 35, selon le gouverneur Vitaliy Kim. Le 29 mars, un obus était venu éventrer ce bâtiment soviétique de neuf étage.

    31 mars : opération évacuation à Marioupol, les Russes quittent Tchernobyl

    Alors que les tentatives d’évacuations se multiplient à Marioupol, le ministère russe de la Défense a annoncé un cessez-le-feu dans cette ville et l’ouverture de couloirs humanitaires pour les civils, qui sont piégés depuis des semaines dans la ville pilonnée par les forces russes. Des dizaines de bus ont pu quitter la ville. La Russie contrôle la moitié de la ville, le centre lui résiste encore. 160 000 civils y sont encore bloqués.

    Les troupes russes ont quitté la centrale de Tchernobyl qu’ils occupaient depuis le début de l’invasion. Les autorités ukrainiennes ont indiqué que la centrale nucléaire de Tchernobyl n’avait pas subi de dégâts durant les quatre semaines d’occupation de l’armée russe, mais les soldats du Kremlin se sont exposés aux radiations en creusant des tranchées en zone contaminée.

    1er avril : explosion d’un site pétrolier en Russie, nouvelle stratégie pour l’armée du Kremlin

    L’armée russe se repositionne à l’est pour des « attaques puissantes », a mis en garde le président Zelensky, s’attendant à ce que le pays emprunte encore des « chemins difficiles ». Les Russes continuent de retirer partiellement leurs unités du nord de la capitale, ils ont recédé le contrôle d’Irpin et Makariv aux forces ukrainiennes qui ont aussi repris Sloboda et Lukashivka. Cette tactique laisse présager un conflit « prolongé », qui pourrait durer des mois, a prévenu le Pentagone. Dans le Donetsk, séparatiste, sept civils ont été tués, dont un enfant, et 22 ont été blessés dans des bombardements.

    Un responsable russe a accusé l’Ukraine d’avoir mené une attaque à l’hélicoptère contre un dépôt de carburant dans la ville de Belgorod, située dans l’ouest de la Russie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne. Un membre de l’état-major ukrainien a indiqué qu’il n’avait pas d’information sur cette attaque.

    2 avril : les villes autour de Kiev « libérées », avancée probable des pourparlers

    Au 38e jour des combats, les troupes russes se déplacent vers l’Est, s’éloignant notamment de la capitale, Kiev. Les forces ukrainiennes ont pu y reprendre « plus de 30 localités » a affirmé un conseiller présidentiel ukrainien, Oleksiï Arestovitch. La vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, a ensuite annoncé que la totalité de la région de Kiev, ainsi que les villes d’Irpin, Boutcha, Gostomel ont été « libérées de l’envahisseur ». À Boutcha, au nord-ouest de Kiev, près de 300 corps ont au total été enterrés « dans des fosses communes », a déclaré son maire Anatoly Fedorouk.

    Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers avec la Russie, David Arakhamia, a laissé entendre que les discussions visant à mettre fin aux hostilités avaient considérablement avancé. « La Fédération de Russie a donné une réponse officielle à toutes les positions (ukrainiennes), à savoir qu’elle les accepte », a assuré Arakhamia. Il a ajouté que s’il n’y avait « aucune confirmation officielle par écrit », la partie russe l’ayant accepté « oralement ». 3 000 personnes ont pu fuir Marioupol, ville martyre.

    3 avril : 410 corps de civils découverts dans la région de Kiev choquent le monde

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé ce dimanche la Russie de commettre un « génocide » en Ukraine pour éliminer « toute la nation », après la découverte de nombreux corps à Boutcha, ville au nord-ouest de Kiev, à la suite du départ des forces russes. Au total, les corps de 410 civils ont été retrouvés dans les territoires de la région de Kiev récemment repris aux troupes russes, a annoncé la procureure générale d’Ukraine Iryna Venediktova.

    Le ministère russe de la Défense a assuré que ses forces n’avaient pas tué de civils à Boutcha, malgré les images de journalistes indépendants et les multiples condamnations de la communauté internationale. Le bureau des droits de l’Homme de l’ONU a estimé que la découverte de fosses communes à Boutcha soulevait de sérieuses questions quant à de « possibles crimes de guerre ». Sur le front Est, les autorités ont recensé au moins 10 morts et plus de 40 blessés par des frappes russes dans le secteur de Kharkiv.

    4 avril : le Premier ministre espagnol évoque un possible « génocide » à Boutcha

    Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a évoqué lundi un possible « génocide » en Ukraine après le massacre de civils mis au jour à Boutcha, près de Kiev, à la suite du retrait des troupes russes.

    « Nous allons faire tout notre possible pour que ceux qui ont perpétré ces crimes de guerre ne restent pas impunis et puissent comparaître devant les tribunaux, dans ce cas précis devant la Cour pénale internationale, pour répondre de ces cas présumés de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et, pourquoi ne pas le dire également, de génocide », a déclaré Pedro Sanchez lors d’un forum économique.

    Le Premier ministre polonais a de son côté appelé lundi à créer une commission d’enquête internationale sur « le génocide » commis selon lui par l’armée russe dans des villes ukrainiennes, dont Boutcha. « Ces massacres sanglants commis par des Russes, des soldats russes, méritent d’être appelés par leur nom. C’est un génocide, et il doit être jugé », a déclaré à la presse Mateusz Morawiecki. « C’est pourquoi nous proposons de mettre en place une commission internationale pour enquêter sur ce crime de génocide ».

    5 avril : la France ouvre des enquêtes pour « crimes de guerre »

    Tandis que les témoignages affluent toujours de Boutcha, pour raconter l’horreur des crimes que la Russie dément, le parquet antiterroriste français annonce ouvrir trois enquêtes pour « crimes de guerre » pour des faits présumés commis contre des ressortissants français, à Marioupol entre le 25 février et le 16 mars, à Gostomel entre le 1er et le 12 mars et Tcherniguiv depuis le 24 février.

    6 avril : Moscou mise tout sur le Donbass

    Alors que le Donbass semble désormais la cible prioritaire du Kremlin, Kiev appelle les populations civiles à évacuer l’est du pays, que s’apprête à défendre l’armée ukrainienne. Des milliers de familles ont rassemblé quelques affaires et fui sur la route entre Kramatorsk et Dnipro. Dans le même temps, le président ukrainien a accusé les Russes d’avoir déporté de force sur leur sol des « dizaines de milliers » d’Ukrainiens.

    7 avril : après Boutcha, l’horreur de Borodianka

    Dans cette ville située au nord-ouest de Kiev, dépourvue d’installations militaires avant la guerre, ce qu’ont trouvé les troupes ukrainiennes est « bien plus horrible » qu’à Boutcha où des civils ont été massacrés, selon le président Zelensky. La procureure générale d’Ukraine Iryna Venediktova a affirmé que les Russes avaient utilisé à Borodianka des bombes à sous-munitions et des lance-roquettes multiples lourds, faisant de nombreuses victimes.

    L’UE a par ailleurs annoncé interdire les importations de charbon russe. Cet embargo entrera en vigueur début août, le temps que les dernières commandes expirent.

    8 avril : la gare de Kramatorsk bombardée alors que les civils fuient la ville

    Il faisait largement jour quand deux roquettes, tirées par les forces russes, se sont abattues devant la gare de Kramatorsk, dans le Donetsk, où attendaient déjà plusieurs centaines d’habitants cherchant à fuir la ville et les combats massifs qui s’y annoncent. Au moins 50 personnes ont été tuées, dont deux enfants, et des dizaines de personnes ont été blessées.

    De son côté, Emmanuel Macron a dit vouloir « rassembler des preuves » contre « des crimes de guerre des Russes », alors qu’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a effectué une visite à Kiev, pour manifester son soutien à l’Ukraine, et à Boutcha, où « notre humanité a été brisée ».

    9 avril : Boris Johnson en visite à Kiev

    En visite à Kiev, où il a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre britannique Boris Johnson s’est engagé à fournir à l’Ukraine des véhicules blindés et des missiles antinavires, tout en rendant hommage à l’armée ukrainienne pour « le plus grand fait d’armes du 21e siècle ». Au lendemain du carnage à la gare de Kramatorsk, Kiev a demandé par la voix de son président « une réponse mondiale ferme ».

    10 avril : Kharkiv bombardé, l’Ukraine compte ses morts

    Des bombardements à Kharkiv et dans sa banlieue, dans le nord-est du pays, ont fait deux morts, selon le gouverneur régional Oleg Sinegoubov, qui a estimé que la ville a été bombardée 66 fois en 24 heures. À Kiev, l’Ukraine compte ses morts après le retrait des forces ukrainiennes.

    « À ce jour, nous avons 1 222 personnes tuées seulement pour la région de Kiev », en partie occupée pendant plusieurs semaines par les forces russes, a annoncé dimanche la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova, sur la chaîne britannique Sky News, sans préciser s’il agissait exclusivement de civils.

    11 avril : des enquêteurs français en Ukraine, le chancelier autrichien rencontre Poutine

    Des gendarmes français sont arrivés à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, pour assister leurs homologues ukrainiens « dans les investigations des crimes de guerre commis autour de Kiev », selon l’ambassadeur de France en Ukraine, Etienne de Poncins. L’équipe, également composée de deux médecins légistes, apportera son expertise en matière d’identification et de recueil de preuves aux autorités ukrainiennes.

    Le chancelier autrichien Karl Nehammer a lui été reçu par Vladimir Poutine. Le premier dirigeant européen à être reçu par le président russe depuis le début de l’intervention en Ukraine a évoqué une discussion « difficile » avec Poutine. « J’ai évoqué les graves crimes de guerre à Boutcha et dans d’autres lieux, en affirmant que tous les responsables devront être traduits en justice », a-t-il ajouté.

    12 avril : l’étau se resserre sur les soldats de Marioupol

    A Marioupol, les forces russes resserrent leur étau sur les soldats ukrainiens « encerclés et bloqués » dans la ville portuaire de la mer d’Azov. Des « dizaines de milliers » de personnes ont péri, selon le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaïlo Podoliak et « 90 % des maisons » ont été détruites.

    Interrogé sur les massacres de civils, le président russe évoque des « fake » fabriqués par l’Ukraine. Comparant ces accusations à celles concernant l’utilisation d’armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad en Syrie, le chef d’Etat russe a déclaré : « On a le même fake à Boutcha ».

    De la Côte d’Azur à Saint-Barth en passant par Paris, au moins 24 milliards d’euros de biens russes ont été confisqués, selon le ministère français de l’Economie et des Finances.

    13 avril : l’Ukraine est devenue une véritable « scène de crime »

    Selon le ministère de la Défense russe, plus de 1000 militaires ukrainiens auraient « volontairement déposé les armes » à Marioupol. Les Russes ont dû ravager la cité portuaire pour s’en emparer.

    L’Ukraine est devenue une véritable « scène de crime », a de son côté jugé à Boutcha, près de Kiev, le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan. Le président américain Joe Biden a pour la première fois accusé Vladimir Poutine de mener un « génocide » en Ukraine, mot jusque-là employé par le chef d’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky, mais jamais par l’administration américaine.

    14 avril : Moscou perd un fleuron de la flotte russe

    Les forces russes ont essuyé un revers important, avec de sérieux dommages infligés au croiseur Moskva et son naufrage, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, que l’Ukraine affirme avoir frappé avec des missiles de croisière.

    Les combats se poursuivent par ailleurs dans l’est du territoire ukrainien, notamment la région du Donbass sur laquelle le Kremlin a décidé de concentrer ses efforts, ainsi que sur la ville portuaire de Marioupol (sud-est). Les forces russes maintenaient la pression sur la ville portuaire, où Moscou affirme que plus de mille soldats ukrainiens se sont rendus. Les informations sur les « redditions en masse sont probablement fausses », estime de son côté l’Institut américain pour les études de la guerre (ISW). Le maire de Marioupol a démenti la prise par les Russes du port.

    15 avril : la crainte du recours à une arme nucléaire tactique

    Selon Moscou, le croiseur Moksva a été touché par un incendie qui a fait exploser des munitions. Pour Kiev, il a été victime d’une attaque de missiles. L’équipage de 500 personnes a été évacué, assure la Russie. La perte du croiseur Moskva est « un coup dur » pour la flotte russe dans la région, a déclaré jeudi le porte-parole du Pentagone John Kirby.

    Les combats se poursuivent dans l’est ukrainien ainsi que dans la ville portuaire de Marioupol. La capitale, Kiev, a quant à elle été la cible de plusieurs bombardements. Les revers militaires en Ukraine pourraient inciter le président russe Vladimir Poutine à recourir à une arme nucléaire tactique ou de faible puissance dans ce pays, a prévenu jeudi William Burns, le chef de la CIA, principale agence de renseignement américaine.

    16 avril : Marioupol au centre des dissensions

    Exsangue, la ville portuaire de Marioupol sur la mer d’Azov continue d’être au centre des dissensions entre Moscou et Kiev. Le président ukrainien a menacé d’arrêter les négociations de paix si ses derniers soldats étaient « éliminés ». Moscou pose un ultimatum pour dimanche. Environ 2 500 à 3 000 soldats ukrainiens sont morts et une dizaine de milliers ont été blessés depuis le début de la guerre, alors que cinq millions de personnes ont fui le pays.

    L’armée russe a de nouveau orienté ses missiles vers Kiev, motivée par la vengeance après la perte de son fleuron dans la mer Noire, le croiseur « « Moskva ». La Russie diffuse une vidéo présentée comme montrant des rescapés du croiseur qui a coulé.

    17 avril : Marioupol sur le point de tomber

    Alors que les frappes russes s’intensifient, les derniers défenseurs ukrainiens de Marioupol « combattront jusqu’au bout », assure le Premier ministre ukrainien, refusant l’ultimatum russe. Les troupes concentrent leurs attaques près de Kiev et à l’est du pays. Au moins cinq personnes ont été tuées et 13 blessées dans une série de frappes sur Kharkiv, grande ville du nord-est de l’Ukraine. Les yeux sont également rivés sur Marioupol, port stratégique du pays, que la Russie affirme contrôler quasi totalement.

    18 avril : l’offensive à l’est du pays lancée

    La Russie a lancé la tant redoutée offensive à l’est du pays, en fin de journée, après plusieurs bombardements toute la journée à l’ouest et notamment à Lviv. Proche de la frontière polonaise et située loin du front, cette commune s’est convertie en ville-refuge pour les personnes déplacées et a accueilli au début de la guerre plusieurs ambassades occidentales transférées à partir de Kiev.

    En parallèle, Vladimir Poutine a décerné un titre honorifique à la 64e brigade de fusiliers motorisée. Celle-là même que l’Ukraine a accusée d’avoir participé aux exactions commises à Boutcha, près de Kiev.

    19 avril : aucun couloir humanitaire pour le troisième jour

    Les troupes de Vladimir Poutine poursuivent leur assaut de l’est du pays, et notamment dans la région du Donbass. Pour le troisième jour consécutif, aucun couloir humanitaire d’évacuation de civils n’est organisé, sauf, par les Russes, pour faire sortir les soldats ukrainiens de Marioupol.

    Des dizaines de frappes russes ont également été menées sur des installations militaires près de Sloviansk (région de Donetsk), Tchervona Polyana (Lougansk) et Balakliia. La ville de Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine, a encore été le théâtre de nouveaux bombardements, faisant trois morts et seize blessés.

    20 avril : plus d’un million d’Ukrainiens revenus dans leur pays

    Après trois jours sans couloir humanitaire, Kiev a dit être arrivé à « un accord préliminaire » avec les Russes pour mettre en place mercredi un couloir d’évacuation depuis Marioupol. Les habitants étaient invités à se rassembler pour partir vers Zaporijjia. Un voyage de 200 km qui prend parfois plusieurs jours, avec plus d’une dizaine de check-points à franchir.

    Plus d’un million d’Ukrainiens sont revenus dans leur pays depuis le début de la guerre, selon le porte-parole du service ukrainien des gardes-frontières. Les regards restent toujours rivés sur la ville de Marioupol, qui semble sur le point de tomber aux mains des Russes. Moscou appelle toute l’armée ukrainienne à « déposer les armes » et les derniers défenseurs de la ville à cesser leur « résistance insensée ».

    21 avril : la Russie pilonne Marioupol

    Alors que les évacuations ont repris à Marioupol, le président russe Vladimir Poutine a jugé que ses forces avaient pris le contrôle de la ville assiégée, dans le sud-est du pays. « La fin du travail de libération de Marioupol est un succès », a confié le chef du Kremlin à son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, lors d’un entretien au Kremlin retransmis par la télévision.

    22 avril : la Russie prête à envisager une trêve à Marioupol

    L’armée russe s’est dite prête à observer « à tout moment » une trêve « sur tout ou une partie » du site industriel d’Azovstal, considéré comme la dernière poche de résistance ukrainienne dans la ville portuaire du sud-est de l’Ukraine. « Le point de départ de cette pause humanitaire sera la levée par les formations armées ukrainiennes de drapeaux blancs sur tout ou une partie d’Azovstal », a dit le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

    23 avril : huit morts dans des frappes russes sur Odessa

    Huit personnes ont été tuées et au moins 18 autres blessées dans des frappes russes sur la ville portuaire d’Odessa dans le sud de l’Ukraine. Selon le président ukrainien, « sept missiles ont visé Odessa », dont un qui « a touché un immeuble d’habitations » et « deux qui ont été abattus » par le système de défense antiaérienne ukrainienne.

    24 avril : Zelensky veut rencontrer Poutine pour « mettre fin à la guerre »

    Une main tendue. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé de nouveau à rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine « pour mettre fin à la guerre » lors d’une conférence de presse à l’intérieur d’une station de métro du centre-ville de Kiev.

    « Je pense que celui qui a commencé cette guerre pourra y mettre fin », a affirmé le président ukrainien, qui a répété qu’« il n’avait pas peur de rencontrer » le président russe si cela permettait de parvenir à un accord de paix entre la Russie et l’Ukraine.

    25 avril : la Russie bombarde des installations ferroviaires

    Au moins cinq personnes ont été tuées et 18 blessées dans des frappes russes sur des installations ferroviaires dans la région de Vinnytsia, dans le centre-ouest de l’Ukraine, a annoncé le Parquet local. Vinnytsia est un important nœud ferroviaire, tant à l’intérieur de l’Ukraine que pour les connexions avec l’étranger. La plupart des trains internationaux qui traversent le pays passent par cette région.

    26 avril : à Tchernobyl, le niveau de radioactivité se situe « dans la normale »

    L’occupation du site de la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine par l’armée russe entre le 24 février et fin mars, était « très, très dangereuse », a dénoncé le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi. Il a estimé pourtant que le niveau de radioactivité se situe « dans la normale ».

    27 avril : plusieurs localités de l’Est prises par les Russes

    L’armée ukrainienne a reconnu une avancée des forces russes dans l’est du pays, avec la prise de plusieurs localités dans la région de Kharkiv et dans le Donbass. Elles ont pris la localité de Zavody et la banlieue nord-est de la localité de Velyka Komychouvakha, selon le ministère de la Défense ukrainien.

    28 avril : Antonio Guterres en Ukraine

    Regrettant que le Conseil de sécurité de l’ONU ait « échoué à empêcher et mettre fin » à la guerre en Ukraine, Antonio Guterres s’est entretenu à Kiev avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. L’ONU fait « tout son possible » pour évacuer les civils de « l’apocalypse » à Marioupol, a affirmé son secrétaire général. Pendant la conférence de presse, deux frappes ont touché la capitale ukrainienne.

    29 avril : l’offensive russe dans le Donbass a pris du retard

    Elle aurait pris « au moins plusieurs jours de retard » sur le calendrier prévu, selon le Pentagone. « Ils sont loin d’avoir fait la jonction » des troupes entrées par la région de Kharkhiv (est), au nord du Donbass, et celles venues du sud du pays, un des objectifs de l’armée russe pour prendre en tenaille les forces ukrainiennes déployées sur la ligne de front autour des zones séparatistes de Donetsk et Lougansk.

    30 avril : militaires et civils retranchés dans l’aciérie d’Azovstal

    Des centaines de militaires et civils ukrainiens, dont des dizaines d’enfants, restent retranchés dans l’immense aciérie d’Azovstal à Marioupol (Sud-Est). Ce port stratégique, presque entièrement détruit, est contrôlé par les forces russes après des semaines de siège.

    VIDÉO. « J’espère revoir le soleil » : des centaines de civils coincés sous l’usine Azovstal à Marioupol

    Vidéo«J’espère revoir le soleil» : des centaines de civils coincés sous l’usine Azovstal à Marioupol

    1er mai : début d’évacuation à Azovstal

    Des dizaines de civils ont été évacués dimanche de la ville de Marioupol, où ils étaient piégés dans le complexe sidérurgique d’Azovstal avec les militaires ukrainiens qui résistent encore. « L’évacuation de civils depuis Azovstal a commencé. Un premier groupe d’environ 100 personnes se dirige vers le territoire contrôlé (par l’Ukraine). Demain on va les accueillir à Zaporijjia », une ville située à l’ouest de Marioupol, a écrit sur Twitter le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

    2 mai : l’armée ukrainienne dit avoir détruit des bateaux russes

    Les troupes ukrainiennes ont assuré avoir détruit deux patrouilleurs russes près de l’île aux Serpents, en mer Noire. Les patrouilleurs russes de classe Raptor font partie des navettes les plus rapides de la marine russe, pouvant atteindre près de 90 km/h à pleine vitesse. Moscou n’a pas confirmé l’information.

    3 mai : offensive sur Azovstal

    Pour la première fois, la Russie a lancé l’assaut avec chars et infanterie sur l’aciérie d’Azovstal, dernière poche de résistance ukrainienne dans le port stratégique de Marioupol. « Un puissant assaut sur le territoire d’Azovstal est en cours actuellement, avec le soutien de véhicules blindés, de chars, avec des tentatives de débarquement de troupes, avec l’aide de bateaux et d’un grand nombre d’éléments d’infanterie », a affirmé Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment ukrainien Azov, dans un message vidéo sur Telegram. Les forces de Moscou ont utilisé de l’artillerie et des avions pour détruire les « positions de tir » de combattants ukrainiens sortis de l’usine d’Azovstal à Marioupol, a indiqué le ministère russe de la Défense.

    4 mai : la Russie promet un couloir humanitaire à Azovstal

    La Russie a annoncé que ses forces allaient cesser le feu pendant trois jours à compter du lendemain sur l’aciérie Azovstal, et ouvrir un couloir humanitaire pour évacuer des civils. Plus tôt dans la journée, le Kremlin a démenti un assaut des forces russes contre l’aciérie. Par ailleurs, 20 nouveaux corps de civils ont été découverts au cours des dernières 24 heures dans la région de Kiev, en partie occupée pendant plusieurs semaines par les forces russes.

    5 mai : cessez-le-feu non respecté à Azovstal

    Les forces biélorusses ont commencé à « se déployer » pour des exercices en Ukraine, avec pour but d’empêcher les forces ukrainiennes de « s’engager dans la bataille pour le Donbass ». Selon les Ukrainiens, le cessez-le-feu annoncé par les Russes pour permettre dès jeudi l’évacuation de civils de l’usine métallurgique Azovstal, n’est pas respecté. La Russie a de son côté annoncé avoir testé des missiles à capacité nucléaire dans l’enclave russe de Kaliningrad.

    6 mai : 50 civils évacués de l’aciérie

    L’ONU et la Croix-Rouge ont pu évacuer 50 personnes d’Avozstal (des femmes, enfants et personnes âgées) et ont lancé un troisième convoi d’évacuation de civils retranchés dans les tunnels du complexe métallurgique. Le régiment d’Azov assure que les Russes ont tiré au moyen d’une arme anti-char sur une voiture qui tentait d’aider à l’évacuation. La ville de Severodonetsk, l’une des villes d’importance du Donbass et encore sous contrôle ukrainien, est « quasiment encerclée » par les forces russes et les séparatistes prorusses.

    7 mai : la Russie dit avoir détruit des armes occidentales

    Le ministère russe de la Défense affirme qu’une importante « concentration d’équipements militaires provenant des États-Unis et de pays européens » a été détruite, « près de la gare ferroviaire de Bogodukhov », au nord-ouest de la ville de Kharkiv. Les forces russes affirment aussi avoir touché un dépôt de munitions à Bakhmut, dans la région de Donetsk. Soixante personnes qui avaient trouvé refuge dans une école du village de Bilogorivka sont décédées après une frappe aérienne.

    8 mai : les allusions de Poutine à la Seconde Guerre mondiale

    Dans ses vœux du 8 mai adressés au pays de l’ancien bloc soviétique et aux régions séparatistes de l’est de l’Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a assuré que « comme en 1945, la victoire sera à nous », multipliant les comparaisons entre la Seconde Guerre mondiale et le conflit en Ukraine. Pendant ce temps, les militaires ukrainiens retranchés depuis de nombreuses semaines dans les galeries souterraines de l’immense aciérie Azovstal ont annoncé qu’ils excluaient de se rendre.

    9 mai : 174 civils évacués de Marioupol

    Alors que Moscou commémore sa victoire en 1945 contre l’Allemagne nazie, l’armée russe continue de pilonner les villes de l’est de l’Ukraine. À Zaporijia, 174 civils dont certains avec de jeunes enfants sont arrivés à bord de huit bus depuis Marioupol. Une quarantaine d’évacués provenaient de l’aciérie Azovstal.

    10 mai : des centaines de militaires blessés dans l’aciérie

    A Marioupol, « plus d’un millier » de militaires ukrainiens dont « des centaines de blessés », parmi lesquels certains « nécessitent une évacuation urgente » se trouvent toujours dans l’aciérie Azovstal assiégée par les troupes russes, a indiqué la vice-Première ministre ukrainienne. Les corps de 44 civils ont été retrouvés dans les décombres d’un immeuble détruit en mars à Izioum, une ville sous contrôle russe de la région de Kharkiv dans l’est de l’Ukraine.

    11 mai : des épouses de militaires rencontrent le pape

    L’état-major ukrainien indique que « les localités de Cherkasy Tychky, Rusky Tychky, Roubijné et Bayrak ont été libérées » dans la région de Kharkiv. Mais « l’intensité des bombardements dans le district de Kharkiv a augmenté », a-t-il relevé. Le bataillon Azov a publié de rares photos de ses soldats retranchés dans l’aciérie Azovstal, dont certaines montrant les graves blessures subies par ces combattants. Des épouses de ces militaires ont rencontré le pape François, auquel elles ont demandé d’intervenir.

    12 mai : plus de 6 millions d’Ukrainiens réfugiés à l’étranger

    La situation semble dramatiquement figée : le Donbass est toujours la cible de frappes russes, Marioupol ne tient plus qu’au cheveu de l’aciérie Azovstal et les forces ukrainiennes résistent avec l’aide des armements occidentaux. Plus de 6 millions d’Ukrainiens sont réfugiés à l’étranger, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR). Pendant ce temps, le président et la Première ministre de la Finlande se sont dits favorables à une adhésion « sans délai » du pays nordique à l’Otan.

    13 mai : assaut terrestre à Azovstal

    Selon le ministère de la Défense russe, l’armée russe a tiré des missiles mer-sol et air-sol sur une raffinerie de pétrole dans la région de Poltava, ainsi que sur des dépôts de carburant. Elle a aussi lancé une offensive terrestre sur Azovstal entre deux bombardements. De son côté, l’Ukraine affirme avoir endommagé un navire logistique de la marine russe près de l’île aux Serpents. À Kiev et dans sa région, le maire a annoncé un allègement du couvre-feu.

    14 mai : le Donbass largement visé par les Russes

    Un responsable américain de la Défense a confirmé que l’activité russe la plus importante actuellement se déroulait dans le Donbass. Dix attaques russes ont été repoussées en 24 heures autour de Donetsk et Lougansk, selon un porte-parole de l’état-major ukrainien.

    15 mai : une victoire ukrainienne à l’Eurovision, une pression forte dans le Donbass

    La pression russe reste forte dans l’est de l’Ukraine, de l’aveu même de Kiev, convaincu de l’emporter après des revers russes sur le champ de bataille. « La situation dans le Donbass reste très difficile. Les troupes russes tentent d’y obtenir au moins une victoire », a reconnu le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Et ce alors que l’Ukraine a remporté l’Eurovision, une victoire saluée par l’Otan et de nombreux dirigeants occidentaux.

    16 mai : l’adhésion de la Suède et la Finlande à l’Otan décriée par Poutine

    L’adhésion de la Suède et la Finlande à l’Otan « ne constitue pas une menace immédiate (…) mais le déploiement d’infrastructures militaires sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse », a prévenu Vladimir Poutine lors d’un sommet d’une alliance militaire régionale au Kremlin, alors que les deux pays veulent leur intégration. Dans le même temps, l’Ukraine se prépare à une intensification des attaques russes dans le Donbass, objectif prioritaire de Moscou.

    17 mai : 260 soldats ukrainiens évacués

    Plus de 260 soldats ukrainiens ont été évacués de l’aciérie d’Azovstal. Parmi eux, 53 blessés graves ont été envoyés vers Novoazovsk pour assistance médicale et les 211 autres « ont été transportés à Olenivka par un couloir humanitaire », a annoncé la vice-ministre ukrainienne de la Défense,

    18 mai : 959 combattants « constitués prisonniers »

    Les soldats ukrainiens retranchés dans l’aciérie Azovstal, continuent de rendre les armes. « 959 combattants (ukrainiens) dont 80 blessés se sont constitués prisonniers » en deux jours, a affirmé le ministère russe de la Défense. Dans l’est, « les occupants ont bombardé 43 localités dans les régions de Donetsk et de Lougansk », provoquant la mort d’ « au moins 15 civils », a affirmé l’armée ukrainienne.

    19 mai : un village russe attaqué

    Une attaque dans un village du sud-ouest de la Russie, situé à la frontière avec l’Ukraine, a fait un mort et des blessés. Le gouverneur de l’oblast de Lougansk a indiqué que la ville subissait de nombreux tirs d’artillerie russe, avec au moins huit bâtiments détruits. Ces frappes ont fait au moins 12 morts et 40 blessés, selon le gouverneur ukrainien de la région. La médiatrice ukrainienne pour les droits de l’Homme indique que le conflit russo-ukrainien aurait provoqué la mort de 231 enfants et en aurait blessé 427 depuis fin février.

    20 mai : le Donbass « complètement détruit » selon Zelensky

    Selon les mots du président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Donbass est « complètement détruit ». Au 86e jour du conflit russo-ukrainien, les combats sont toujours plus intenses dans les oblasts du Lougansk et de Donetsk. Ce même jour, les derniers soldats ukrainiens retranchés dans l’aciérie Azovstal à Marioupol ont reçu l’ordre de Kiev d’ « arrêter de défendre la ville ».

    21 mai : l’Ukraine espère échanger des prisonniers de guerre

    Le dernier bastion de résistance cloîtré dans l’aciérie d’Azovstal s’est fait capturer. Près de 2 500 hommes des forces ukrainiennes se sont constitués prisonniers cette semaine, selon les Russes, mais Kiev refuse de parler de reddition. L’Ukraine espère échanger ces prisonniers de guerre mais la Russie a fait savoir qu’elle considérait une partie d’entre eux comme des combattants « néonazis », visant le régiment Azov.

    22 mai : Severondonetsk s’inquiète pour ses civils

    Après la chute de Marioupol, les Russes tentent d’asseoir leur autorité sur l’Est. Certains craignent que Severodonetsk, dans l’oblast de Lougansk, ne subisse le même sort que la ville portuaire. 15 000 habitants seraient pris au piège dans les caves de la ville qui compte 100 000 habitants en temps normal.

    23 mai : une première condamnation pour crimes de guerre

    Un soldat russe jugé pour crime de guerre, Vadim Chichimarine, a été reconnu coupable et condamné à la prison à perpétuité pour le meurtre d’un civil. Ce militaire de 21 ans, avait admis avoir abattu Oleksandre Chelipov, un civil de 62 ans, dans le nord-est du pays au cours des premiers jours de l’invasion.

    24 mai : de nouvelles armes livrées à Kiev

    Trois mois jour pour jour après le début de l’invasion russe en Ukraine, les troupes de Vladimir Poutine poursuivent, non sans difficulté, concentrent toujours leur offensive sur la dernière poche de résistance de la région de Lougansk, dans le Donbass. « Les Russes cherchent à éliminer tout ce qui est vivant », a déploré le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Vingt pays se sont engagés à fournir des armes supplémentaires à l’Ukraine, lors d’une réunion des alliés.

    25 mai : le port de Marioupol, sous le joug russe, reprend ses activités

    Les combats avec les forces russes ont atteint la périphérie de Severodonetsk, dans l’Est, alors que Moscou a adopté une loi abolissant la limite d’âge pour s’engager dans l’armée. La Russie a par ailleurs affirmé que le port de Marioupol avait repris ses activités après avoir été déminé, un mois après l’annonce de la prise de cette ville stratégique par Moscou. Le pays a aussi annoncé qu’elle allait permettre aux habitants des régions de Zaporijjia et de Kherson de demander un passeport russe via « une procédure simplifiée ».

    26 mai : les combats ont atteint une « intensité maximale »

    « Les combats ont atteint leur intensité maximale et une étape longue et extrêmement difficile nous attend », a déclaré ce 26 mai la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Malyar, à propos de l’offensive russe menée dans l’est de l’Ukraine. Kiev réclame davantage d’armes lourdes aux Occidentaux pour contrer la puissance de feu russe.

    27 mai : les séparatistes prorusses assurent avoir pris Lyman

    Les séparatistes prorusses ont affirmé avoir pris la localité de Lyman, un carrefour important du Donbass, alors qu’une frappe russe a fait « une dizaine de morts », vraisemblablement militaires, dans la grande ville du centre de l’Ukraine qu’est Dnipro. A Severodonetsk, « 60 % du parc de logements a été détruit » par le pilonnage russe, a estimé Alexander Stryouk, le chef de l’administration civile et militaire de cette ville.

    28 mai : un appel entre Macron, Scholz et Poutine

    L’armée russe a confirmé la conquête de la localité clé de Lyman, puis, lors d’un entretien téléphonique avec le président russe, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron ont réclamé « un cessez-le-feu immédiat et un retrait des troupes russes », et appelé Vladimir Poutine à « des négociations directes sérieuses avec le président ukrainien ». Ce dernier avait, un peu plus tôt, mis en garde contre une « déstabilisation » ultérieure de la situation en cas de poursuite de livraisons d’armes occidentales à Kiev.

    29 mai : Zelensky se rend pour la première fois dans le Nord-Est

    A Severodonetsk, l’assaut russe se poursuit avec des combats de rue, tandis que 12 000 à 13 000 habitants sont restés dans la ville, sur 100 000 avant la guerre. « L’ennemi a mené des opérations d’assaut », indique un rapport de l’état-major de l’armée ukrainienne. Le président Volodymyr Zelensky s’est rendu pour la première fois depuis l’invasion russe dans le nord-est du pays, dans la région de Kharkiv, d’où Moscou a retiré ces dernières semaines ses troupes pour les concentrer sur d’autres fronts.