Compiègne : la rue Solférino est sortie de l’ombre grâce à son pont

   Photo de la rue Solferino a Compiegne, prise entre 1900 et 1910.
Photo de la rue Solferino a Compiegne, prise entre 1900 et 1910.

    C'est l'artère la plus commerçante de Compiègne. La rue Solférino, qui relie la place de l'Hôtel-de-Ville à la gare, a connu différentes vies avant de devenir ce qu'elle est aujourd'hui.

    Sa date de création est inconnue, mais selon Guillaume Roignant, guide conférencier à l'office de tourisme de Compiègne, elle existait déjà au Moyen Âge. Il s'agissait alors d'une petite rue médiévale. La plus fréquentée était la rue Jeanne-d'Arc. Mais lorsque le pont Saint-Louis, situé autrefois rue de Harlay, a été détruit en 1735, les rôles se sont inversés. Un nouveau pont, plus grand, a été construit en bas de la rue Solférino, autrefois appelée la rue du Perroquet pour la partie haute et la rue de la porte Notre-Dame pour la partie basse. Nommé le Pont Neuf, l'édifice à trois arches a permis à l'artère de se développer. Progressivement, des commerces se sont installés.

    La rue Solférino a été baptisée ainsi en 1861 après la victoire de Napoléon III sur les troupes autrichiennes en Italie. « C'était une volonté politique pour montrer le soutien de la ville envers l'empereur, afin qu'il soutienne les travaux de l'hôtel de ville », précise Guillaume Roignant.

    Le Pont Neuf a été détruit aux deux tiers le 31 août 1914, puis reconstruit en 1926 sous le nom de Pont Séjourné. Malheureusement, durant la Seconde Guerre mondiale, il a de nouveau été abattu. La rue Solférino a été également rasée. « Elle fait partie des rues qui ont été détruites à 100 % », indique Guillaume Roignant.

    (LP/C.B.)

    L'architecte Jean Philippot a alors établi un plan de reconstruction de la ville. Un plan exécuté dans sa totalité voici seulement quelques mois. En effet, une « dent creuse » demeurait depuis 2006 à côté de l'enseigne Monoprix. Le promoteur, qui n'était autre que le propriétaire du terrain, avait fait détruire un immeuble pour mener un programme immobilier. Mais ce dernier a fait traîner en longueur les opérations, repoussant le permis de construire sans faire de travaux. Quatre ans plus tard, un nouvel entrepreneur est entré en scène, reprenant le projet de zéro, et prenant, lui aussi, du retard. Finalement, début 2016, Monoprix a pu s'agrandir, l'enseigne H & M s'est implantée, et des logements ont été réalisés.

    Le « pont Solférino », surnommé ainsi par les habitants, a en réalité été baptisé le pont « Louis XV » en novembre 2014. Reconstruit en 1949, il a la particularité d'avoir le style du premier édifice « le pont neuf » et la forme du second « le pont Séjourné ».