Dans le Pas-de-Calais, on recherche d’urgence des piégeurs de rats musqués

La population de ce rongeur déclaré nuisible doit être régulée, mais les volontaires manquent à l’appel dans le Pas-de-Calais.

Le rat musqué transmet une maladie très grave, la leptospirose, en urinant dans les cours d’eau. DR
Le rat musqué transmet une maladie très grave, la leptospirose, en urinant dans les cours d’eau. DR

    « Nos équipes ne sont plus toutes jeunes », lance Jean-Jacques Verstraeten, agriculteur à la retraite, qui coordonne une centaine de piégeurs volontaires dans la région de Béthune-Bruay. « Il faut reconnaître que c’est une activité ingrate qui demande à descendre dans les cours d’eau quelle que soit la saison. Mais c’est primordial pour préserver nos berges et nos cultures. »

    De fait, le groupement de défense contre les organismes nuisibles du Pas-de-Calais (GDON), recherche des piégeurs de rats musqués car les bras commencent à manquer. La population de ce rongeur semi-aquatique doit être régulée. Il est déclaré nuisible et sa chasse est obligatoire. La lutte chimique contre cet animal étant interdite depuis 2009, le GDON offre formation et pièges aux volontaires. « C’est d’autant plus important que le rat musqué transmet une maladie très grave, la leptospirose, en urinant dans les cours d’eau », renchérit le spécialiste.

    Le piégeage mal perçu

    Pourtant ce piégeage, mal connu, n’est pas bien perçu. « Il est primordial de sensibiliser le grand public, abonde Margot Degezelle, de la Fédération régionale de lutte contre les organismes nuisibles (FREDON), des Hauts-de-France. Pour le rat, mais aussi son cousin le ragondin qui remonte vers le nord. S’il est deux fois plus gros, il ressemble beaucoup au castor, les gens le trouvent mignon et comprennent mal qu’il soit chassé. »

    Deux fois plus gros signifie deux fois plus de dégâts. Le département du Pas-de-Calais est le seul de France à être encore épargné par sa présence. L’appel du GDON devient donc urgent.