L’amour vache des marcheurs

L’amour vache des marcheurs

    « Maire c'est l'anagramme d'aimer », répète volontiers (sans rire) Benjamin Griveaux. L'ancien porte-parole du gouvernement, aujourd'hui en campagne pour Paris, et ses amis marcheurs doivent avoir une conception vache de l'amour. Certes, la droite est sortie exsangue des européennes, et chez Macron – comme chez Marine Le Pen- on entend sans vergogne se disputer la dépouille. Mais si les maires LR sont clairement dans le viseur d'En Marche !, est-il pour autant nécessaire de recourir aux intimidations ? Ancien collaborateur d'Alain Juppé, puis d'Édouard Philippe à Matignon, recasé en position éligible sur la liste européenne de Nathalie Loiseau, et donc aujourd'hui député européen, Gilles Boyer, un apparatchik pur jus, a tout bonnement déclaré qu'un maire élu sans l'apport de LREM sera un « ennemi » du président. Devant les réactions déclenchées par sa petite phrase, Boyer s'est excusé. Le délégué général d'En Marche !, Stanislas Guérini, a pris le relais. Ceux qui veulent travailler avec En marche « doivent voter la confiance au gouvernement », menace-t-il. En politique, on n'est pas chez les bisounours, et le nouveau monde de Macron utilise toutes les vieilles ficelles. Mais on se passerait quand même volontiers de cette arrogance de petits marquis qu'affectionnent les hommes du président.