La fin de l’omerta

La fin de l’omerta

    On se doutait bien qu'après le cinéma et la télévision, le monde politique n'échapperait pas à la vague sans précédent de libération de la parole contre le harcèlement sexuel. Dans cet univers très rude, dominé par les hommes et habité par le goût du pouvoir, comment aurait-il pu en être autrement? Le déballage n'est sans doute pas fini. A vrai dire, il ne commence pas, si l'on considère - au moins pour ces dernières années - le scandale qui a éclaboussé l'élu écologiste Denis Baupin et, dans une moindre mesure, celui qui a rattrapé l'ancien ministre PS Michel Sapin, contraint de reconnaître en mai 2016 des « paroles et un geste inapproprié » envers une journaliste. Ces derniers jours, tout semble s'accélérer. Le nom de Jean Lassalle et maintenant celui de Pierre Joxe, figure hiératique de la gauche mitterrandienne, surgissent dans des dénonciations que certains jugeront gratuites, voire calomnieuses. Elles montrent en tout cas une chose : la vie politique est désormais sommée d'être aussi vertueuse que transparente. Cela vaut aussi bien dans les rapports que nos élus entretiennent avec l'argent (corruption, malversations, emplois fictifs...) que leurs moeurs. Les choses changent et avec elle, la vieille omerta qui n'est plus de mise. Et ça, qui s'en plaindra ?