La « ligne rouge »… de la crédibilité

La « ligne rouge »… de la crédibilité

    « Je fais ce que j'ai dit. Ça étonne peut-être, ça en contrarie d'autres, ça fait peut-être longtemps que ce n'était pas arrivé. » Ainsi parlait Emmanuel Macron sur France 2 en décembre dernier. Depuis plusieurs mois, c'est la petite musique répétée en boucle à l'Elysée. Sous entendu : avec moi, finies les paroles en l'air dont sont coutumiers ces politiques honnis que vous avez chassés. C'est un peu comme l'inversion de la courbe du chômage avec laquelle François Hollande s'était lié… et perdu : ce mantra assumé est pour l'instant payant aux yeux d'une opinion qui lui reconnaît une cohérence entre ses promesses de candidat et ses actions de président. Et pratique, car cette posture de père autoritaire mais juste, lui permet de justifier des réformes ardues. Le problème, c'est que cet axiome louable pourrait lui revenir en boomerang. Sur les dossiers internationaux particulièrement, où il est rarissime d'avoir les coudées franches et d'avancer sans en référer à des pays partenaires… et se perdre dans des labyrinthes diplomatiques. Emmanuel Macron joue donc gros avec le cas du « criminel » Assad, pour reprendre ses termes sans ambiguïtés. Cette fameuse « ligne rouge » qu'il a plusieurs fois martelée, notamment le 13 février dernier : « Dès que la preuve (que le régime syrien utilise des armes chimiques contre des civils, ndlr) sera établie, je ferai ce que j'ai dit »… et de préciser : « Nous frapperons ». Pour le chef de l'Etat, l'heure de vérité approche.