Le temps de la vengeance

Le temps de la vengeance

    C'est le temps des vœux. Mais pas vraiment de l'amour et des copains. Plutôt de la haine, ou presque. En présentant ses vœux ce mercredi, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a désigné Emmanuel Macron comme un président « dangereux », dont l'élection a été « un malentendu qui frise l'imposture », au « pouvoir légal mais plus légitime ». Fermez le ban ! A écouter ce discours, on a l'impression que la France des Gilets jaunes est un pays au bord du gouffre, que la République est prête à basculer, que le pouvoir est à prendre, ou même à ramasser. Dupont-Aignan n'est pas le seul à user de ce ton. Tant s'en faut. Entre les vociférations des uns - Mélenchon en ténor du genre -, les molles condamnations des violences des autres - le pourtant « républicain » Wauquiez -, les attaques d'une Marine Le Pen campant sur une ligne se confondant souvent avec celle des Insoumis (ou inversement), les piques inaudibles des socialistes fantômes : tout se passe comme si les vieux partis, dégagés en 2017, voyant aujourd'hui la bête macroniste blessée, tenaient leur vengeance. Ils n'ont certes aucune prise sur cette révolte, mais on dirait qu'ils misent sur le bruit, la fureur et le chaos. Attention, car à ce jeu dangereux, l'histoire, et l'exemple de bien des pays en Europe et ailleurs, montre que le gagnant a toutes les chances d'être l'extrême-droite.