Un G7 pour rien ?

Un G7 pour rien ?

    A quoi sert encore le G7 ? L'ambiance devrait être polaire lors de la traditionnelle réunion des grandes puissances occidentales, vendredi et samedi au Canada. Une ambiance plombée par l'attitude jusqu'au-boutiste de Donald Trump. Drapé dans sa vision réductrice (et tronquée) des intérêts américains, il tient à imposer son protectionnisme pur et dur, même au prix d'une guerre commerciale avec ses alliés et jouera donc cavalier seul ce week-end. A la veille du sommet, Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, ont défendu dans une déclaration commune un « multilatéralisme fort, responsable, transparent ». Un vœu pieux qui ne fera pas évoluer d'un iota la position du président américain. Trump ne veut pas entendre que ses taxes douanières peuvent se révéler coûteuses pour la croissance mondiale. De même qu'il avait décidé unilatéralement de quitter l'accord de Paris sur le climat ou de dénoncer l'accord sur le nucléaire iranien. Déjà lors du précédent G7, l'an dernier à Taormina, Trump n'avait pas signé le texte final. Nul doute que ce sera la même chose cette année. Dans ces conditions, on peut s'interroger sur l'utilité de cette grand-messe lancée en 1975 par Valéry Giscard d'Estaing. Paradoxalement, le sommet entre Trump et Kim Jong Un, la semaine prochaine, s'annonce moins tendu… et plus intéressant, même s'il n'y a peut-être pas grand-chose de concret à en attendre.