Présidence des Républicains : tous contre Laurent Wauquiez !

Ils sont six en lice pour briguer la présidence du parti, et le favori concentre les tirs de tous ses adversaires.

    Et de six! Mardi matin, le juppéiste Maël de Calan a officialisé sa candidature à la présidence des Républicains. Une compétition qui aiguise décidément bien des appétits, puisque cette annonce intervient deux jours seulement après celle de Julien Aubert, le député du Vaucluse. En l'espace d'une semaine, le nombre de postulants a grimpé d'un coup : la maire de Taverny (Val-d'Oise), Florence Portelli, dévoilait ses ambitions mercredi dernier dans « le Figaro », tout comme le trésorier de LR, Daniel Fasquelle, dans nos colonnes le week-end précédent.

    La main sur le cœur, tous ces candidats entendent défendre « une voix différente » au sein de LR et rêvent de « sauver la droite ». Du moins si chacun parvient à recueillir d'ici au 11 octobre les 2500 parrainages de militants et 13 de parlementaires nécessaires pour concourir. Mais en attendant, ils se sont trouvé un adversaire commun : Laurent Wauquiez !

    Les tirs nourris des cadres

    Donné comme grand favori de ce scrutin programmé les 10 et 17 décembre, l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy cultive ce paradoxe de subir les tirs nourris de nombreux cadres du parti : « trop droitier », « pas assez rassembleur », « déjà tourné vers 2022 »... « Ce scrutin doit être déconnecté de la prochaine présidentielle. Ceux qui pensent le contraire se trompent, ce n'est pas la priorité du moment », explique la première à s'être déclarée, début juillet, Laurence Sailliet. « Laurent Wauquiez n'est même plus député, alors que tout se joue aujourd'hui au Parlement. Comment l'opposition peut-elle exister si son principal représentant n'y siège pas ? » interpelle Julien Aubert. Mardi matin sur France 2, Maël de Calan y est allé plus crûment : « Il y a deux lignes dans ce congrès : une ligne très clivante sur la forme et très dure sur le fond qui est portée par Laurent. Et une ligne plus crédible sur la forme et plus ouverte sur le fond, qui est la ligne historique de la droite française, et qui est la seule à pouvoir nous faire gagner les futures échéances électorales. »

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    Alors, Wauquiez seul contre tous ? « C'est le favori, normal qu'il soit attaqué matin, midi et soir. Mais ils ne se rendent pas compte qu'ils le renforcent. Les militants en ont marre de s'entendre donner des leçons de droite par des nobody qui ne sont en fait là que pour rejouer la guerre des chefs », défendent ses proches, en visant particulièrement Florence Portelli, ex-porte-parole de campagne de Fillon, et Maël de Calan, chargé du projet économique d'Alain Juppé pendant la primaire. « Tous ceux qui ne sont pas d'accord avec lui ont tort de se disperser comme cela, reprend un de ses soutiens, Eric Ciotti. Les petites phrases, ça ne sert à rien. Et cela dessert avant tout l'image du parti. » Un parti qui, décidément, n'a retenu aucune leçon du passé.