Des témoins entendus par visioconférence Meaux

Des témoins entendus par visioconférence Meaux

    Troisième journée d'audience, aujourd'hui, devant le tribunal judiciaire d'Evora (Portugal), qui juge trois hommes, David Campos Da Silva étant le principal accusé. Cet ancien habitant de Mouroux, 48 ans, comparaît pour avoir commandité l'assassinat de sa femme, Francisca Figueira, 49 ans, retrouvée étranglée en août 2007 dans leur maison familiale, à Alcaçovas, près d'Evora. Il est également jugé pour avoir éliminé son tueur à gages, Dominique Colinet, 43 ans , un habitant de Bussières, tué de deux balles dans la tête, en octobre 2007. Temps fort aujourd'hui avec l'audition, par les trois juges professionnels portugais, de plusieurs témoins restés en Seine-et-Marne, entendus depuis le tribunal de Meaux grâce à une visioconférence.

    Vendredi dernier, les deux autres accusés dans cette affaire, à savoir le père et l'oncle de David Campos, avaient été interrogés sur leur participation à la dissimulation du cadavre de Dominique Colinet, acheminé au Portugal dans une boîte de transport de cheminée, avant d'être enterré dans une forêt appartenant à la famille, à Bombarral. David Campos a maintenu ses premières déclarations, reconnaissant le meurtre de son employé, Dominique Colinet mais pas celui de son épouse.

    David Campos aurait sorti une arme, obligeant l'autre à faire des aveux

    C'est en octobre 2007, alors qu'il revendait son entreprise de cheminées de Mouroux, qu'il aurait tout « compris ». L'accusé a expliqué au tribunal qu'il avait demandé à Dominique Colinet de venir chez lui, pour lui vendre des objets. Il lui aurait alors montré une photo de sa femme, le faisant du même coup blêmir. Et au lieu de lui ramener un café, David Campos aurait sorti une arme, obligeant l'autre à faire des aveux. Dominique Colinet aurait alors reconnu être tombé sur Francisca Figueira en cambriolant leur maison de vacances du Portugal. Il l'aurait tuée dans la panique. Que faisait-il, fin août 2007, dans cette région du Portugal, où s'était déroulé peu de temps auparavant le mariage du fils aîné du couple, auquel il n'était pas invité ? Selon David Campos, son employé serait venu de lui-même, sans prévenir personne, après avoir dérobé, en Seine-et-Marne, les clés de leur maison de vacances.

    Vendredi, l'avocat de David Campos a demandé une expertise psychiatrique de son client, évoquant une précédente tentative de suicide. Le ministère public s'y est opposé, les juges n'ont pas pris de décision. En revanche, ils ont lu une lettre écrite de la main de David Campos, dans laquelle il annonce à des amis qu'il va ouvrir un restaurant au Portugal, avec sa maîtresse. Une missive écrite après le décès de sa femme. Le veuf, éploré lorsqu'on lui montre des photos de son épouse, n'était donc pas en panne de projets.