Prison requise contre les trafiquants de chiens présumés

Prison requise contre les trafiquants de chiens présumés

    Trois personnes comparaissaient hier devant le tribunal correctionnel de Melun dans le cadre d'un vaste trafic de chiots à Rampillon et Maison-Rouge. Le couple soupçonné d'être à l'origine de ce trafic était accusé d'exercice illégal de la médecine, publicité mensongère, importations non autorisées, faux en écriture, travail illégal et exploitation non autorisée d'un chenil ne devant pas accueillir plus de cinquante chiens.

    Pour ces faits, le substitut du procureur a requis des peines de neuf mois de prison dont six avec sursis pour la femme et de six mois de prison dont trois avec sursis pour son compagnon, avec interdiction d'exercer une profession en rapport avec l'élevage et les animaux pendant trois ans. Contre le vétérinaire, accusé d'être complice, une peine de six mois avec sursis et 1 500 â?¬ d'amende a été demandée. Le jugement a été mis en délibéré au 27 avril.

    « Le trafic d'animaux est le deuxième en Europe, derrière le trafic de drogue »

    Le trafic a duré de mars 2003 à janvier 2006. A cette date, les gendarmes de Provins interviennent sur les différents sites de vente de chiens que possède le couple, mettent la main sur plus de 200 chiots et découvrent 27 cadavres de chiots dans un congélateur à Maison-Rouge. La plupart de ces animaux, pourtant présentés comme ayant été élevés en France, sont en fait importés de pays de l'Est via la Belgique. Achetés environ 50 â?¬, ils sont revendus dix fois plus cher aux clients. « Le trafic d'animaux est le deuxième en Europe, derrière le trafic de drogue et devant les armes, a rappelé un des avocats de la partie civile. C'est extrêmement lucratif. »

    En trois ans, environ 7 000 chiots seraient ainsi passés par cet « élevage ». Afin de faciliter l'obtention de certificats, le couple fait appel à un vétérinaire d'Aubervilliers (93). L'homme, dont les affaires ne vont pas très bien, voit là l'occasion de se renflouer. Au couple, il aurait fourni des médicaments sans ordonnance pour les animaux, des puces électroniques, des certificats viergesâ?¦ Des faits qu'il a en partie niés.

    Un des avocats de la partie civile a également poursuivi le couple pour des actes de cruauté, notamment des caudectomies pratiquées en dehors des règles. Cette opération consiste à couper la queue d'un chien. Si elle est autorisée et non douloureuse peu après la naissance, elle devient douloureuse et interdite au-delà de quelques semaines.