Saint-Fargeau-Ponthierry : le maire exaspéré par les rumeurs et les recours

Jérôme Guyard (LR) s’inquiète de l’ambiance délétère dans sa ville et estime son action entravée par les recours de ses opposants.

 Saint-Fargeau-Ponthierry, le 26 novembre. Le maire Jérôme Guyard ne supporte plus ce « climat délétère » qui existe dans la commune suite aux fake news répandues par les réseaux sociaux et aux recours déposés par les élus d’opposition.
Saint-Fargeau-Ponthierry, le 26 novembre. Le maire Jérôme Guyard ne supporte plus ce « climat délétère » qui existe dans la commune suite aux fake news répandues par les réseaux sociaux et aux recours déposés par les élus d’opposition. LP/Sophie Bordier

    « Toute action de la municipalité est systématiquement attaquée en justice, verbalement et via les fake news qui circulent sur les réseaux sociaux. Cela devient exaspérant ». Elu maire de Saint-Fargeau-Ponthierry en 2014, Jérôme Guyard (LR) est en colère.

    Notamment face aux fausses informations qui circulent. « Je démolirais le marché pour faire des logements sociaux alors qu'une étude est lancée pour le rénover, s'indigne-t-il. Je n'habiterais plus dans la ville alors que je réside toujours à Moulignon. Le foyer logement des personnes âgées fermerait alors que c'est totalement faux. » Autre exemple cité : le stationnement. « Les élus voudraient implanter des parcmètres alors que nous prévoyons trois arrêts minute avenue de Fontainebleau et avenue Beaufils avec clignotant d'avertissement en cas de dépassement de la durée autorisée… »

    L'édile exprime clairement son ras-le-bol. Difficile de viser quelqu'un dans le grand brouhaha anonyme des réseaux sociaux. « Un certain Laurent Jules écrit sur Facebook, mais il n'est pas inscrit sur nos listes électorales ». Au final, il déplore cette « ambiance délétère » où « les gens sont montés les uns contre les autres… »

    Les élus de l'opposition ne sont pas épargnés par ce coup de gueule. « Ils pratiquent systématiquement des recours. Sur le projet immobilier sur le site de l'ancienne mairie, ils ont été déboutés. Mais ils vont en cour d'appel. On a perdu dix-huit mois », constate-t-il.

    L'opposition assure jouer son rôle

    Il évoque aussi le plan local d'urbanisme (PLU), objet d'un recours de l'opposition et retoqué par la préfecture en 2017. « Le nouveau a généré seize mois de travail supplémentaire. Mais la semaine dernière, l'opposition a déposé un nouveau recours au tribunal administratif. Cela devient un jeu de bloquer nos actions pour dire ensuite voyez, ils ne font rien », défend l'élu, fier d'avoir remis à flot les finances de la commune et d'avoir dégagé un excédent budgétaire. Selon lui, ces actions en justice coûteraient à la commune entre 40 000 € et 50 000 € par dossier pour se défendre.

    Pas de quoi convaincre Lionel Walker (DVG), ancien maire de 1995 à 2014 et leader de l'opposition. « Nous sommes dans notre rôle quand on alerte sur l'illégalité d'un travail. C'est le préfet qui a annulé leur PLU en 2017 ». Il dément l'obstruction systématique et évoque même des propositions constructives. Un exemple ? « Il fallait faire une maison de santé pluridisciplinaire public-privé en exigeant une contrepartie : la permanence de soins le week-end ».

    Sur les réseaux sociaux, il le dit : « Il y a du vrai, mais c'est aussi un outil de manipulation. Quand j'interviens, je donne des infos. Pour Laurent Jules, les ragots disent que je suis derrière. Je ne réponds pas à ça. »