Savigny-le-Temple ferme sa Maison de la parentalité

La mairie vient de fermer l’une des deux Maisons de la parentalité de Seine-et-Marne. Elle veut supprimer des doublons avec d’autres structures. Le personnel ne décolère pas.

 Savigny-le-Temple, mardi 10 avril. La Maison de la parentalité était un lieu d’accueil et de soutien bienveillant, gratuit, en accès libre, pour les parents et enfants.
Savigny-le-Temple, mardi 10 avril. La Maison de la parentalité était un lieu d’accueil et de soutien bienveillant, gratuit, en accès libre, pour les parents et enfants. LP/Marine Legrand

    C'était l'une des deux seules Maisons de la parentalité de Seine-et-Marne avec celle de Meaux. Savigny-le-Temple vient de fermer la sienne, baptisée Lucie-et-Raymond-Aubrac. Ce lieu municipal de soutien et d'accueil bienveillant pour enfants et parents a cessé son activité le 30 mars et le bâtiment sera vendu. Le personnel a manifesté sa colère mardi 10 avril à l'occasion d'une grève des agents du service public devant l'hôtel de ville.

    Cet équipement, inauguré en 2010, proposait gratuitement un accompagnement personnalisé des parents, des réponses à leurs questions, des entretiens avec un psychologue, des ateliers d'éveil de motricité, de lecture pour les petits, des actions de prévention santé pour les adolescents, des cafés entre parents, une aide à la recherche d'un mode de garde, etc. Il accueillait aussi le Relais assistantes maternelles.

    La mairie a décidé de le fermer à cause des « doublons dans les interventions, de la démultiplication des prestations et de la superposition avec les missions de l'Etat » soulevés par un cabinet d'audit et la chambre régionale des comptes.

    « Quels doublons ? Aucune autre structure du territoire ne propose un soutien à la parentalité avec une équipe pluridisciplinaire qualifiée : auxiliaire puéricultrice, éducatrice de jeunes enfants, infirmières, psychologues… », s'insurgent ses agents.

    Marie-Line Pichery (PS), la maire, assure que ses prestations continueront mais avec une organisation et des lieux différents : « Le RAM déménagera au Centre des Saules. L'éducatrice de jeunes enfants et l'infirmière continueront d'intervenir en maternelle et dans nos structures de loisirs des tout-petits. Concernant les psychologues, la ville se substituait aux missions des centres médico psycho-pédagogiques (CMPP). Enfin, les ateliers parents-enfants sont aussi et déjà proposés au centre social Françoise-Dolto et à la maison de quartier Gaston-Variot. »

    Le personnel démonte point par point ces annonces : « L'éducatrice et l'infirmière ont du mal à accéder aux familles en étant uniquement à l'école car les parents sont cantonnés derrière la grille à cause de Vigipirate. Donc elles leur donnaient rendez-vous à la Maison pour les voir, faire des ateliers Montessori qui facilitent les apprentissages… Quant aux CMPP, il faut plus de six mois d'attente pour y obtenir un rendez-vous contre trois semaines chez nous. C'était même eux qui nous envoyaient des patients. Enfin, nos ateliers n'avaient pas qu'un but de loisirs, comme ce que l'on va chercher au centre social. Parents et enfants y obtenaient un soutien global. L'intérêt de cette Maison était de faire cohabiter différents spécialistes et activités. Une maman s'y rendait sous prétexte d'un atelier massage de bébé, mais en réalité cela lui permettait de franchir le pas pour solliciter le psychologue pour un problème plus profond. »

    Savigny-le-Temple, mardi 10 avril. Les agents de la Maison de la parentalité ont manifesté devant la mairie avec leurs collègues seine-et-marnais du service public. LP/Marine Legrand
    Savigny-le-Temple, mardi 10 avril. Les agents de la Maison de la parentalité ont manifesté devant la mairie avec leurs collègues seine-et-marnais du service public. LP/Marine Legrand LP/Marine Legrand