Législatives en Seine-et-Marne : le suppléant du candidat UDI à Sénart accusé de violences par sa propre sœur

Fin de campagne nauséabonde dans la 11e circonscription. Une plainte pour violences a été déposée vendredi matin par Rose Katako (épouse Massanga), 53 ans, contre son frère Patrick… qui n’est autre que le suppléant de Thomas Ianz, candidat UDI-Ensemble. Député sortant en lice pour conserver son siège, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti Socialiste, enfonce le clou sur X (ex-Twitter) en publiant que, dans sa circonscription, « le suppléant du candidat de la majorité sortante est un auteur répété de violences physiques sur les femmes. La dernière plainte pour coups et blessures remonte au 27 juin. Curieusement son parti, le MoDem, n’a pas réagi ».

Qu’en est-il ? La plainte que nous avons pu consulter est bien réelle, déposée vendredi matin au commissariat de Savigny-le-Temple. « C’était jeudi soir vers 19 heures, près de la maison de ma mère à Nandy. Il a jeté mon téléphone portable au sol, il m’a attrapée par les cheveux et il m’a cogné plusieurs fois la tête contre un mur », raconte Rose Massanga. La durée d’une éventuelle incapacité totale de travail (ITT) sera déterminée à l’unité médico-judiciaire de Fontainebleau ce samedi.

« Les faits ne sont pas avérés »

Elle raconte aussi qu’il l’a insultée lundi soir devant la mairie alors qu’elle se rendait au conseil municipal où elle siège dans la majorité de Marie-Line Pichery (PS). « Ma collègue était là et l’a calmé. J’ai déposé plainte le lendemain ».

Contacté, Patrick Katako, 43 ans, nie farouchement ces accusations. « Je n’ai jamais frappé ma sœur ! Quand elle a lancé son téléphone vers moi jeudi, il est tombé à terre et s’est cassé. Et lundi soir, je ne l’ai ni insultée ni touchée. ». Le problème tient selon lui à « une histoire de succession dans notre famille depuis la mort de mon père en 2019. Le 21 mars 2024, la justice m’a désigné tuteur pour ma mère âgée de 76 ans et ses biens. Rose ne l’a pas accepté et raconte cela pour me nuire ». Sa sœur aînée, Anne, confirme. Le 26 juin, il a déposé plainte contre sa sœur pour mise en danger d’autrui, suite à un médicament non administré à sa mère.

Le tweet d’Olivier Faure le sidère. « C’est inadmissible. Les faits ne sont pas avérés, mais il est prêt à salir quelqu’un pour garder le pouvoir. C’est de la politique de caniveau ! » Au parquet de Melun, aucune condamnation pour violence n’est trouvée à l’encontre de Patrick Katako qui a déposé plainte ce vendredi pour diffamation contre le n° 1 du PS. « Je veux laver mon honneur », insiste-t-il.

« Olivier Faure n’a pas demandé l’exclusion d’Adrien Quatennens »

« Je n’ai aucun élément en ma possession pour dénouer le vrai du faux dans cette histoire qui intervient quelques heures avant la fin de la campagne officielle. Je souhaite que la lumière soit faite le plus vite possible. Si quelqu’un a menti, qu’il soit jugé en conséquence », réagit Thomas Ianz.

Présidente du MoDem 77, Aude Luquet déplore ces accusations. « Les réseaux sociaux sont-ils là pour déclarer qui est coupable ou pas ? Est-ce qu’un responsable politique peut jeter en pâture une personne sur la place publique ? Sait-il que le frère de Patrick a été condamné pour violences avec usage ou menace d’une arme le 2 avril 2024 à son encontre et qu’il a interdiction d’approcher Patrick jusqu’en 2027 ? » Un document du tribunal judiciaire de Melun le confirme.

Et d’ajouter : « Quand Adrien Quatennens (NDLR : condamné à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales) est revenu au sein du groupe LFI à l’Assemblée en avril 2023, le PS a fait un communiqué disant que c’était inacceptable mais Olivier Faure n’a pas demandé son exclusion… »

Ce dernier campe sur ses positions : « En cas de suspicion, j’ai déjà immédiatement désinvesti des candidats, ce qui nous a fait perdre plusieurs mairies… Dans le Nord pour ces législatives, le PS soutient Amy Bah, investie à la place d’Adrien Quatennens… »