Seine-et-Marne : condamné à un stage de responsabilité parentale pour avoir frappé son fils dans un magasin de Chanteloup-en-Brie

Le père de famille a comparu ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Meaux. La scène, survenue le 24 juillet, avait été filmée par une caméra de vidéosurveillance. A l’audience, le prévenu a évoqué sa honte.

Meaux, illustration. Le père de famille a comparu libre devant le tribunal correctionnel de Meaux. LP/Guénaèle Calant
Meaux, illustration. Le père de famille a comparu libre devant le tribunal correctionnel de Meaux. LP/Guénaèle Calant

    « J’ai honte. Depuis ce jour-là, j’ai honte. Depuis 14 ans que je suis père, je n’ai jamais frappé mes enfants » : le quadragénaire jugé - ce mercredi - par le tribunal correctionnel de Meaux était particulièrement mal à l’aise. Parce qu’il aime son fils, à qui il a porté deux violents coups de pied dans la jambe fin juillet. Mais aussi parce qu’il est policier municipal dans une ville de Seine-et-Marne.

    La scène de violence, survenue dans un supermarché de Chanteloup-en-Brie, avait été captée par la vidéosurveillance. Les images ont été diffusées à l’audience. « Qu’est-ce qui a déclenché ça ? », lui a demandé la présidente Isabelle Florentin-Dombre. « Je ne sais pas, je ne vais pas vous inventer des histoires », a murmuré le prévenu. Avant d’évoquer ses deux enfants qui se chamaillaient dans les rayons du magasin. Le père de famille avait donné un coup de pied « un peu fort » dans le genou de son fils de 13 ans, qui était tombé par terre.

    « Cela peut arriver de perdre patience quand on est parent. C’est le deuxième coup porté, quand votre fils est au sol, qui pose question », a souligné la magistrate, à plusieurs reprises. Le père de famille l’a martelé à la barre du tribunal : « Ce n’est ni une perte de patience, ni de la colère ». Etonnement de la présidente : « Ce n’est pas un délit de se mettre en colère ». Le second coup de pied, qui a valu à l’adolescent une ITT pénale (incapacité totale de travail) de 20 jours, le policier municipal assure ne pas s’en rappeler.

    « Un père qui perd ses nerfs »

    Le prévenu, gagné par l’émotion, est revenu sur les violences urbaines survenues en France fin juin, après la mort de Nahel, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Il a évoqué sa fatigue et son stress, liés à ces événements. Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, le poste de police municipale dans lequel il travaille avait été attaqué par une soixantaine de personnes : « On nous a lancé des cocktails Molotov, des mortiers et des parpaings ».

    Le substitut du procureur Julien Piat a requis six mois de prison avec sursis probatoire, à l’encontre du prévenu, déjà condamné par le passé pour des appels malveillants et des violences conjugales : « Le travail de réflexion, il va falloir le poursuivre. Cette affaire, c’est un père qui perd ses nerfs. On l’a vu sur la vidéo, l’intention du second coup de pied était de faire mal ». Pas vraiment l’analyse de l’avocate de la défense Me Anne-Sophie Lance. Elle est revenue sur la belle relation entre le prévenu et son fils, qui souffre d’hyperactivité : « C’était un acte isolé. Quand il a compris ce qu’il avait fait, mon client a fait prévenir la police ». Les juges ont condamné le prévenu à suivre un stage de responsabilité parentale, à ses frais.