Seine-et-Marne: jusqu’à trois ans de prison ferme contre les cambrioleurs en série

Trois habitants de Pommeuse et de Saint-Augustin ont comparu, jeudi, devant le tribunal correctionnel de Meaux, pour une série de vols, commis à l’occasion de virées nocturnes. Ils ont été écroués dans la soirée.

 Illustration. Le tribunal correctionnel de Meaux a rendu son délibéré jeudi, vers 22 heures.
Illustration. Le tribunal correctionnel de Meaux a rendu son délibéré jeudi, vers 22 heures. LP/Olivier Boitet

    « Comment se fait-il que les policiers en surveillance cette nuit-là vous reconnaissent ? », a demandé la présidente Emmanuelle Teyssandier-Igna, jeudi, à un des trois prévenus jugés par le tribunal correctionnel de Meaux, pour une série de cambriolages, de vols de voitures et pour association de malfaiteurs.

    Réponse de Rudy G., sorti de prison en juin 2019, dont le casier judiciaire affiche 23 condamnations, : « Je ne sais pas Madame. Ce n'est pas moi sur la photo ». Mêmes dénégations quelques minutes plus tard, à propos d'une autre filature : « J'étais sûrement dans la voiture de ma sœur pour mes livraisons de ferraille, du côté de Jouarre. J'ai dû aller déposer des chèques à la Poste de La Ferté-sous-Jouarre ». Etonnement de la magistrate : « A 20 h 30 ? »

    Ces trois habitants de Pommeuse et de Saint-Augustin, âgés de 33 à 47 ans, avaient été interpellés par la Police judiciaire de Meaux et la BRI nationale, le 25 mai dernier. Si les enquêteurs ont recensé une quarantaine de faits susceptibles de leur être reproché, ils ont comparu pour « seulement » une vingtaine d'infractions, commises depuis le 20 février 2020.

    Leurs virées nocturnes les avaient menés à Villeneuve-sur-Bellot, Jouy-sur-Morin, Mouroux, Viels-Maisons, Villeneuve-le-Comte, Saint-Germain-sur-Morin, Lizy-sur-Ourcq, Coulommiers, Fontenay-Trésigny, Lumigny-Nesles-Ormeaux, Rozay-en-Brie, Villeneuve-sous-Dammartin, Meaux…

    Les juges ont rendu leur délibéré jeudi, vers 22 heures. Les trois prévenus ont été condamnés à des peines allant de 18 mois de prison ferme à trois ans de prison ferme, avec mandat de dépôt. Ils ont été écroués dans la nuit.

    Une audience à huis clos en raison de la crise sanitaire

    L'audience s'est déroulée à huis clos, suite à une décision prise par le tribunal, en raison du contexte sanitaire. Les très nombreux proches des prévenus – à l'exception des compagnes – ont donc dû sortir de la salle. Quelques parties civiles ont assisté au procès.

    Méthodiquement, la présidente Emmanuelle Teyssandier-Igna est revenue sur les nombreuses surveillances physiques menées par les enquêteurs. Les trois prévenus, qui avaient réponse à tout, ont uniquement reconnu leur participation aux faits survenus dans la nuit du 24 au 25 mai, lorsqu'ils ont été interpellés. C'est qu'après avoir volé une Seat Cordoba et une Volkswagen Bora, du côté de Rozay-en-Brie, les malfaiteurs – qui roulaient trop vite - avaient été repérés par les gendarmes, qui avaient tenté de les interpeller.

    Le trio avait pris la fuite. L'un d'eux avait rapidement été interpellé à cause d'un dos-d'âne mal négocié. Ses complices avaient quant à eux été poursuivis par la police jusqu'à La Ferté-sous-Jouarre. L'un d'eux, au volant d'un fourgon, avait manqué de renverser un policier de la BRI nationale, qui avait tiré des coups de feu. « J'ai foncé sur personne. Il a tiré dès le début. C'est lui qui a voulu me tuer », a marmonné Jimmy B. à l'audience.

    La substitute du procureur Valentine Pekly avait requis des peines allant de 26 mois à trois ans de prison ferme, avec mandat de dépôt, à l'encontre de « ces voleurs à plein temps » : « Je veux avoir un mot pour ceux qui luttent et se lèvent le matin pour travailler. Pour ces gens qui ont posé une demi-journée pour assister à l'audience. En zone rurale, avoir une voiture, c'est important, et la vie peut devenir difficile pendant des mois quand on n'en a plus ».